Accord sur les taux d’intérêt et les prêts entre les banques et les industriels

Le ministre de l’Industrie Imad Hoballah a annoncé hier, lors d’une réunion à Beyrouth avec une délégation de l’Association des banques au Liban (ABL), la signature d’un accord entre les banques et les industriels visant à aider ces derniers à faire face à la grave crise économique et financière que traverse le pays et dont les effets sont aggravés par la forte dépréciation de la livre.

L’accord prévoit que les taux d’intérêt contractés par des industriels soient plafonnés aux taux de référence sur la livre libanaise et le dollar, additionnés d’un pour cent. L’ABL a fixé ces taux, appelés Beirut Reference Rates ou BRR, à 7,75 % pour la livre et 5,75 % pour le dollar en avril. Ainsi, les taux d’intérêt que devront rembourser les industries seront flexibles, dépendamment des mesures prises par le secteur et la Banque du Liban depuis la fin de l’année dernière pour tenter de maîtriser les taux créditeurs et débiteurs. La dernière diminution du BRR, actée en avril, était la 4e depuis le début de l’année.

De plus, les banques s’engagent à rééchelonner les dettes des industriels arrivées à échéance à partir de mars dernier pendant six mois. En outre, toutes les procédures judiciaires contre les industries en défaut de paiement sont suspendues pour toute l’année 2020.

L’accord rappelle en outre que la circulaire n°547 émise par la Banque du Liban en mars s’applique également aux industriels, pour une durée de quatre mois. Elle permet aux banques d’accorder des prêts exceptionnels à 0 % et sans frais aux sociétés qui se sont retrouvées dans l’impossibilité de payer certains frais. Ces mesures visent à contrer les effets des mesures de confinement pour lutter contre le Covid-19. L’Orient-Le Jour n’a toutefois pas pu obtenir la confirmation de l’application de cette circulaire par tous les établissements bancaires.

Après cette réunion, la Bank Audi et la Bank of Beirut, dont Salim Sfeir est le PDG, ont affirmé à Imad Hoballah leur engagement à respecter cet accord et à octroyer des prêts aux industriels au BRR, sans rajouter un pour cent supplémentaire comme le prévoit l’accord. L’Association des industriels libanais (AIL), présidée par Fady Gemayel, a salué cet accord, annonçant que le secteur « attendait ces décisions depuis le début de la crise ».

Pour rappel, la BDL a publié il y a une semaine la circulaire n°556 qui débloque 100 millions de dollars de liquidités en devises pouvant être utilisés par les industriels pour financer leurs transferts à l’étranger à certaines conditions. Cette mesure doit leur permettre de contourner temporairement les importantes restrictions mises en place par les banques qui font face à une grave crise de liquidités qui a commencé à se profiler fin août dernier.