Route coupée par des manifestants anti-pouvoir à Nabatiyé, au Liban-sud, le 24 juin 2020. Photo ANI
Plusieurs personnes se sont rassemblées mercredi devant le Sérail de Jounieh pour protester contre l'interpellation de D.F par les Forces de sécurité intérieure (FSI), rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). D.F. est accusé d'avoir lancé une pierre contre un membre des FSI, le blessant à la tête, lors d'une dispute la semaine dernière entre protestataires et policiers suite à l'arrestation de l'activiste Michel Chamoun à Jounieh.
Le 18 juin, des dizaines de protestataires avaient manifesté devant le sérail de Jounieh pour exiger la libération de Michel Chamoun, 34 ans. Le militant avait été arrêté le matin même par les FSI pour une vidéo postée sur les réseaux sociaux où il critiquait les politiques ayant résulté en l’effondrement économique actuellement observé dans le pays. Cette vidéo ayant été considérée par les autorités comme insultante pour le chef de l’État, elle a été la cause de l’arrestation du jeune homme. Plusieurs interpellations ont eu lieu ces derniers jours. Les FSI avaient annoncé dimanche que leurs services de renseignements ont arrêté onze individus suspectés d'avoir participé à des actes de vandalisme dans la capitale Beyrouth, au cours des émeutes des 11 et 12 juin, dans le cadre de la contestation contre le pouvoir.
Par ailleurs, plusieurs personnes ont coupé mercredi la route principale liant Nabatiyé à Nabatiyé al-Fawqa. Les protestataires se sont allongés sur la route pour bloquer le passage aux voitures, ce qui a provoqué des embouteillages dans la région. Toujours au sud, des protestataires ont coupé la route de Tyr menant à la place Abou Dib. Ils ont ensuite marché dans les rues de la ville. Au nord, la circulation a été coupée sur la place al-Nour. Aussi, à Aley, des manifestants ont coupé la route principale à l'aide de pneus enflammés. Tous ces manifestants protestent contre la dégradation de la situation économique et la hausse du taux de change.
Le Liban connaît depuis le 17 octobre 2019 une révolte populaire inédite contre la classe politique et économique accusée de corruption et d'incompétence. Le pays fait face à sa pire crise économique et financière depuis 30 ans, une crise aggravée par la pandémie de coronavirus.
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