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Politique - Liban

Dialogue national à Baabda : les opposants continuent de temporiser

"L'intérêt du pays impose une certaine solidarité nationale", a déclaré Sleiman Frangié qui a été reçu par Nabih Berry puis par Saad Hariri.

Dialogue national à Baabda : les opposants continuent de temporiser

Le chef des Marada, Sleiman Frangié, s'entretenant le 18 juin 2020 à Aïn el-Tiné avec le président du Parlement, Nabih Berry. Derrière eux, Tony Frangié et Ali Hassan Khalil. Photo Hassan Ibrahim/Parlement libanais

La participation ou non au dialogue national élargi prévu au palais de Baabda le 25 juin sous la houlette du chef de l’État faisaient encore l'objet, jeudi, d'une réflexion de la part du chef des Marada, Sleimane Frangié, et des ex-Premiers ministres, opposants au mandat de Michel Aoun.

Dans ce cadre, M. Frangié s'est rendu à Aïn el-Tiné pour s'entretenir avec le président du Parlement, Nabih Berry. "M. Berry nous a transmis l'invitation à la rencontre de Baabda. Nous allons étudier la question. L'intérêt du pays impose une certaine solidarité nationale", a déclaré le leader zghortiote au sortir de son entretien avec le président de la Chambre.
Selon des informations de la chaîne locale LBCI, M. Berry a entrepris des contacts avec l'ensemble des présidents des blocs parlementaires, mais aussi avec des ex-Premiers ministres afin de les convaincre de participer à la réunion du dialogue national.

Le chef des Marada s'est ensuite rendu à la Maison du Centre pour déjeuner avec l'ancien Premier ministre, Saad Hariri. "Je n'ai pas encore pris ma décision sur ma participation au dialogue. Il y a encore du temps", a répété M. Frangié à l'issue de la réunion avec le leader du courant du Futur, qui avait un temps soutenu le chef des Marada au moment de la présidentielle de 2016. "Un accord doit être conclu sur le fond, et pas seulement sur la forme", a-t-il ajouté. Par ailleurs, le leader maronite a estimé que "les véritables représentants des sunnites ne sont pas au pouvoir sous l'actuel mandat qui ne bénéficie donc pas de couverture sunnite".  Ces propos interviennent alors que les relations de Saad Hariri sont gelées avec le tandem Baabda-CPL depuis l’enterrement définitif du compromis présidentiel, le 14 février dernier.

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Dans ce cadre, la présidence de la République a envoyé dans la journée les invitations officielles, au nom du chef de l'Etat, à participer à ce dialogue national. Elles ont ainsi été envoyées au président du Parlement, Nabih Berry, au Premier ministre Hassane Diab, aux anciens présidents de la République, aux anciens Premiers ministres, au vice-président du Parlement Elie Ferzli, ainsi qu'aux présidents de partis et des groupes parlementaires. "Le but de cette rencontre est de discuter de la situation politique générale dans une recherche d'apaisement à tous les niveaux dans le but de protéger la stabilité et la paix civile, et d'éviter toute dérive dont les répercussions pourraient être destructrices pour le pays, particulièrement au vu de la situation économique, financière et sociale sans précédent", indique un communiqué publié par la présidence.

Sleimane Frangié reçu par Saad Hariri à la Maison du Centre. Photo Dalati et Nohra.

Les ex-Premiers ministres iront-ils?
La participation ou non des anciens Premiers ministres au dialogue de Baabda reste l'une des questions encore en suspens. Selon des informations obtenues par notre correspondante Hoda Chedid, Saad Hariri et Najib Mikati, invités par M. Berry en tant chefs de bloc parlementaire, ainsi que Fouad Siniora et Tammam Salam, qui devraient être invités par la présidence, n'ont pas encore pris de décision, disant attendre l'ordre du jour précis de cette réunion et les dossiers qui seront abordés. Mais des sources proches des ex-PM, citées par notre correspondante, indiquent que ces derniers sont très loin d'être motivés pour y participer.

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"Le dialogue entre les Libanais est plus que nécessaire face à la situation dramatique que vit la population, mais un dialogue sans vision claire ou ordre du jour précis ne serait qu'une comédie inutile qui frustrerait encore plus les Libanais", a déclaré M. Mikati devant ses visiteurs à Tripoli, estimant que les précédentes sessions de dialogue "sont restées lettre morte".

Des sources proches de M. Salam ont assuré que ce dernier ne participera pas à une "comédie lors de laquelle aucune vraie décision ne sera prise". "Sur quoi portera le dialogue ? Sur le plan sur l'électricité sur lequel ils sont revenus en Conseil des ministres qui reportait la construction de la centrale électrique de Selaata, ou sur les nominations sur la base de quotes-parts évidents ?", disent ses sources. "Sans mesures concrètes pour sauver le pays, pas besoin d'un dialogue", ajoutent-elles.

Mercredi, Saad Hariri avait quant à lui laissé entendre qu’il ne prendrait pas part à la réunion de Baabda, à l’issue d'une rencontre avec le leader du Parti socialiste progressiste Walid Joumblatt. A contrario, M. Joumblatt a annoncé qu’il répondra présent à l’invitation présidentielle.

La participation ou non au dialogue national élargi prévu au palais de Baabda le 25 juin sous la houlette du chef de l’État faisaient encore l'objet, jeudi, d'une réflexion de la part du chef des Marada, Sleimane Frangié, et des ex-Premiers ministres, opposants au mandat de Michel Aoun.Dans ce cadre, M. Frangié s'est rendu à Aïn el-Tiné pour s'entretenir avec le président du...

commentaires (10)

Ils tournent en rond autour des réformes, leur ennemi juré.

Esber

11 h 44, le 19 juin 2020

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Commentaires (10)

  • Ils tournent en rond autour des réformes, leur ennemi juré.

    Esber

    11 h 44, le 19 juin 2020

  • quels qu'ils y soient presents , meme Trump lui meme, macron putin, bachar erdogan & khamenaii n'y changera rien : BAABDA ET DAHYE CHERCHENT ENCORE ET TOUJOURS A ELARGIR LA COUVERTURE A LEUR "STRATEGIE" EN -PENSENT ILS- COINCANT LES INVITES... DE FAIT ILS N'ONT PAS TORT CES 2 LA: CAR BEAUCOUP SONT DEJA ASSURES DE LEUR PORTER SECOURS EN CES TEMPS MISERABLES OU LES 2 CHEFS SE DEMENENT

    Gaby SIOUFI

    10 h 08, le 19 juin 2020

  • Il ne faut pas s'en faire. Blah bla blah bla blah bla. Le plus on lit et on suit leurs démarches, le plus on entretient leurs agendas respectifs. Laissez tomber. Pas de commentaires voudrait dire: ne pas leur donner de l'importance. Il faut se recentrer autour de nos besoins et nos priorités.

    Zovighian Michel

    23 h 55, le 18 juin 2020

  • une réunion de plus pourquoi faire , on parlera sunnite chiite maronite druze ,on partage le gateau mais les reformes peuvent attendre, avec toutes ces réunions entre chefs je n ai pas entendu une seule fois le mot réforme par contre de la situation catastrophique du liban sont tous d accord lis veulent le sauver le pays : PAUVRE LIBAN

    youssef barada

    18 h 42, le 18 juin 2020

  • ils font la meme erreur quand tout le monde a ceder au parachutage de Aoun a la présidence...faites comme le Hezbollah....donner rien jusqu'au bout...ne montez pas a Baabda

    Jack Gardner

    17 h 46, le 18 juin 2020

  • Il semblerait que la réunion-piège de Baabda , serait destinée à réunir des opposants ,minoritaires d’emblée, dans un forum, ou ils prendraient acte tout simplement , de l’iranisation du régime économique et financier.

    LeRougeEtLeNoir

    16 h 52, le 18 juin 2020

  • Et ouvrir une enquête sérieuse sur tous les dossiers de corruption, à commencer par le fuel. Tout le reste c’est des réunions de club fermé...réunissant des partenaires.

    LeRougeEtLeNoir

    16 h 28, le 18 juin 2020

  • L’intérêt du pays impose de remettre les armes illégales à l’armée libanaise , point final. Tout découle de là.

    LeRougeEtLeNoir

    16 h 24, le 18 juin 2020

  • Est ce que cette réunion est pour avaliser les propos de HN et lui donner le feu vert pour transgresser les règles de CEASAR et mettre le pays dans un autre pétrin en évoquant des discordes entre les politiciens ou en s’appuyant sur leurs ambitions politiques de prochain président ou prochain premier ministre. En d’autres termes ils essayent de faire semblant de réunir tout le monde pour donner leur accord sinon c’est unilatéralement que les décisions de massacrer le pays seront prises sous prétexte que les libanais sont divisés. N’est ce pas le message que HN s’est précipité de propager en annonçant la faim ou la mort comme but final et projet d’avenir qu’il réserve au pays et à ses citoyens?

    Sissi zayyat

    15 h 48, le 18 juin 2020

  • Voir tout ce monde tourner comme des derviches-tourneurs à Baabda pour délibérer , entre autres, sur la nécessité ou non de la construction d'une centrale électrique à Salaata, ce sera un dialogue entre sourds-muets. Ceux qui gouvernent le pays ne sont pas à Baabda

    Un Libanais

    15 h 24, le 18 juin 2020

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