
Les manifestants palestiniens, drapeaux à la main, hier à Aïn el-Héloué. Photo Mountasser Abdallah
Ils étaient des centaines hier, brandissant des drapeaux palestiniens, revêtus du keffieh, à participer à un sit-in pour proclamer leur rejet du plan américain pour le Proche-Orient, prévoyant l’annexion par Israël de colonies et de la vallée du Jourdain en Cisjordanie occupée.
Selon l’accord entre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-rival Benny Gantz, leur gouvernement d’union devait se prononcer à partir du 1er juillet, donc hier, sur l’application du plan américain qui prévoit aussi la création d’un État palestinien démilitarisé sur un territoire morcelé et sans Jérusalem-Est pour capitale. Au jour 1 de ce calendrier, des ministres ont toutefois estimé qu’aucune annonce ne serait faite ce jour. Le sit-in s’est déroulé à l’appel de toutes les organisations palestiniennes, alors que l’ensemble des camps du Liban ont observé une grève générale. L’occasion également pour ces réfugiés de crier leur colère devant la dégradation de la situation dans les camps, durement frappés par la crise économique alors que les aides internationales s’amenuisent.Rassemblés au stade Khalil al-Wazir (Abou Jihad), du nom du dirigeant du Fateh assassiné par Israël en 1988 à Tunis, quelque 800 participants, jeunes et vieux, ont écouté les orateurs qui ont dénoncé « le nouveau crime de guerre israélien » et appelé à resserrer les rangs des Palestiniens, profondément divisés, pour faire face à ce nouveau défi.
« Je participe à ce rassemblement pour exprimer ma colère face à ce nouveau complot qui vise les Palestiniens. Les Arabes sont des traîtres qui nous ont vendus. Ouvrez-nous les frontières pour qu’on combatte contre Israël, c’est mieux que de mourir de faim dans nos camps et nos maisons », dit Ibtissam, une manifestante, résumant l’état d’esprit des participants. « Les Palestiniens n’ont plus rien à perdre. L’Autorité palestinienne doit proclamer le début de la lutte armée contre Israël », affirme de son côté Samer, un adolescent de 17 ans.
À ses côtés, Oum Fouad, une septuagénaire, un keffieh entourant ses épaules, assure que « si nous ne parvenons pas à rentrer en Palestine, je suis certaine que nos enfants eux reviendront. C’est notre terre et chaque génération qui s’éteint sera remplacée par une autre qui réclamera son droit au retour », dit-elle. « Ma cause ne va pas mourir. J’espère toujours revenir un jour en Palestine », renchérit Mahmoud, un des participants au sit-in. « Mon grand-père est mort, mon père aussi, mais mes frères et moi avons grandi dans l’espoir de revenir dans notre pays. Comment oublier la Palestine, dont les portraits des martyrs ornent les ruelles du camp, alors que notre drapeau flotte toujours au-dessus de nos maisons ? »
Situation « catastrophique » dans les camps
Interrogés par L’Orient-Le Jour, les responsables palestiniens dénoncent en chœur le plan américain. « Cette décision ne va pas passer », estime Ayman Chanaa, responsable des relations internationales au sein du Hamas. « Nous devons unifier nos rangs et œuvrer à relancer la résistance en Cisjordanie et dans les territoires de 1948 », ajoute-t-il, appelant à « lancer une troisième intifada en Palestine à laquelle tout le peuple doit participer ». « Pour notre part, nous allons relancer la résistance depuis Gaza », ajoute le responsable dont le mouvement a déjà lancé hier une vingtaine de roquettes d’essai vers la Méditerranée, en guise d’avertissement, selon l’AFP.
Pour sa part, Fathi Aboul Aradat, responsable de l’OLP au Liban, dénonce le plan américain comme « le couronnement de l’agression israélienne soutenue par les États-Unis ». Mais il tire surtout la sonnette d’alarme sur la situation dans les camps du Liban, frappés de plein fouet par la crise économique, dont Aïn el-Héloué où jusqu’à 80 000 Palestiniens, selon les estimations, s’entassent sur un kilomètre carré.
« Une véritable catastrophe va se produire dans les camps », affirme-t-il à L’OLJ. « Nous sommes à deux doigts d’une explosion sociale, en dépit de toutes les mesures et du peu d’aides qui nous parviennent encore. » « La situation se détériore chaque jour, les Palestiniens sont sans travail, le chômage atteint 80 à 90 % dans le camp, nous devenons de plus en plus en pauvres, ajoute le responsable. Je mets en garde contre une explosion sociale qui va se produire bientôt s’il n’y a pas de solutions rapides. L’Unrwa ne fait pas le nécessaire et les maigres mesures que nous prenons en tant qu’organisations palestiniennes sont insuffisantes. »
Ils étaient des centaines hier, brandissant des drapeaux palestiniens, revêtus du keffieh, à participer à un sit-in pour proclamer leur rejet du plan américain pour le Proche-Orient, prévoyant l’annexion par Israël de colonies et de la vallée du Jourdain en Cisjordanie occupée. Selon l’accord entre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-rival Benny Gantz, leur...
commentaires (3)
Vous voulez vous battre ... Yalla on est prêts nous les expat à payer des bus et à vous transférer vers Gaza ou la Cisjordanie ... mais de grâce foutez nous la paix
Bery tus
14 h 31, le 02 juillet 2020