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Société - Contestation

Sit-in contre les coupures d’électricité et la mauvaise gestion des télécoms

Le sit-in devant EDL, mercredi, avait précédé l’intrusion des activistes hier au ministère de l’Énergie. Photo Marc Fayad

Comme cela est le cas depuis l’application du déconfinement, les mouvements de contestation contre la corruption ont repris : les militants ciblent tout particulièrement les services publics où les soupçons de malversations et de mauvaise gestion sont le plus évidents.

Hier, plusieurs activistes, dont l’avocat Wassef Haraké, se sont introduits en matinée dans les bâtiments du ministère de l’Énergie, sur la Corniche Pierre Gemayel à l’entrée est de Beyrouth, pour protester contre les coupures fréquentes de courant ces derniers jours. Les manifestants ont scandé des slogans contre la corruption et le gaspillage de l’argent public. Des membres des forces antiémeute se sont rendus sur les lieux, afin de sortir de force les manifestants du bâtiment.

Un journaliste de la chaîne LBCI a attesté de la brutalité avec laquelle les militants ont été traités par les forces de l’ordre, notamment une jeune fille qui a été coincée par les militaires contre une voiture garée dans le parking. C’est alors qu’une journaliste de la MTV a voulu intervenir pour la secourir et s’est retrouvée elle-même rouée de coups. Son collègue de la LBCI ayant cherché à lui épargner les coups a été lui-même la cible d’une agression, selon son propre témoignage sur la chaîne.

Ce sit-in, motivé par les très fréquentes coupures d’électricité, sous prétexte de pénurie de fuel et en plein scandale de carburant défectueux importé, avait été précédé de plusieurs autres la veille dans diverses régions. Mercredi soir, notamment, plus d’une cinquantaine de personnes avaient protesté devant le siège d’Électricité du Liban. Une dispute avait éclaté entre des protestataires et les forces de l’ordre présentes sur place.

Les contrats des sociétés de télécoms

D’autres activistes ont organisé hier un sit-in devant le siège du ministère des Télécoms pour protester contre la gestion de ce secteur. Une porte-parole des manifestants, l’activiste Nehmat Badreddine, a critiqué les lacunes dans les contrats signés par l’État avec les deux opérateurs de téléphonie mobile, les qualifiant de « vol dans tous les sens du terme ». Les manifestants ont scandé des slogans hostiles à la logique du partage du gâteau dans les nominations au sein des conseils d’administration des sociétés de téléphonie mobile.

Rappelons que le gouvernement a approuvé, sur la base d’une demande formulée en ce sens par le ministre des Télécoms, Talal Hawat, la récupération provisoire par l’État des deux réseaux de téléphonie mobile Mic 1 et Mic 2 opérés jusque-là par l’égyptien Orascom depuis 2009 pour Alfa, et le koweïtien Zain depuis 2004 pour Touch, et dont les contrats, unilatéralement prorogés par l’État depuis fin 2015, étaient arrivés à expiration le 31 décembre dernier.

Suspension d’une heure en signe de solidarité avec le corps médical

Hôpitaux et cliniques sont appelés à suspendre leur travail aujourd’hui, de 12h à 13h, en signe de solidarité avec l’ensemble du corps médical et les pharmacies, victimes d’agressions à répétition depuis des mois. Cet appel a été lancé hier par les ordres des médecins à Beyrouth et à Tripoli, et par les syndicats des propriétaires d’hôpitaux privés, des pharmaciens, des infirmières et infirmiers.

Suivant le communiqué, le personnel hospitalier et infirmier est « régulièrement victime d’agressions morales et physiques, depuis des mois », sans compter « les cambriolages de pharmacies dans les différentes régions libanaises ». « Ces agressions portent clairement atteinte aux médecins, aux infirmières, aux pharmaciens et au personnel soignant, et à travers eux à leur message humanitaire et professionnel, malgré les risques qu’ils prennent et les sacrifices qu’ils font, notamment depuis la propagation du coronavirus », poursuit le texte. Les syndicats demandant aux autorités judiciaires et aux forces de sécurité « de frapper d’une main de fer tous ceux qui se permettent d’agresser le corps médical et de prendre les mesures adéquates pour assurer sa sécurité ».

Comme cela est le cas depuis l’application du déconfinement, les mouvements de contestation contre la corruption ont repris : les militants ciblent tout particulièrement les services publics où les soupçons de malversations et de mauvaise gestion sont le plus évidents. Hier, plusieurs activistes, dont l’avocat Wassef Haraké, se sont introduits en matinée dans les bâtiments du...

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Comme on peut le constater avec notre premier ministre, "le Liban a été remis sur les rails"!

Yves Prevost

07 h 06, le 22 mai 2020

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Commentaires (1)

  • Comme on peut le constater avec notre premier ministre, "le Liban a été remis sur les rails"!

    Yves Prevost

    07 h 06, le 22 mai 2020

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