Rechercher
Rechercher

Scan TV - Scan TV

« Cacao », le « Dallas » ivoirien, promet de faire vibrer les téléspectateurs

« La boucle de “Cacao”, c’est le Far West. » C’est par cette réplique qui donne le ton que débute la série « Cacao », un « Dallas » ivoirien diffusé depuis le 15 juin sur Canal+ et qui promet de faire du bruit et de l’audience en Afrique.

« Cacao », le « Dallas » ivoirien, promet de faire vibrer les téléspectateurs

Serge Abessolo (en lunettes) et son rival dans la série « Fargass », Atoukora Assandé, alias Jean Ahitey. Photo DR

« Deux familles se livrent une lutte impitoyable pour le contrôle du marché et des paysans. » C’est en résumé, l’histoire de « Cacao », comme l’explique le réalisateur Alex Ogot, déjà auteur de la remarquable série « Invisibles » retraçant la vie des « microbes », le surnom donné aux enfants de rue en Côte d’Ivoire.

« Impitoyable », le mot est lâché et fait clairement allusion à la chanson du générique de « Dallas » (« Ton univers impitoyable glorifie la loi du plus fort »), grande série américaine autour du pétrole qui avait passionné la France et le monde dans les années 1980. Avant d’opter sobrement pour « Cacao », l’un des titres évoqués pour cette série, dont l’idée originale est signée Yolande Bogui, dont le père travaillait dans le cacao, était « Flingues et chocolat ».

« Cacao » : une série dans les coulisses du royaume des fèves.

Dans cette grosse production de douze épisodes diffusée sur Canal + depuis le 15 juin, pas de pétrole, donc, mais du cacao dont la Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial. Séduite par cet univers, Canal+ a déployé les grands moyens pour cette superproduction panafricaine au montant tenu secret. Le groupe audiovisuel français cherche à produire des contenus africains pour fidéliser ses clients sur un continent vital pour son activité, en difficulté en Europe. 18 mois de production, 8 mois de tournage, 70 comédiens, 90 décors, 1 000 personnes mobilisées... Les équipes ont filmé à Abidjan, au grand port cacaoyer de San Pedro, mais aussi en brousse, au cœur de la « boucle du cacao », dans l’Ouest ivoirien.

Pour le casting, Alex Ogot a fait appel à des acteurs réputés de plusieurs pays d’Afrique, comme Évelyne Ily, Naky Sy Savane, Serge Abessolo ou Fargass Assandé, et parié pour les deux rôles vedettes sur la mannequin Fate Touré ou le jeune réalisateur Olivier Kissita.

L’univers de la production et du négoce du cacao en Afrique se dévoile sur petit écran. Photo DR

Requins et intermédiaires véreux

Grâce à ces gros moyens, les auteurs « sont allés sur les lieux (de la culture du cacao) où ça se passe pour être dans le jus », souligne Alex Ogot. Résultat : la série se sert des nombreux travers du marché de l’or brun d’Afrique de l’Ouest comme support à une intrigue haletante, au goût amer et sucré comme le chocolat. Destruction d’une forêt sacrée, déforestation en général, violence de certains intermédiaires qui ne paient pas le prix fixé par l’État aux paysans, corruption, négociants véreux... Tous les maux de cette culture cacaoyère y passent. « C’est un milieu de requins, mais ce sont des thématiques qu’on trouve ailleurs où la richesse naturelle attire des prédateurs », remarque Alex Ogou.

« Des personnes peu scrupuleuses vont profiter de la faiblesse ou de l’isolement en brousse. Mais on se rend surtout compte que la richesse ne revient pas aux cultivateurs. De la récolte à la transformation, le prix grimpe. Des gens qui ne sont jamais venus en Côte d’Ivoire spéculent » sur les cours, souligne le metteur en scène.

Si l’industrie du cacao sert d’intéressante toile de fond, la série demeure avant tout une « saga familiale (...) qui raconte l’humain », estime Alex Ogou. « Un film n’est qu’un prétexte à raconter des histoires. Cela peut être en Afrique, en Suède, au pôle Nord ou Sud ; en fin de compte, on parle des hommes, des sentiments, des émotions, des ambitions, de la trahison. »

De ce point de vue, « Cacao » regorge de rebondissements, mais, comme prévient le « méchant » de l’histoire, Jean Ahitey, incarné par Fargassa Assandé, qui s’exprime régulièrement avec des aphorismes africains : « Celui qui accepte les oiseaux dans son manguier ne doit pas craindre le bruit de leurs ailes. »

Patrick FORT/AFP

« Deux familles se livrent une lutte impitoyable pour le contrôle du marché et des paysans. » C’est en résumé, l’histoire de « Cacao », comme l’explique le réalisateur Alex Ogot, déjà auteur de la remarquable série « Invisibles » retraçant la vie des « microbes », le surnom donné aux enfants de rue en Côte...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut