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Société - Disparition

L’hommage officiel de l’Église et de l’État à Youssef Béchara

L’évêque de la deuxième indépendance a reçu à titre posthume la médaille de l’ordre national du Cèdre, grade de commandeur.

L’hommage officiel de l’Église et de l’État à Youssef Béchara

Le patriarche maronite Béchara Raï, lors du dernier hommage rendu à l’évêque Youssef Béchara, père de la deuxième indépendance. Photo ANI

L’Église maronite a rendu hier un dernier hommage à l’ancien évêque du diocèse d’Antélias, Youssef Béchara, décédé mardi à l’âge de 85 ans. Lors d’obsèques officielles en l’église Saint-Joseph du siège de l’évêché maronite à Kornet Chehwane célébrées par le patriarche maronite Béchara Raï, le disparu considéré comme « l’évêque de la deuxième indépendance » et connu pour son rôle primordial en 1999 dans la formation et la direction du Rassemblement de Kornet Chehwane a reçu à titre posthume la médaille de l’ordre national du Cèdre, au grade de commandeur. La médaille lui a été remise par le chef de l’État Michel Aoun, représenté par l’ancien ministre Élias Bou Saab.

Un incident s’est toutefois invité dans la cérémonie. Lors de l’allocution qu’il prononçait au nom du président Aoun, M. Bou Saab a sciemment été interrompu par un membre de l’assistance, ultérieurement identifié comme étant Élie Farès, qui lui a signifié à haute voix et à maintes reprises « n’avoir pas besoin de sa sympathie ». L’homme serait activement recherché par les services de renseignements, selon le site Alkalima Online. Notons toutefois que le choix d’Élias Bou Saab, un sympathisant PSNS (Parti syrien national social), pour remettre une décoration à une personnalité qui a lutté activement contre l’occupation syrienne ne peut que faire grincer des dents.

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Cette parenthèse n’a pas ôté à la cérémonie son caractère solennel. Et dans son oraison funèbre, le patriarche Béchara Raï a salué non seulement le parcours ecclésiastique de Youssef Béchara, mais aussi « son engagement aux côtés de l’ancien patriarche Nasrallah Sfeir » et « son action qui a réuni au sein de la Rencontre de Kornet Chehwane des personnalités maronites et non maronites, avec pour objectif de libérer le Liban du contrôle syrien ».

« Mgr Béchara a assumé cette responsabilité en dépit des critiques intérieures et extérieures, des menaces et des attaques… » a rappelé Béchara Raï. « Il a résisté jusqu’au bout, par amour pour le Liban. Et les communiqués publiés par la Rencontre étaient courageux et dirigés, nous rappelant le Front libanais qui avait dirigé la résistance libanaise durant la guerre des deux ans, en 1975-1976, et assuré le salut du Liban », a ajouté le patriarche maronite. La cérémonie a vu la participation du nonce apostolique Joseph Spiteri, du vicaire patriarcal de l’évêché syrien-catholique de Beyrouth, l’évêque Charles Mrad, représentant le patriarche Youssef Ignatius III Younan, et de l’évêque Georges Assadourian, représentant le patriarche arménien-catholique, Grégoire Bedros XX. Étaient également présents : le député Ibrahim Azar, représentant le président du Parlement Nabih Berry, et le député Neemat Frem, représentant le Premier ministre Hassane Diab.

Messages de condoléances

Parmi les nombreux messages de condoléances adressés à l’Église maronite, celui du Mouvement de l’initiative nationale, fondé par l’ancien député Farès Souhaid. « L’évêque Youssef Béchara était de ces grandes figures nationales qui manqueront au Liban, à l’ombre d’une situation de folie politique qui vise le Liban-message », a souligné ce dernier dans un communiqué. « Le départ du père de la deuxième indépendance vient à un moment particulièrement délicat qui voit la célébration du centenaire de l’État du Grand Liban, proclamé le 1er septembre 1920 », a-t-il ajouté, tout en saluant « le combat mené par le défunt pour l’indépendance du pays et son attachement à la Constitution ».

De son côté, le chef du parti Kataëb, Samy Gemayel, a fait ses adieux dans un tweet à celui qu’il considère comme « la flamme de la liberté et de la souveraineté, durant la période noire de l’occupation (syrienne) ».

L’ancien ministre Mansour Bteich (CPL) a pour sa part rappelé dans un tweet « l’engagement de Youssef Béchara pour Dieu, le Liban et l’être humain ». « C’était un homme de dialogue, d’ouverture et de parole », a-t-il écrit dans son adieu à l’évêque disparu.

À son tour, l’ancien ministre Achraf Rifi a exprimé ses regrets pour la perte « d’un grand homme de la nation, membre de l’école du patriarche Nasrallah Sfeir ». « Il a œuvré en silence sous la tutelle (syrienne, NDLR) pour protéger la dignité de la nation », a-t-il écrit dans un tweet.

Dans un mot de condoléances du chef du PSP, Walid Joumblatt, son conseiller Rami Rayess a enfin fait part de la « profonde considération » de M. Joumblatt pour Youssef Béchara avec lequel il partage « la bataille commune pour la souveraineté et l’indépendance, la décision libre et la nécessité d’adopter un discours de réconciliation autour de constantes nationales ».

L’Église maronite a rendu hier un dernier hommage à l’ancien évêque du diocèse d’Antélias, Youssef Béchara, décédé mardi à l’âge de 85 ans. Lors d’obsèques officielles en l’église Saint-Joseph du siège de l’évêché maronite à Kornet Chehwane célébrées par le patriarche maronite Béchara Raï, le disparu considéré comme « l’évêque de la...

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