Stratégies politico-religieuses

Neutralité du Liban !

Slogan rejeté par 40 % des Libanais, « honni soit qui mal y pense » !

Alors que 60 % la réclament.

En révisant l’histoire contemporaine de ces 10 452 kilomètres carrés, depuis les temps de l’occupation de l’Empire ottoman jusqu’à nos jours, on ne peut que relever les périodes rares où ce pays a connu paix et prospérité.

Il faut lire le livre de l’un de nos plus éminents ambassadeurs, Boutros Dib, Histoire du Liban, pour suivre l’itinéraire des comportements de ces peuples du Liban, entièrement obnubilés par leur appartenance religieuse.

J’insiste une fois de plus pour affirmer, et signer, que nous sommes des citoyens de religion, et non pas des citoyens d’État : mal endémique hérité de toutes les instances politiques qui se sont succédé dans l’histoire du Liban.

En fait, ce sont toujours les puissances étrangères (France, Angleterre, Russie, plus Autriche et Prusse…) qui intervenaient pour apaiser les tensions et les litiges graves qui traçaient la survivance de ce pays (intervention en 1860 pour arrêter les massacres de Deir el-Qamar, débarquement des Américains dans le cadre du pacte de Bagdad en 1958…).

Aujourd’hui, à l’heure où plusieurs leaders libanais (politiques et religieux) remettent en question l’éventualité de la neutralité du Liban, pourquoi notre stratégie à étudier n’aurait-elle pas pour but d’effectuer une approche auprès de ces pays pour leur demander leur intervention sur le plan de la neutralité libanaise ?

Au lieu de chercher à résoudre par des interventions militaires ou autres les problèmes interreligieux libanais, il s’agirait d’insérer dans l’esprit de ces 40 % de Libanais récalcitrants les avantages de la neutralité du Liban.

En fait, Américains, Russes, Arabes et même Perses pourraient adopter cette théorie pour écarter une fois pour toutes les causes de frictions entre les communautés qui ont constamment jalonné les antagonismes religieux dans notre histoire.

Une fois mûrie cette éventualité de la neutralité, une approche sérieuse diplomatique, suivie par les grandes puissances, pourrait faire pression, à travers les instances de l’ONU, sur ceux qui ont leur influence auprès de leur représentant au Liban pour qu’il se range à l’idée de la neutralité.

Dans l’intérêt régional de tous ceux qui nous entourent, à l’exception de l’État d’Israël, cette neutralité saurait mettre un point final aux tensions de nos peuples.

Les rêves politiques initiés par Martin Luther King, qui rêvait d’un chef d’État noir pour l’Amérique, se sont réalisés par l’accession de Barack Obama à la présidence de l’Amérique. Rêvons à notre tour !

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