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Environnement - Ressources hydrauliques

Les opposants au barrage de Bisri réunis à Baakline

Les municipalités de la vallée, ainsi que les militants et les représentants de plusieurs partis, ont réaffirmé leur volonté de voir ce projet définitivement abandonné.

Les opposants au barrage de Bisri réunis à Baakline

Les opposants à la construction du barrage de Bisri se sont réunis samedi. Photo tirée de la page Facebook du LEM

Une réunion a eu lieu samedi dans la bibliothèque nationale de Baakline (Chouf), rassemblant les différentes parties hostiles à la construction d’un barrage dans la vallée de Bisri, entre les cazas de Jezzine et du Chouf. La réunion s’est tenue à l’appel des municipalités et des moukhtars de la région de la vallée de Bisri et a regroupé des habitants de la région, des associations écologiques et des militants de la société civile. Des représentants de plusieurs partis, notamment le député Bilal Abdallah pour le Parti socialiste progressiste (PSP), ainsi que des membres des Kataëb et des Forces libanaises (FL) entre autres, étaient présents, confirme un participant. Le débat a principalement porté sur les alternatives au barrage pour l’approvisionnement en eau et sur les moyens de protéger ce site et de le développer de manière à en préserver la remarquable biodiversité ainsi que le riche patrimoine, notamment par son classement en réserve naturelle. Ce projet de barrage est depuis longtemps objet de polémiques. Il a été conçu pour alimenter Beyrouth et ses environs, dans le cadre d’un grand projet hydraulique prévu à cet effet. L’ouvrage lui-même, devant être exécuté par le Conseil du développement et de la reconstruction, est financé en grande partie par un prêt de la Banque mondiale (BM), qui a exigé des ministères un dialogue avec la société civile. Début avril, alors que le pays était déjà plongé dans la crise économique et dans la lutte contre le coronavirus, le gouvernement a surpris tout le monde en publiant une décision dans laquelle il réaffirme son attachement au projet (voir L’OLJ du 4 avril). Ce n’est qu’après cette nouvelle décision que le ministère de l’Énergie et de l’Eau, en collaboration avec les ministères de l’Environnement et de l’Information, a invité les parties concernées à un dialogue qui devrait se tenir demain et vendredi au Grand Sérail.

Cet appel au dialogue a buté sur le refus des principales formations civiles qui s’opposent au barrage (voir L’OLJ du 13 juin), celles-ci ayant estimé que l’invitation était bien trop tardive, compte tenu des dispositions déjà prises par le gouvernement. Des formations qui ont également indiqué ne pas avoir confiance dans l’intention réelle des autorités de mener un véritable dialogue. Des communiqués en ce sens avaient été publiés par deux grands rassemblements civils, l’Alliance civile pour l’environnement (CEA) et le Mouvement écologique libanais (LEM), ainsi que par le Comité de coordination des habitants des villages de la vallée de Bisri, sans compter d’autres prises de position. De même, plusieurs partis politiques, notamment le PSP, ne cachent pas leur opposition au barrage.

Pour un classement du site

C’est donc dans ce contexte que s’est déroulée samedi la réunion à Baakline. Son intérêt, selon ses organisateurs, est d’avoir produit un communiqué qui constitue une prise de position commune entre les municipalités, les associations de la société civile et les partis présents. Et d’avoir montré que l’ensemble de la population et des notables de la vallée sont désormais unis contre le projet.

Dans leur communiqué, les participants à la réunion ont affirmé leur « refus de participer à tout dialogue ou invitation provenant du gouvernement libanais et des ministères concernés, et qui serait une continuité de la décision de poursuivre le projet (prise par le gouvernement en avril, NDLR) ». Plus encore, ils ont exhorté le gouvernement « à prendre les mesures nécessaires pour rompre l’accord avec la BM et faire en sorte que le montant du prêt soit dévié vers des actions à caractère social, sanitaire ou en rapport avec le développement ».

La préservation de la vallée était au centre de cette réunion, qui insiste sur la nécessité de « classer ce site réserve naturelle », appelant le Parlement à voter une loi en ce sens. S’attaquant au problème principal qui justifie, selon les autorités, le recours à des mégaprojets tels que celui-ci, à savoir l’approvisionnement en eau, les municipalités et les acteurs de la société civile ont souligné la nécessité d’élaborer un plan national stratégique pour la gestion durable des ressources hydrauliques du pays.

Enfin, les participants ont revendiqué que soient prises les mesures de protection indispensables en vue d’interdire tout dégât causé à cette vallée, et de supprimer les empiétements sur le fleuve qui y passe.

Une réunion a eu lieu samedi dans la bibliothèque nationale de Baakline (Chouf), rassemblant les différentes parties hostiles à la construction d’un barrage dans la vallée de Bisri, entre les cazas de Jezzine et du Chouf. La réunion s’est tenue à l’appel des municipalités et des moukhtars de la région de la vallée de Bisri et a regroupé des habitants de la région, des...

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