
Le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez (à g.), le président français, Emmanuel Macron (au centre), et la chancelière allemande, Angela Merkel (à d.), lors du sommet européen à Bruxelles, en Belgique, le 20 juillet. John Thys/AFP
Après quatre jours d’âpres négociations, chacun a réussi à grignoter de quoi le satisfaire dans le plan de relance de 750 milliards d’euros (868,6 milliards de dollars) adopté par les dirigeants européens. Quels sont les gagnants et perdants de l’accord ?
Les gagnants
– La solidarité européenne : pour la première fois, l’Union européenne va emprunter collectivement sur les marchés à grande échelle. L’idée semblait inimaginable il y a quelques mois, avant la crise du Covid-19.
– Espagne et Italie : les deux pays du Sud, les plus touchés par la pandémie du Covid-19, seront les principaux bénéficiaires des fonds débloqués. Et malgré l’insistance des pays dits « frugaux », qui n’ont pas confiance en la rigueur budgétaire des pays du Sud, une capitale n’aura pas de droit de veto sur le versement des aides à un pays si elle estime qu’il n’a pas rempli les objectifs fixés dans son plan de réforme.
– La lutte contre le changement climatique : quelque 30 % du fonds de relance et du budget de l’UE seront consacrés à la lutte contre le changement climatique, ce qui en fait l’un des plus grands accords verts de l’histoire.
Les perdants
– Les programmes européens : dans la négociation, pour satisfaire les pays dits « frugaux » (Pays-Bas, Suède, Danemark, Autriche), partisans d’un budget et fonds de relance restreints, les coupes ont été faites dans les fonds qui n’étaient pas déjà préalloués, c’est-à-dire hors enveloppes nationales pour les États membres, entre autres dans les domaines de la santé, la recherche et la migration.
– Les opposants aux rabais : avec le départ du Royaume-Uni, dont le « rabais » accordé à Margaret Thatcher avait inspiré les corrections accordées sur les contributions de cinq autres pays (Pays-Bas, Autriche, Suède, Danemark, Allemagne), les autres États membres espéraient la fin de tels dispositifs.
Ces cinq pays estiment que leur contribution au budget de l’UE est démesurée par rapport aux sommes qu’ils reçoivent en retour. Mais ces rabais ont bien été maintenus et même augmentés. Un gage pour s’assurer que les « frugaux » donnent leur accord final.
Source : AFP