Des centaines de Palestiniens ont tenu mercredi vers midi un sit-in dans le camp palestinien de Aïn el-Heloué à Saïda, le plus grand du Liban, pour refuser la politique d’annexion israélienne des territoires palestiniens, le « marché du siècle » et « la politique américaine injuste à l’égard du peuple palestinien », rapporte notre correspondant Mountasser Abdallah. Selon l’accord entre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-rival Benny Gantz, leur gouvernement d’union devait se prononcer à partir du 1er juillet, donc mercredi, sur l’application du plan du président américain pour le Proche-Orient, qui prévoit notamment l’annexion par Israël de colonies et de la vallée du Jourdain en Cisjordanie occupée. Au jour 1 de ce calendrier, des ministres ont toutefois estimé qu’aucune annonce ne serait faite ce jour. Le sit-in s’est déroulé à l’appel de toutes les organisations palestiniennes du Liban, alors que Aïn el-Héloué et les autres camps du Liban observaient une grève générale.
Rassemblées au stade Khalil al-Wazir (Abou Jihad) dans le camp, quelque 800 personnes, jeunes et vieux, agitant des drapeaux palestiniens et revêtus du keffieh, ont laissé éclater leur colère alors que les orateurs se succédaient pour dénoncer « le nouveau crime de guerre israélien » et appelaient à resserrer les rangs des Palestiniens, profondément divisés, pour faire face à ce nouveau défi.
« Proclamer la lutte armée »
« Je participe à ce rassemblement pour exprimer ma colère face à ce nouveau complot qui vise les Palestiniens. Les Arabes sont des traîtres qui nous ont vendus. Ouvrez les frontières pour que nous combattions Israël, c’est mieux que de mourir de faim dans nos camps et nos maisons », lance Ibtissam, une manifestante. « Les Palestiniens n’ont plus rien à perdre. L’Autorité palestinienne doit proclamer le début de la lutte armée contre Israël », affirme Samer, âgé de 17 ans. A ses côtés, Oum Fouad, une septuagénaire, brandit le drapeau palestinien, une keffieh entourant ses épaules. « Si nous ne parvenons pas à rentrer en Palestine, je suis certaine que nos enfants eux reviendront, c’est notre terre et chaque génération qui s’éteint sera remplacée par une autre qui réclamera son droit au retour », dit-elle. « Ma cause ne va pas mourir. J’espère toujours revenir un jour en Palestine », dit également Mahmoud, un des participants au sit-in. « Mon grand-père est mort, mon père aussi, mais mes frères et moi avons grandi dans l’espoir de revenir dans notre pays. Comment oublier la Palestine, dont les portraits des martyrs ornent les ruelles du camp, alors que notre drapeau flotte toujours au-dessus de nos maisons ? »
Des manifestations ont également eu lieu à Gaza, et étaient prévues à Ramallah et Jéricho, en Cisjordanie. Le plan américain prévoit aussi la création d’un Etat palestinien démilitarisé sur un territoire morcelé et sans Jérusalem-Est pour capitale.
commentaires (3)
Continuez a rever! Rien de cela ne va arriver! Le retour en Palestine est une chimere qui vous a ete assenee depuis plus de 70 ans... Khalass!
IMB a SPO
21 h 44, le 01 juillet 2020