Rouvrant ce mercredi leurs portes après plus d'un mois de grève, les agents de change libanais ont annoncé dans la matinée, via leur syndicat, les taux qui seraient observés pour acheter et vendre des dollars, alors que le Liban traverse une crise économique et financière marquée par une forte dépréciation de la livre libanaise par rapport au dollar. Ces taux ont été fixés à un minimum de 3.950 livres pour un dollar à l'achat, et à un maximum 4.000 livres à la vente, "conformément aux recommandations" émises lors d'une réunion organisée au Sérail fin mai entre le syndicat des changeurs et le Premier ministre Hassane Diab.
Le syndicat avait par ailleurs annoncé hier que les agents de change prévoient de "rationaliser et limiter les ventes de dollars" pour limiter les spéculations sur la monnaie nationale, mais sans plus de précisions sur d’éventuels plafonds qui seraient imposés.
La parité officielle de 1.507,5 livres pour un dollar ne s’applique plus que pour un nombre limité de transactions. Une source proche des agents de change avait indiqué en début de semaine à L'Orient-Le Jour que la filière prévoyait dans un premier temps de s’aligner sur le taux du marché noir pour progressivement redescendre vers le plafond fixé par la Banque du Liban (BDL). Ce plafond interdit aux agents de change de vendre des dollars à plus de 3.200 livres. Selon cette source, ces derniers s'organisent "pour arriver à ce taux d'ici 15 jours".
La grève des bureaux de change avait notamment été lancée en raison d'une vague d'arrestations à l’initiative du procureur financier à l'encontre de changeurs qui refusaient de respecter le plafond fixé par la BDL, soit en s’alignant sur le taux du marché noir, soit en refusant de mettre en vente leurs stocks de devises.
commentaires (6)
Qui s'attendait réellement à un changement?? Grève ou pas grève? Choquant que la BDL ait donné des $ aux changeurs au lieu de les donner aux détenteurs de comptes en $. Escroquerie... le citoyen n'a plus de laine sur le dos pour se faire tondre. Le citoyen est une double victime il doit racheter chez les changeurs ses propres $. Les banques n'ont jamais respecté déjà les 3200 LL/$.
Sybille S. Hneine
17 h 04, le 03 juin 2020