Le Premier ministre Hassane Diab, le chef du Courant du Futur Saad Hariri, et le Hezbollah, tout comme Baha' Hariri et les instances sunnites et chiites ont appelé samedi soir au calme après des tensions entre les deux communautés qui ont dégénéré suite à des tirs entendus par les habitants du secteur de Corniche Mazraa à Beyrouth.
Sur les réseaux sociaux, des partisans du mouvement Amal et du Hezbollah ont été accusés d'avoir insulté Aïcha, l'épouse du Prophète vénérée par les sunnites, au cours des manifestations qui avaient eu lieu plus tôt dans la journée.
"La présidence du gouvernement condamne et dénonce avec la plus grande fermeté tous les slogans confessionnels ou communautaires, en particulier ceux visant la mère des croyants, et appelle tous les Libanais et leurs dirigeants politiques et spirituels à faire preuve de conscience et de sagesse, et à coopérer avec l'armée et les services de sécurité chargés de protéger la stabilité et la paix civile", a twitté M. Diab.
Baha' Hariri, qui a pris fait et cause pour la contestation et critiqué les politiques de son frère, l'ancien Premier ministre Saad Hariri, a, lui aussi, lancé un appel au calme.
Plus tôt dans la soirée, Dar el-Fatwa, la plus haute instance religieuse sunnite, avait dénoncé dans un communiqué publié en soirée "les insultes émanant de certains ignorants qui ne connaissent pas les préceptes de l'islam" et a appelé "les musulmans de ne pas tomber dans le piège de la sédition confessionnelle". L'ancien Premier ministre Saad Hariri a appelé ses partisans à écouter Dar el-Fatwa et leur a demandé de ne pas "se laisser entraîner à des réactions qui pourraient menacer la paix civile", tout en dénonçant les atteintes à Aïcha "qui constituent une insulte à tous les musulmans sans exception".
Pour sa part, le Hezbollah a dénoncé dans un communiqué "les slogans portant atteinte" à des figures religieuses, rappelant qu'il était "interdit de s'en prendre aux épouses du Prophète" et a mis en garde contre ceux qui "provoquent des tensions confessionnelles". Le Conseil supérieur chiite a également condamné les "tentatives douteuses de provoquer des dissensions confessionnelles entre les Libanais" et les a appelés à faire "prévaloir la raison". De son côté, le cheikh Hassan el-Masri, vice-président du bureau politique du mouvement Amal, a abondé dans le même sens, dénonçant une "tentative flagrante de provoquer la sédition entre les fidèles".
Dénonçant un "retour du langage de la violence", le président l’ordre des avocats Melhem Khalaf a appelé samedi soir les contestataires à "revenir aux fondements des revendications pacifiques et légitimes".
Plus tôt dans la journée de samedi, un grand rassemblement anti-pouvoir avait eu lieu dans le centre-ville de Beyrouth. Ce rassemblent a été émaillé d'affrontements avec la police et de tensions entre protestataires et jeunes des quartiers avoisinants, connus pour être proches du Hezbollah et du mouvement Amal.
commentaires (13)
Mes meilleurs amis sont des sunites ils ont été provoqué par le Hezbollah
Eleni Caridopoulou
18 h 57, le 07 juin 2020