Sept cas enregistrés en 24 heures, dont trois parmi les rapatriés

Le Liban a enregistré hier une baisse sensible dans le nombre de contaminations au coronavirus, avec seulement sept nouveaux cas positifs détectés en 24 heures, selon le bilan du ministère de la Santé. Sur ces sept nouveaux cas, quatre sont des contaminations locales et trois concernent des Libanais rapatriés ces derniers jours. Le nombre de décès reste, lui, inchangé depuis plusieurs semaines et se stabilise à 26 morts depuis la détection du virus au Liban le 21 février dernier. En outre, sur le total des 1 168 patients atteints du coronavirus depuis cette date, 692 personnes ont été guéries, ce qui porte le nombre de personnes actuellement atteintes du Covid-19 à 450, dont trois se trouvent dans un état critique.

Par ailleurs, la municipalité de Machghara, dans la Békaa-Ouest, a annoncé avoir interdit, dans un premier temps, l’entrée dans la localité à un résident syrien qui s’était rendu dans le village de Majdel Anjar où un foyer épidémique s’est déclaré ces derniers jours parmi les réfugiés syriens, selon notre correspondante dans la région, Sarah Abdallah. La municipalité a également annoncé avoir finalement dressé une contravention d’un montant de 250 000 livres libanaises à son encontre, l’autorisant à rentrer dans le village en compagnie de sa famille à condition de respecter une quatorzaine à domicile et de subir des tests de dépistage PCR. « S’il s’avère que l’un d’entre eux est testé positif au Covid-19, ils seront expulsés », a prévenu la municipalité.

Tests PCR pour des réfugiés

Pour ce qui est de Majdel Anjar, au moins 15 cas de coronavirus ont été enregistrés parmi des réfugiés syriens vivant dans un même immeuble, avait indiqué mercredi le HCR qui prévoit des tests de dépistage pour des milliers d’entre eux. Les statistiques gouvernementales avaient recensé plusieurs Syriens atteints par le coronavirus sur le territoire national, mais à ce jour le HCR n’avait enregistré qu’un seul cas concernant un réfugié syrien, qui ne vivait pas dans un camp.

Six réfugiés palestiniens ont aussi été contaminés par le virus, dans un camp près de la ville de Baalbeck, dans la Békaa. Pour les réfugiés, les agences onusiennes avaient annoncé la prise en charge des frais de dépistage, des traitements médicaux et d’hospitalisation. Les ONG s’inquiètent toutefois de la densité élevée de population dans les camps, où les familles vivent dans le plus grand dénuement et s’entassent dans des espaces exigus.

Dans ce cadre, une campagne de dépistage a été lancée hier matin dans le campement de réfugiés syriens de Ouzaï, à Saïda, au Liban-Sud. Quelque 500 tests devraient être administrés aux femmes, hommes et enfants de plus de deux ans, sur un total de mille personnes vivant dans ce campement. Cette campagne s’étalera sur plusieurs jours.

Entrée en vigueur du masque obligatoire

Sur le plan des mesures de prévention, c’est aujourd’hui vendredi qu’entre en vigueur une mesure annoncée par les Forces de sécurité intérieure mardi dernier : toute personne se déplaçant à pied sur la voie publique sans porter de masque facial de protection sera verbalisée à hauteur de 50 000 livres. Les automobilistes aussi devront porter le masque s’il y a plus d’une personne en voiture.

C’est aujourd’hui aussi que les mosquées devraient être rouvertes, sur décision des wakfs islamiques, alors que cette réouverture avait été initialement envisagée à partir de juin par le gouvernement. Les mosquées recevront les fidèles pour les cinq prières quotidiennes et pour la prière du vendredi.

Par ailleurs, le rapatriement de Libanais bloqués à l’étranger se poursuit, ainsi que l’a annoncé le gouvernement de Hassane Diab mercredi. La date de cette quatrième phase de rapatriement sera fixée ultérieurement. Dans ce cadre, un nouveau groupe de Libanais résidant en Syrie a été rapatrié hier à travers le passage frontalier de Masnaa, dans la Békaa.

Le Liban a repris son déconfinement progressif depuis le 18 mai, après une pause de quatre jours de bouclage total du pays, imposé pour lutter contre la recrudescence des cas de contamination. Parallèlement au déconfinement, le gouvernement a décidé de prolonger jusqu’au 7 juin la mobilisation générale en vigueur depuis le 15 mars et n’a pas encore statué sur la prochaine réouverture de l’Aéroport international de Beyrouth, initialement prévue pour le 8 juin.