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Nos Lecteurs ont la Parole

6 juin 2020 : ils ont gagné une bataille, mais pas la guerre !

Ils ont bien mené leur jeu, ces porteurs de haine et de discorde, revenus sur le devant de la scène politique et sécuritaire du pays, bien décidés à briser la volonté d’un peuple qui bouscule leur aura et leur toute-puissance.

Ils ont bien manœuvré, ces maîtres spécialistes de la politique de « diviser pour mieux régner », « semer la peur, la haine et la discorde pour mieux gérer ». Ils ont ressorti leurs armes destructrices, lâché leurs hommes sur cette foule pacifiste qui ne réclamait que son pain et sa dignité volée. Ils ont rallumé la flamme des confessions, « chiites, sunnites, chrétiens », qu’avaient tenté désespérément d’éteindre ce nouveau mouvement né un 17 octobre et ont fait renaître le spectre de cette sale guerre civile avec des noms de quartiers devenus, hélas, synonymes de guerres, de sang et de discordes : Aïn el-Remmané, Chiyah, Tarik Jdidé, Barbour…

Ah ! ils croyaient avoir bien manœuvré, mais ils n’ont pas compris, ce 6 juin, qu’ils ont peut-être gagné une bataille, mais ils n’ont pas gagné la guerre. Car ils n’ont pas compris qu’ils ne peuvent plus éteindre cette flamme allumée un 17 octobre par un peuple qui refuse le retour à l’ère du vol et de la corruption. Ils n’ont pas compris que le 17 octobre, c’est avant tout une cause, une étape dans l’histoire du Liban, un ras-le-bol qui a changé le courant des choses. Ils n’ont pas compris qu’ils ne peuvent plus mater par la terreur les voix de cette société civile que sont ces jeunes, ces femmes, ces hommes, ces patriotes qui se battent aujourd’hui pour un nouveau pays, qui avancent malgré les désillusions, qui croient malgré leur déception, qui ne baissent pas les bras malgré leur lassitude, qui luttent pour garder vivante la flamme de ce 17 octobre qu’ils ont, eux, allumée un jour, poussés par leur dégoût, leur révolte et leur ras-le-bol. Ils n’ont surtout pas compris qu’ils ont affaire aujourd’hui à un peuple affamé, révolté, écœuré, qui n’a plus rien à perdre et qui est prêt à mourir pour sauver sa dignité et celle de ses enfants.

Mais si aujourd’hui nous baissons les bras, nous leur laissons le pays sur un plateau d’argent. Si nous nous laissons aller au désespoir et à la lassitude, nous signerons la fin de ce Liban dont rêve cette nouvelle jeunesse. Une révolution ne se gagne pas en six mois. Un pays ne se bâtit pas en quelques mouvements et trois contestations. Aujourd’hui, ils ont peut-être gagné une bataille, mais ils n’ont pas gagné la guerre ! La bataille est longue, mais elle vaut la peine d’être menée. Il faut continuer malgré notre lassitude, nos souffrances et surtout ne pas baisser les bras !


Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Ils ont bien mené leur jeu, ces porteurs de haine et de discorde, revenus sur le devant de la scène politique et sécuritaire du pays, bien décidés à briser la volonté d’un peuple qui bouscule leur aura et leur toute-puissance. Ils ont bien manœuvré, ces maîtres spécialistes de la politique de « diviser pour mieux régner », « semer la peur, la haine et la discorde...

commentaires (1)

Un texte qui n'aurait pas déparé en Syrie en mars 2011. Non ils n'ont pas gagné la guerre mais ils sont prêts à la mener avec tous les moyens à leur disposition et la non violence les arrange. Hélas, c'est plié. Le mieux c'est d'aider nos meilleurs cerveaux à partir car ils seront la richesse du Liban de demain.

M.E

00 h 24, le 09 juin 2020

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Commentaires (1)

  • Un texte qui n'aurait pas déparé en Syrie en mars 2011. Non ils n'ont pas gagné la guerre mais ils sont prêts à la mener avec tous les moyens à leur disposition et la non violence les arrange. Hélas, c'est plié. Le mieux c'est d'aider nos meilleurs cerveaux à partir car ils seront la richesse du Liban de demain.

    M.E

    00 h 24, le 09 juin 2020

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