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Politique - Crise

Intensification des efforts pour un apaisement et une relance du mandat

Michel Aoun convoque un dialogue national le 25 juin, Nabih Berry lance une initiative de rapprochement politique.

Intensification des efforts pour un apaisement et une relance du mandat

Saad Hariri et Nabih Berry à Aïn el-Tiné, hier. Photo ANI

Après avoir été secoué pendant des semaines au rythme des tensions politiques et des crispations sur le terrain, le Liban semble sur le point de s’engager dans un nouveau processus politique, placé sous le signe de l’apaisement et dont le palais de Baabda et Aïn el-Tiné se veulent le centre. Contre toute attente, hier, le président de la République Michel Aoun a convoqué un dialogue national à Baabda, pendant que le président de la Chambre Nabih Berry se lançait dans une initiative de rapprochement politique qui avait commencé lundi par la réconciliation des deux chefs druzes, Walid Joumblatt et Talal Arslane, à Aïn el-Tiné. Celle-ci a été suivie hier d’une rencontre avec le chef du courant du Futur, Saad Hariri, et doit se poursuivre dans les prochains jours avec d’autres pôles politiques. Un processus d’apaisement auquel le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah a fait allusion dans son intervention télévisée hier, en insistant sur la nécessité de préserver la stabilité dans le pays. Ce climat qui augure d’une page nouvelle au niveau des relations politiques et, si l’on veut être optimiste, de la gestion de la crise sans précédent que traverse le Liban, fait dire à un ancien ministre contacté par L’Orient-Le Jour que « la politique se déconfine » elle aussi dans le pays.

Interrogé par L’OLJ, un observateur politique estime pour sa part qu’à travers son initiative, Michel Aoun, qui a convoqué au dialogue de Baabda ses prédécesseurs ainsi que les anciens Premiers ministres et les chefs des partis et groupes parlementaires, cherche à redynamiser son mandat, fortement secoué par les graves crises économique et financière que traverse le pays depuis des mois, et largement décrié par le mouvement de contestation du 17 octobre. Dans le même temps, il essaie d’embarquer à nouveau tout le monde et de renflouer par la même occasion le gouvernement de Hassane Diab.Dans certains milieux politiques, on estime que le président Aoun commence à réaliser qu’avec le Premier ministre, il perd la maîtrise des choses. Dans ce contexte, il est important de rappeler que l’initiative présidentielle intervient quelques jours après la dernière séance du Conseil des ministres vendredi, au cours de laquelle le chef de l’État avait, pour la toute première fois, fait assumer au gouvernement une partie de la responsabilité au niveau de la crise actuelle. C’est donc dans une volonté d’apaiser la scène à la suite des tensions politiques et de la tournure violente qu’ont prise les mouvements de protestation dans la rue la semaine dernière, et surtout pour relancer son mandat sur de nouvelles bases, que le président a décidé de parrainer ce nouveau round du dialogue national. Mais le flou entoure encore les grands thèmes que les participants devraient aborder. Le texte de la convocation se contente de titres vagues tels que « l’unification de la position nationale » et « discuter des derniers développements, dans cette importante phase de l’histoire du Liban ».

Ce flou pourrait bien empêcher certains protagonistes d’y prendre part. Une source gravitant dans l’orbite du courant du Futur confie dans ce cadre que la question de la participation (ou non) à la réunion de Baabda a été examinée lors de la réunion du groupe parlementaire haririen, hier, à la Maison du Centre, sous la présidence de Saad Hariri, qui a reçu en soirée le directeur de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim. Un entretien qu’il faut aussi placer dans le contexte des efforts de décrispation.

Hariri chez Berry

En attendant l’invitation officielle, le leader du Futur Saad Hariri continue d’œuvrer pour calmer la rue et mettre un terme aux tensions sunnito-chiites qui ont resurgi ces deux dernières semaines. C’est dans ce cadre que les proches de la Maison du Centre placent l’entretien hier de Nabih Berry avec Saad Hariri. Une rencontre qui intervient une dizaine de jours après un dîner donné par le chef du Parti socialiste progressiste Walid Joumblatt en l’honneur de l’ancien Premier ministre à Clemenceau, le 7 juin. Elle est intervenue aussi à l’heure où circule dans les milieux politiques une thèse selon laquelle Nabih Berry mènerait des contacts dans la perspective de la formation d’un nouveau gouvernement dirigé par M. Hariri. Mais dans les cercles proches de ce dernier, on continue d’assurer qu’il n’est « pas question pour Saad Hariri de diriger un cabinet sans des solutions politiques préliminaires. Celles-ci commencent par écarter (le chef du Courant patriotique libre) Gebran Bassil du processus de prise de décision », déclare à L’OLJ Moustapha Allouche, membre du bureau politique du Futur. Il confie parallèlement que des contacts seraient en cours pour unifier les opposants à la ligne politique actuelle de M. Bassil.

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S’il n’œuvre pas pour la formation d’un nouveau cabinet, Nabih Berry semble déterminé à poursuivre ses rencontres dans les prochains jours, dans la mesure où cela est à même de faciliter la tenue du dialogue prévu le 25 juin. Après Walid Joumblatt, Talal Arslane et Saad Hariri, le président de la Chambre devrait recevoir le Premier ministre Hassane Diab et le leader des Marada Sleiman Frangié.

« Le gouvernement n’a pas encore répondu aux aspirations des Libanais, et il faut remédier à cela », déclare une source proche de M. Berry, qui reconnaît que cela est à même de faciliter la tâche au chef de l’État. « Sur un autre registre, il n’est probablement pas si difficile de convaincre M. Frangié de se rendre à Baabda », ajoute la source, laissant ainsi entendre que des efforts seraient déployés pour le convaincre de prendre part au dialogue élargi, en dépit de ses rapports gelés avec Michel Aoun.

Après avoir été secoué pendant des semaines au rythme des tensions politiques et des crispations sur le terrain, le Liban semble sur le point de s’engager dans un nouveau processus politique, placé sous le signe de l’apaisement et dont le palais de Baabda et Aïn el-Tiné se veulent le centre. Contre toute attente, hier, le président de la République Michel Aoun a convoqué un dialogue...

commentaires (8)

Chou fi chi bi dahik?

PPZZ58

20 h 34, le 17 juin 2020

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Commentaires (8)

  • Chou fi chi bi dahik?

    PPZZ58

    20 h 34, le 17 juin 2020

  • Perte de temps inutile...

    Pierre Hadjigeorgiou

    15 h 15, le 17 juin 2020

  • Avec de tels sourires radieux sur la photo, l'on dirait qu'ils ont joué ensemble à l'EURO MILLION et qu'ils ont gagné le gros lot. Leurs conseillers en communication devraient leur suggérer de tirer des gueules allongées face caméra et de réserver les rires gras à gorge ouverte pour le huis-clos entre 4 yeux ! Allah yassa'ad loubnan !

    Shou fi

    15 h 10, le 17 juin 2020

  • Apaisement, reconciliation, table du dialogue, pipeau, pipeau et encore pipeau..! Comment gesticuler pour brasser de l' air ! Au lieu de Justice, enquetes, , condamnation, amende, jugements, demission, ....

    LeRougeEtLeNoir

    12 h 20, le 17 juin 2020

  • ILS NE CHANGENT PAS. ILS CONTINUENT A SE COMPORTER EN PROPRIETAIRES DU PAYS ET DU PEUPLE FAISANT FI DE SES REVENDICATIONS ET CONTINUANT A SE PARTAGER ROLES ET LATTAS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 04, le 17 juin 2020

  • Nous, le petit peuple ici-bas, constatons que tous ces beaux messieurs de toutes les couleurs politiques et religieuses passent leur temps à se réunir pour "discuter des derniers développements", en y ajoutant les avant-derniers...plus ceux d'avant...les avant-derniers. Donc, ça discute...discute...tout en accusant "le gouvernement de n'avoir pas encore répondu aux aspirations des Libanais..." ! Manger...boire...travailler...vivre une vie décente pour chaque citoyen...ces notions-là ces messieurs ne semblent pas les connaitre... P.S. la moitié de la population de ce pays vit dans une pauvreté provoquée entre autres par ces 2 messieurs sur la photo...mais ils ont l'indécence de rire comme si tout allait pour le mieux chez nous... Irène Saïd

    Irene Said

    09 h 20, le 17 juin 2020

  • Le fait que le Président et Berry convoquent les politiciens pour calmer la rue, entre autre, est une confirmation que les fauteurs de trouble ne viennent pas des rangs des protestataires du 17 octobre. Merci d'avoir innocenté la "Révolte".

    Zovighian Michel

    05 h 40, le 17 juin 2020

  • une réunion de plus pour rien, on a réconcilier Jamblat et Arselaine, cest pour quand on reconciliera les frères Hariri ? les reformes peuvent attendre? je suis curieux de savoir qu est ce qu il y avait au menu ?

    youssef barada

    01 h 19, le 17 juin 2020

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