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Économie - Finances

Lazard se prépare à des restructurations de dette souveraine post-Covid

Lazard se prépare à des restructurations de dette souveraine post-Covid

La dette des marchés émergents s’est beaucoup vendue en mars alors que des mesures de confinement étaient adoptées un peu partout dans le monde pour enrayer l’épidémie. Matthieu Alexandre/AFP

De nouveaux pays pourraient être contraints d’ouvrir des négociations avec leurs créanciers cette année, la crise provoquée par le coronavirus accentuant la pression sur des gouvernements déjà en difficulté face au remboursement de leurs dettes, estiment des dirigeants de la banque d’affaires Lazard. La banque américaine aux racines françaises, qui s’est de longue date forgé une spécialité dans le conseil aux États sur la restructuration de leurs dettes, s’emploie à décrocher de nouveaux mandats après avoir déjà obtenu ceux de l’Argentine et du Liban. « Les pays qui s’endettent dans une monnaie qui n’est pas la leur et qui n’ont pas une banque centrale qui peut aider sont pris à la gorge », a déclaré à Reuters Pierre Cailleteau, associé-gérant au sein de l’équipe de Lazard dédiée au conseil souverain, aux côtés de Thomas Lambert et Michèle Lamarche.

La dette des marchés émergents s’est beaucoup vendue en mars alors que des mesures de confinement étaient adoptées un peu partout dans le monde pour enrayer l’épidémie, mais elle a regagné du terrain depuis avec la reprise de l’activité et les suspensions du paiement du service de la dette décidées par les pays du G20 pour certains des pays les plus pauvres. Le recul des cours des matières premières, en particulier ceux du pétrole, grands pourvoyeurs en devises étrangères, fait partie des facteurs qui pourraient conduire à de nouvelles restructurations de dette, explique le numéro un de Lazard en France, Jean-Louis Girodolle.

Il est probable que les futures restructurations soient davantage complexes, souligne Pierre Cailleteau, évoquant notamment l’essor du rôle de créancier de la Chine ainsi que les interrogations quant à l’attitude que vont adopter les fonds suivant des indices boursiers.

Série de mandats pour Lazard

Une vague de restructuration de dette souveraine pourrait bénéficier à Lazard et à ses concurrents, peu nombreux, au moment où l’épidémie liée au coronavirus a fortement ralenti les opérations de fusions-acquisitions, son activité principale. Basée à Paris et constituée d’une vingtaine de personnes, l’équipe dette souveraine de Lazard a également été recrutée par la Zambie et l’Équateur cette année.

L’établissement a vu certains de ses banquiers stars partir, y compris chez des concurrents en compétition pour ce type de mandats. Eric Lalo a ainsi rejoint Rothschild, tandis que l’ex-PDG de Lazard France, Matthieu Pigasse, a ouvert le bureau parisien de la boutique américaine Centerview. En dépit de ces recompositions, un banquier spécialiste des restructurations ayant été en concurrence avec Lazard pour décrocher des mandats souligne que les gouvernements jouent souvent la sécurité, ce qui est un atout pour Lazard. Le gouvernement libanais a ainsi été rassuré par le fait que la banque avait été recrutée par un pays « expérimenté » dans les défauts de paiement comme l’Argentine, explique-t-il. Ce type de négociations peut toutefois être amené à durer longtemps, et les conseils sont le plus souvent rémunérés seulement en cas de succès.

Les discussions au Liban sont actuellement enlisées dans des dissensions internes, impliquant entre autres, le gouvernement, la Banque centrale et les banques du pays. Les dirigeants de Lazard n’ont pas souhaité s’exprimer sur les perspectives pour le pays.

Source : Reuters


De nouveaux pays pourraient être contraints d’ouvrir des négociations avec leurs créanciers cette année, la crise provoquée par le coronavirus accentuant la pression sur des gouvernements déjà en difficulté face au remboursement de leurs dettes, estiment des dirigeants de la banque d’affaires Lazard. La banque américaine aux racines françaises, qui s’est de longue date forgé une...

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