Le syndicat des bouchers et des négociants en bétail a annoncé hier dans un communiqué la fermeture de « plus de 60 % des boutiques de viande » en raison de « la montée en flèche du dollar ». « Débloquez notre argent des banques ou subventionnez le secteur, sinon nous n’aurons d’autre choix que la fermeture complète », a averti le syndicat à l’adresse des autorités.
Les importations de viande et de bétail vivants ne sont pas prises en compte dans la liste des denrées alimentaires bénéficiant de la circulaire intermédiaire n° 557 de la Banque du Liban, publiée fin mai, qui aurait permis aux acteurs de ce secteur d’obtenir, pendant un an et via leurs banques et la BDL, des dollars à un taux dollar/livre en principe plus proche de celui du marché pour effectuer leurs importations.
La viande était aussi au cœur des discussions de l’armée libanaise hier alors que l’institution militaire a annoncé qu’elle ne servirait plus de viande dans les repas fournis aux soldats, selon l’Agence nationale d’information. « Maudits soient ces jours et maudits soient ces pouvoirs successifs qui nous ont menés jusque-là… Celui qui défend la patrie avec sa chair est privé des moyens les plus élémentaires de subsistance alors que celui qui a pillé le pays se délecte de ses butins et ses richesses ! » a réagi l’ancien officier de l’armée Chamel Roukoz sur son compte Twitter.
Alors que le Liban importe près de 85 % de sa nourriture, les prix des produits alimentaires ont bondi de « 72 % depuis le 1er octobre 2019 », selon l’Association des consommateurs libanais qui note également que « les marchandises coûtaient déjà 30 % plus cher au niveau régional avant la crise du dollar (à la fin de l’été 2019, NDLR) ».
En près de deux mois, le prix du kilo de bœuf chez certains bouchers de Beyrouth est passé de 18 000 livres libanaises à 50 000 livres, tandis que la viande de mouton atteint désormais les 80 000 livres contre 30 000 auparavant. Cette hyperinflation risque de se poursuivre, la monnaie nationale continuant sa chute sur le marché noir. Hier, la livre s’échangeait à plus de 8 000 livres pour un dollar, contre 5 000 livres pour un dollar il y a dix jours. Officiellement, la livre est toujours indexée sur le dollar depuis 1997 au taux fixe de 1 507 livres.
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CES MAUDITS POLITICIENS SONT ARRIVES A NE PAS METTRE DE LA VIANDE DANS L'ASSIETTE DES SOLDATS MAIS ILS EXIGENT D'EUX DE TABASSER LES MANIFESTANTS QUI PROTESTENT QUAND L'ARMEE SE JOINDRA AUX MANIFESTANT ET ARRETERA PLUTOT LES POLITICIENS , SE SERA ENFIN UNE VICTOIRE REELLE DU PEUPLE CONTRE TOUS CAD TOUS
LA VERITE
13 h 28, le 01 juillet 2020