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Société - Institutions

L’AUB compte licencier près de 25 % de son personnel

La crise économique a atteint le plus gros employeur privé du Liban, le forçant à prendre cette décision sans précédent.

L’AUB compte licencier près de 25 % de son personnel

Le président de l’AUB, Fadlo Khoury, a organisé une rencontre samedi avec la presse pour annoncer les prochains licenciements et exposer le programme social mis en place en faveur des employés remerciés. Photo Patricia Khoder

L’Université américaine de Beyrouth (AUB) compte licencier 22 à 25 % de son personnel pour pouvoir tenir le coup face à la crise économique sans précédent qui touche le Liban. C’est ce qu’a annoncé le président de l’institution, Fadlo Khuri, lors d’une rencontre samedi après-midi avec un groupe de journalistes, dont L’Orient-Le Jour.

M. Khuri a indiqué avoir informé le président Michel Aoun de cette décision sans précédent, lors d’un entretien avec le chef de l’État vendredi. Il a rappelé dans ce cadre qu’au cours des trois années écoulées, il avait mis en garde, conjointement avec le recteur de l’Université Saint-Joseph Salim Daccache, le président libanais ainsi que les deux chefs de gouvernement, Hassane Diab et son prédécesseur Saad Hariri, contre la détérioration de la situation économique qui touche de plein fouet leurs institutions, les appelant à maintes reprises à intervenir. Après l’État, l’AUB avec ses 6 500 salariés est le plus gros employeur du Liban, a assuré M. Khuri.

Les emplois supprimés sont surtout des postes administratifs, aussi bien à l’université qu’à l’hôpital qui lui est rattaché (AUH). Le projet de construction d’un nouvel hôpital va également être gelé. « La construction du nouvel établissement hospitalier avait été pensée en misant sur l’arrivée de patients du monde arabe, ce qui malheureusement dans la situation actuelle est peu probable. La construction sera donc gelée pour le moment et le terrain qui lui était consacré sera temporairement transformé en parking », a expliqué M. Khuri.

[[embed source=article id=https://www.lorientlejour.com/article/1218134/-malgre-les-difficultes-financieres-laub-est-la-pour-rester-.html title=Pour mémoire]

Le président de l’AUB a parallèlement présenté un plan social qui sera adopté parallèlement aux licenciements, dans un pays où la Sécurité sociale et l’assurance-vieillesse sont quasi inexistantes. « Les personnes congédiées seront indemnisées, en plus des douze à dix-huit mois de salaire prévus. Leurs enfants, actuellement à l’AUB, poursuivront leurs études gratuitement et seront prioritaires en matière d’emploi. Côté soins de santé, des cliniques externes relevant de l’université leurs seront spécialement dédiées », a-t-il annoncé.

Le président a également indiqué que toute la famille de l’AUB devra contribuer pour que l’université puisse franchir cette étape difficile que traverse aussi bien le Liban que l’institution. Ainsi, enseignants et employés sont encouragés à contribuer à hauteur de 10 à 15 % de leur salaire, à titre de solidarité. Ce pourcentage sera prélevé sur tous les salaires de plus de 150 000 dollars par an.

L’Université américaine de Beyrouth, à travers un plan actuellement en cours d’études, devra en outre assurer pour les cinq ans à venir quelque 30 % de ses revenus à partir de ressources extérieures au Liban. Dans les 10 ans à venir, ce pourcentage devrait s’élever à 60 %.

Fadlo Khuri a rappelé les sombres années de la guerre, quand en 1975 l’AUB avait fait face à de graves problèmes économiques, rapidement réglés grâce à l’intervention du Premier ministre de l’époque, Rachid Karamé, qui avait remis au prestigieux établissement 18 millions de livres libanaises pour le sauver de la fermeture.

Mettant l’accent sur le fait que l’AUB est là pour rester, M. Khuri a rappelé que « Daniel Bliss avait fondé l’AUB en 1866 après deux guerres civiles, la guerre de Sécession aux États-Unis et la guerre de 1860 au Liban ». « L’Université a été mise en place pour encourager le dialogue, la convivialité et l’acceptation de l’autre », a-t-il affirmé.

Pour Fadlo Khuri, la richesse du Liban « demeure sans nul doute dans ses habitants, leur éducation et leur savoir-faire ». « Ce n’est pas avec le pétrole, qui n’a pas encore été trouvé au large des côtes libanaises ou avec les gros intérêts qui avaient été octroyés aux déposants par les banques, que l’on construit un pays, mais avec ses habitants », a-t-il martelé, avant d’ajouter qu’il est « plus que jamais nécessaire d’établir une économie productive, pensée et mise en œuvre par les Libanais, qui devraient rester sur place, alors que le pays est surtout connu pour l’exportation de ses cerveaux ».

L’Université américaine de Beyrouth (AUB) compte licencier 22 à 25 % de son personnel pour pouvoir tenir le coup face à la crise économique sans précédent qui touche le Liban. C’est ce qu’a annoncé le président de l’institution, Fadlo Khuri, lors d’une rencontre samedi après-midi avec un groupe de journalistes, dont L’Orient-Le Jour.M. Khuri a indiqué avoir informé le...

commentaires (10)

Ils sont entrain d’atteindre leur but après des années de pillages pour acheter des armes et tenir le pays. Ce sont les secteurs culturels et cultuels qu’ils visaient en premier. Plus le peuple est abruti et mieux on le domine. Ce pays était le fief de la culture et de l’éducation, on y venait du monde arabe et perse pour suivre des hautes études. Ils veulent le réduire à un fief d’obscurantistes pour mieux le dominer. l’exécution est en marche grâce à tous les politiciens qui ne voyaient à l’horizon que les chiffres sur leurs comptes bancaires. C’est nauséabond

Sissi zayyat

15 h 04, le 15 juin 2020

Tous les commentaires

Commentaires (10)

  • Ils sont entrain d’atteindre leur but après des années de pillages pour acheter des armes et tenir le pays. Ce sont les secteurs culturels et cultuels qu’ils visaient en premier. Plus le peuple est abruti et mieux on le domine. Ce pays était le fief de la culture et de l’éducation, on y venait du monde arabe et perse pour suivre des hautes études. Ils veulent le réduire à un fief d’obscurantistes pour mieux le dominer. l’exécution est en marche grâce à tous les politiciens qui ne voyaient à l’horizon que les chiffres sur leurs comptes bancaires. C’est nauséabond

    Sissi zayyat

    15 h 04, le 15 juin 2020

  • 150000 DOLLARS PAR AN EGAL AUJOURDH'UI 750.MILLIONS DE LIVRES LIBANAISES ( A 5000 LL POUR 1 DOLLARS ) MEME A 1515 CELA FAIT 227.250.000 C'EST QUOI CES SALAIRES? DES DIEUX SUR TERRE? ET ON OSE DIRE ENCORE UNIQUEMENT 15% EN MOINS ? LES SALAIRES SONT EN LIVRES LIBANAISE DANS UN PAYS QUI SE RESPECTE ET PAS EN DOLLARS DONC NOUS FAISONS DES MULTIMILLIONNAIRES CHAQUE ANNEE DEPUIS DES ANNEES SUR LE DOS DES ETUDIANTS LIBANAIS QUI DOIVENT EMIGRER POUR SURVIVRE AU FAIT COMBIEN TOUCHE UN PREMIER MINISTRE AU llBAN? SI IL A QUITTE UN SALAIRE PAREIL VU SOA POSITION A L'aAUB C'EST QU'IL ESPERE EN FAIR E D... FOIS PLUS AU POUVOIR

    LA VERITE

    13 h 55, le 15 juin 2020

  • On recolte ce que l'on seme Quand un gouvernement emet une loi sans aucune etude serieuse des consequences et ajoute 6 grades supplementaires aux travailleurs juste pour des raisons electorales on met le pays qui travaille en faillitte LA VERITE IL N' Y A PLUS RIEN A PRENDRE ENCORE SI CE N;'EST DES MIETTES QUITTEZ CE POUVOIR ET EMIGREZ AVANT QUE LE PEUPLE NE CHANGE DE PACIFIQUE A GUERRIER ET QUE VOUS SOYEZ OBLIGES DE VOUS REFUGIER DANS UNE AMBASSADE POUR SAUVER VOTRE VIE COMME L'A FAIT LE GENERAL AOUN UN JOUR UN HOMME PREVENU EN VAUT DEUX

    LA VERITE

    13 h 44, le 15 juin 2020

  • Adieu mon beau Liban et bonjour le Liban des mobylettes....Basil..Hariri et les autres doivent etre fiers de leur travail ....merci

    Houri Ziad

    10 h 44, le 15 juin 2020

  • " La construction du nouvel établissement hospitalier avait été pensée en misant sur l’arrivée de patients du monde arabe, ce qui malheureusement dans la situation actuelle est peu probable...." A force de brailler "mort aux Saoud" dans la banlieue-sud avec la complicité béate des Aounistes ! mais je suis sur que des touristes Iraniens Venezuelans et Nord-Coréens remplaceront avantageusement ces riches arabes ! l'Ost-Politik du grand stratège commence visiblement a porter ses fruits.

    Lebinlon

    10 h 42, le 15 juin 2020

  • Et si le peuple libanais licenciait avec effet immédiat et sans indemnités celui qui se prétend "pésident de la République Libanaise", ainsi que ceux qui l'ont acheté à leurs conditions qu'il applique consciencieusement, quitte à enfoncer notre pays dans une crise qui s'aggrave chaque jour ? Irène Saïd

    Irene Said

    09 h 12, le 15 juin 2020

  • "... la richesse du Liban demeure sans nul doute dans ses habitants ..." | Surtout ne pas donner d’idées à nos chers (si chers) responsables, sinon ils finiront par nous vendre...

    Gros Gnon

    08 h 36, le 15 juin 2020

  • "...Monsieur Khuri a informé le président Michel Aoun de cette décision sans précédent vendredi..." Ce titre de "président" est inapproprié pour une personne qui s'enfout totalement du sort du peuple libanais, étant occupé uniquement à assurer ses intérêts personnels et ceux de ses proches ! Irène Saïd

    Irene Said

    07 h 46, le 15 juin 2020

  • Daniel Bliss, missionaire protestant américain, qui a certes été fondateur, mais aussi Directeur, trésorier et surtout professeur d'éthique serait peut-être perturbé de savoir qu'aujourd'hui à l'AUB, des salariés, certainement très compétents, recevraient quand même des compensations salariales supérieures à 150.000 USD par an. Bien rémunérer ses salariés est une honorable chose, mais avoir des niveaux salariaux de ministres dans un établissement d'enseignement supérieur en est une autre.

    Eglise Protestante Française au Liban

    07 h 16, le 15 juin 2020

  • Ut vitam habeant abundantius habeant. Jean 10:10 Afin qu ´ils aient la vie et qu ´ils l ´aient abondamment . L AUB est un phare de culture et de savoir. Le Liban sans AUB serait orphelin d une éducation sans pareille J appelle à la conscience de l intelligentsia. Libanaise de préserver L AUB. coûte que coûte . Robert Moumdjian,AUB. Alumni BSC 1980 MD 1984

    Robert Moumdjian

    04 h 18, le 15 juin 2020

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