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Nos Lecteurs ont la Parole

Casser la voie, pas le pays !

Les difficultés colossales auxquelles le Liban a été soumis, pendant un demi-siècle, couronnées par le « soulèvement » de 2019-2020, poussent des centaines de milliers de ses fils à finalement perdre espoir dans le futur, et donc à « lâcher » le pays, chacun d’eux à sa façon. Malheureusement.

On l’entend dans leurs griefs, on le lit dans leurs commentaires de dégoût sur les réseaux, on le devine dans les regards de désespoir et de regrets dans les rues.

Dès 1975, une guerre atroce de 15 ans, de violence folle, de massacres odieux, de destructions gratuites leur a volé les années, les rêves et des dizaines de milliers de vies de toute une génération. Plus tard, après 30 ans du mirage de la reconstruction et de la relance, ils se retrouvent de nouveau dans une terrible impasse. Cette fois-ci, leur épargne est dérobée, leur travail est anéanti, leur monnaie nationale en chute libre et donc leurs perspectives d’avenir emportées par une économie pillée. De plus, le contexte local, régional et international, pas du tout favorable et même nuisible au pays, réduit encore plus leurs espoirs de s’en sortir.

Pour bien moins que ces tragédies et ces magistraux ratages, n’importe quel autre peuple du monde aurait désenchanté et même maudit ses responsables, ses origines, la terre sur laquelle il est né, et des fois même ses propres parents qui l’ont emmené sur cette terre.

Mais il y a toujours cette bénédiction, ou malédiction, qui nous poursuit, nous les Libanais, depuis la nuit des temps. Par les caresses de nos mains et corps effleurant la pierre taillée des murs de nos anciennes maisons, à travers l’inondation de notre regard et notre esprit, par l’éclat de ses reliefs et perspectives, par sa rosée matinale aux parfums de jasmin et de fleur d’oranger, par le son de ses sources d’eau et du vent soufflant dans nos vallées et collines, par notre goût façonné à la richesse de la diversité de ses « baraka de lait et de miel »… Siècle après siècle, génération après génération, cette terre nous a inoculé ses propres gènes. Ceux-là mêmes qui nous font vibrer le cœur, la peau, l’esprit, l’âme et la volonté lorsqu’elle est menacée.

Enfants du Liban, que vous soyez sur place ou aux quatre coins du monde, ne laissez pas la désillusion vous bluffer et l’amertume vous faire baisser les bras. Le destin de notre pays est entre les mains de chacun de nous.

De grâce, cassez la voie sur laquelle ces irresponsables nous ont menés depuis plus de 50 ans, mais ne tournez pas le dos à votre patrie, ne lâchez pas, si vous le pouvez encore, notre cher Liban.

Après tout, vous êtes l’aboutissement de l’immense acheminement de sa destinée. Alors, en connaissance de cause, faites-en ce que bon vous semble !

Joseph A. EL-KHOURY

Journaliste

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Les difficultés colossales auxquelles le Liban a été soumis, pendant un demi-siècle, couronnées par le « soulèvement » de 2019-2020, poussent des centaines de milliers de ses fils à finalement perdre espoir dans le futur, et donc à « lâcher » le pays, chacun d’eux à sa façon. Malheureusement.On l’entend dans leurs griefs, on le lit dans leurs commentaires de...

commentaires (1)

EN VERITE JE ME LE DEAMANDE, MOI ET LES MILLIONS DE LIBANAIS COMME VOUS ET MOI : COMMENT, QUE FAIRE POUR "CASSER LA VOIE" OU LES MAFIEUX NOUS ON MENE ??????

Gaby SIOUFI

14 h 50, le 29 juin 2020

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Commentaires (1)

  • EN VERITE JE ME LE DEAMANDE, MOI ET LES MILLIONS DE LIBANAIS COMME VOUS ET MOI : COMMENT, QUE FAIRE POUR "CASSER LA VOIE" OU LES MAFIEUX NOUS ON MENE ??????

    Gaby SIOUFI

    14 h 50, le 29 juin 2020

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