Le calme est revenu dimanche dans les quartiers de Beyrouth et en province après les tensions de la nuit dernière qui avaient éclaté suite aux insultes proférées par des chiites contre Aïcha, l'épouse du Prophète vénérée par les sunnites, éclipsant presque l'importante mobilisation du mouvement de contestation contre la classe dirigeante.
En province, où plusieurs routes ont été coupées dans la nuit, la vie a également repris son cours normal. La route reliant Minié à Abdé, au Liban-Nord, qui était encore bloquée par des pierres sur la chaussée à hauteur de Mhamara, dans le Akkar, a été rouverte dans l'après-midi.
Dans ce contexte de tensions, la manifestation à l'appel du Hezbollah "en solidarité avec le peuple américain qui subit la répression du pouvoir", en référence à la mort du Noir américain George Floyd, asphyxié par un policier blanc, et qui a suscité un tollé mondial, a été annulée. Elle devait avoir lieu devant l'ambassade des Etats-Unis, à Awkar, dans le Metn. Cette manifestation avait également pour but de dénoncer "les ingérences de Washington dans les affaires intérieures du Liban".
Après la manifestation de la contestation, émaillée d'escarmouches et de heurts qui ont fait 48 blessés selon un bilan de la Croix-Rouge libanaise, des insultes visant Aïcha, la femme du prophète, ont provoqué des tensions dans la capitale et ailleurs, obligeant l'armée à intervenir.
Dans un communiqué publié dans la journée, l'armée libanaise a indiqué que 25 soldats avaient été blessés lors des événements de samedi, dont un grièvement à l’œil. "Hier, alors que l'armée était déployée pour préserver la sécurité, ouvrir les routes coupées par les protestataires et empêcher les atteintes contre les biens publics et privés, les soldats ont été la cible de jets de pierres et d'engins pyrotechniques, faisant 25 blessés dans les rangs de l'armée, dont un blessé grièvement à l'oeil", précise l'armée. Dans ce cadre, la troupe indique également avoir arrêté quatre étrangers - deux Soudanais, un Syrien et un Palestinien - ayant causé des troubles et s'en étant pris aux biens.
Les incidents de samedi ont par ailleurs fait l'objet d'une réunion de sécurité au Sérail, en présence de Hassane Diab, des ministres de la Défense Zeina Acar, de l'Intérieur Mohammad Fahmi et de la Justice Marie-Claude Najm, ainsi que des chefs des différents services de sécurité et de l'armée. Les participants à cette réunion ont souligné l'importance de préserver la stabilité dans le pays et d'empêcher tout incident qui risque de créer des divisions.
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C'est la haine que crée in fine autant les medias qui ne filtrent pas les infos que davantage les forces politiques qui cherchent à maintenir leur establishment confessionnel qui s'est progressivement aiguisé et renforcé depuis les années 90 et qui leur permet de se maintenir au pouvoir et de mobiliser leurs partisans pour leur stratégie politique , qui n'a rien de nationale . Les jeunes n'ont pas vécu la guerre civile et ils sont souvent menés par de faux slogans ou par des discours confessionnels . Nous voulons l'abolition du confessionalisme politique qui figure comme une clause dans l'accord de Taef et ce serait évolution de la constitution et le pays pourrait alors éventuellement se relever .
Lecteurs OLJ 2 / BLF
09 h 35, le 08 juin 2020