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Société - Palestiniens

Après la mort de Wouroud, le fléau de la drogue sort de l’ombre à Sabra et Chatila

Le décès d’une jeune mère libanaise, touchée par une balle perdue lors d’une rixe, suscite la colère et relance le débat sur la sécurité dans le périmètre des camps.

Après la mort de Wouroud, le fléau de la drogue sort de l’ombre à Sabra et Chatila

Une rue du camp de Chatila, dans le sud de Beyrouth. Photo d’archives AFP/Anwar Amro

La scène est pétrifiante. Une maman portant à bout de bras son enfant d’à peine deux ans tombe à terre comme un pantin, touchée à la tête par une balle perdue. Le gamin, qui percute le sol en même temps qu’elle, est en larmes. L’incident se déroule à l’entrée du camp palestinien de Sabra et Chatila, un concentré de misère et de souffrance où la vie se mêle indistinctement à la mort, dans l’indifférence la plus totale. Filmée par une caméra placée sur les lieux, la vidéo illustrant l’incident qui s’est déroulé dimanche dernier a fait le tour des réseaux sociaux au Liban et à l’étranger, et suscité l’effroi et la révolte. Des personnes ont manifesté à Chatila en signe de protestation.

La jeune Wouroud, une Libanaise originaire de Wadi Nahlé qui ne faisait que passer dans ce camp infortuné, a succombé aux coups de feu tirés à proximité. À l’origine de l’incident, une dispute entre des réfugiés palestiniens pour une affaire de drogue qui a fini par dégénérer, faisant une victime de plus comme c’est souvent le cas dans les camps palestiniens où l’usage endémique des armes à feu est souvent meurtrier. Sauf que cette fois-ci, il ne s’agissait pas d’un conflit entre factions palestiniennes comme c’est régulièrement le cas, mais d’« une réaction de colère d’un jeune toxicomane au cours d’une rixe avec un ami », témoigne Majdi Adam, un activiste palestinien qui vit dans le camp. Une autre version évoque une querelle entre deux dealers qui aurait mal tourné.

Mariée à un Libanais de Tripoli, Wouroud est mère de trois enfants. Elle n’habite pas le camp, mais s’y rend tous les jours pour y travailler. Ce jour-là, elle revenait chez elle avec son gamin. N’était-ce la caméra qui a permis d’éterniser cet instant effroyable et les réseaux sociaux pour le relayer, le monde n’aurait jamais pris connaissance de ce qui se passe au quotidien dans ce camp abandonné à son sort funeste. Au chômage et à la pauvreté endémiques que la pandémie est venue exacerber, est venue s’ajouter l’insécurité grandissante depuis que certains jeunes du camp se sont adonnés à l’usage et à la vente de drogue.

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« À l’entrée du camp, un hangar est devenu le lieu de rencontre des malfaiteurs. Les incidents y sont récurrents et personne ne fait rien pour mettre un terme à ce fléau qui ronge la jeunesse du camp », raconte Majdi Adam. L’activiste en appelle à l’État libanais pour venir détruire cet entrepôt, situé dans la rue Farhat sur « un territoire qui relève de l’autorité de l’État » et non dans le périmètre du camp où les forces de l’ordre ne peuvent pas accéder.

« En tant que Palestiniens, nous sommes disposés à prendre en charge notre responsabilité et à assurer, dans la mesure du possible, la sécurité à l’intérieur du camp. Mais dans ce cas précis, la responsabilité est partagée, et les forces de l’ordre libanaises doivent trouver une solution à ce hangar situé dans un quartier relevant de partis politiques libanais connus », ajoute l’activiste en allusion au mouvement Amal qui a la mainmise sur cette localité. M. Adam rappelle que tout a renchéri sauf la drogue, devenue un refuge facile pour une jeunesse désespérée et déprimée. « Plusieurs maillons de la chaîne en profitent : ceux qui l’introduisent dans le camp, ceux qui s’occupent de la vendre à l’intérieur et ceux qui couvrent tous ces crimes », dit-il, en allusion à des membres de certaines factions palestiniennes qui touchent de l’argent en contrepartie de leur silence.

Le procureur général près la Cour de cassation, le juge Ghassan Oueidate, a chargé hier la branche des renseignements des Forces de sécurité intérieure (FSI) de prendre toutes les mesures nécessaires pour arrêter les individus qui ont causé la mort de la jeune femme et qui sont toujours en fuite.

La scène est pétrifiante. Une maman portant à bout de bras son enfant d’à peine deux ans tombe à terre comme un pantin, touchée à la tête par une balle perdue. Le gamin, qui percute le sol en même temps qu’elle, est en larmes. L’incident se déroule à l’entrée du camp palestinien de Sabra et Chatila, un concentré de misère et de souffrance où la vie se mêle indistinctement...

commentaires (1)

Devinez quel est le nom du cartel responsable du traffic de drogue ?le cartel de Dieu....une branche du parti de Dieu....?

HABIBI FRANCAIS

12 h 27, le 10 juin 2020

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Commentaires (1)

  • Devinez quel est le nom du cartel responsable du traffic de drogue ?le cartel de Dieu....une branche du parti de Dieu....?

    HABIBI FRANCAIS

    12 h 27, le 10 juin 2020

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