Les chiffres du gouvernement libanais sur les secteurs financier et bancaire constituent une bonne base dans ses négociations avec le Fonds monétaire international (FMI), se sont accordés lundi les participants à une réunion au sommet au palais présidentiel de Baabda. Présidée par le chef de l'Etat, Michel Aoun, cette réunion s’est déroulée en présence du Premier ministre Hassane Diab, du ministre des Finances, Ghazi Wazni, et du gouverneur de la Banque du Liban (BDL), Riad Salamé.
Face à la plus grave crise économique et financière que traverse le Liban depuis 30 ans, le gouvernement de Hassane Diab a élaboré un plan de sauvetage financier sur la base duquel il négocie avec le FMI une aide financière pour redresser l’économie et assainir son système financier, entre autres.
L’un des points d’achoppement les plus flagrants depuis le début des négociations est l’évaluation des pertes accumulées par le secteur bancaire et la BDL.
Selon notre correspondante Hoda Chedid, le gouvernement a chiffré les pertes financières à 122 000 milliards de livres libanaises. De son côté, le FMI estime les pertes à 220 000 milliards de LL. Ces chiffres sont basés sur un taux de change d'un dollar pour 3 500 livres, et du prix de l'or fixé en avril dernier. Selon cette même source, Riad Salamé a exprimé ses réserves à l'égard des chiffres du cabinet.
Selon des informations qui ont circulé dans la presse et qui ont été confirmées après coup par des sources proches du dossier, le FMI considère que les estimations du gouvernement sont plus proches de la réalité que ne le sont celles effectuées par le gouverneur de la BDL – elles s’élèvent dans un cas comme dans l’autre à plusieurs dizaines de milliards de dollars.
Le débat autour de cette question a d’ailleurs mobilisé une partie des parlementaires libanais ces dernières semaines, appuyés par des organisations représentant le secteur privé – Association des banques du Liban en tête. Le président de la commission parlementaire des Finances, le député Ibrahim Kanaan, avait annoncé le 20 mai la création d’une commission visant à harmoniser "l’évaluation des pertes et les chiffres fournis par le gouvernement et les différentes parties". Une semaine plus tard, l’élu faisait état d’"avancées sérieuses" sur ce dossier.
La réunion avait été précédée d'un entretien entre le président Aoun et le Premier ministre portant sur la situation générale.
Dans l'après-midi, les négociateurs libanais ont tenu leur 11ème réunion avec le FMI. Cette réunion a porté sur l’application des règles dans les finances publiques, indique un communiqué du ministère des Finances. Les discussions se poursuivront mardi.
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DES POLICHINELLES QUI FONT HONTE AU PAYS.
LA LIBRE EXPRESSION
20 h 40, le 08 juin 2020