Le Premier ministre libanais Hassane Diab a affirmé lundi la volonté de son gouvernement à mettre en œuvre les résolutions de la conférence CEDRE, qui s'était tenue à Paris en avril 2018 et au cours de laquelle les donateurs avaient promis 11 milliards de dollars jamais débloqués faute de réformes. Le Liban traverse sa plus grave crise économique et financière depuis 30 ans. Face à cette crise, le cabinet Diab a élaboré un plan de redressement et de relance économique, sur la base duquel il espère plus de 20 milliards de dollars d'aides étrangères et a lancé la semaine dernière des négociations avec le Fonds monétaire international (FMI).
"Nous voulons mettre en œuvre les résolutions de la CEDRE et nous allons y arriver", a assuré le chef du gouvernement lors d'une réunion au Grand Sérail consacrée au suivi de cette conférence. "Deux ans après cette conférence, le Liban tente de consolider sa position auprès de la communauté internationale. Nous ferons tout notre possible pour respecter nos engagements et relancer l'économie", a-t-il ajouté, rappelant que son gouvernement a "mis l'accent sur la lutte contre la corruption et élaboré un plan de sauvetage financier".
De son côté, la ministre de la Défense, Zeina Acar, a indiqué que le gouvernement donnait la priorité au dossier de l'électricité, ajoutant que des projets de réformes sur la gestion de l'eau, des déchets et des Télécoms étaient sur la table.
"Il y a deux ans, des engagements ont été pris à Paris mais ils n'ont pas été suivis d'effet en raison de la non-mise en œuvre de réformes", a déclaré l'ambassadeur de France au Liban, Bruno Foucher, qui s'est plus tôt dans la journée entretenu avec le chef de la diplomatie libanaise, Nassif Hitti. "La CEDRE est un accord tripartite entre projets, réformes et financement. On ne peut pas séparer les choses", a-t-il estimé. Dans ce cadre, il a souligné que le plan de redressement économique et les négociations avec le FMI constituaient "deux initiatives allant dans le bon sens". "La priorité doit être donnée à l'avancée rapide des discussions avec le FMI", a poursuivi M. Foucher, pour qui "les prochaines semaines seront décisives".
Pour le diplomate chargé par le président français Emmanuel Macron du suivi des résolutions de la CEDRE, Pierre Duquesne, ces dernières restent "tout à fait appropriées". "Le financement pour mettre en œuvre des projets et réussir les réformes est encore là", a-t-il déclaré, ajoutant qu"il doit y avoir une coordination avec le Parlement afin qu'il approuve les projets de loi". M. Duquesne a également insisté sur l'importance de la transparence de "l'administration publique contribuant à la lutte contre la corruption" et du partenariat public-privé. Selon le diplomate, "le Liban a besoin d'investissements, notamment dans ses infrastructures, ce qui permettra une relance durable de l'économie. Il faut également assurer l'alimentation en électricité. La réforme de ce secteur est essentielle".
Ou sont passés les milliards de dollar disparu ? L'Europe n'est pas dupe. Ce sujet n'a duré comme vive les roses , l'espace d'un matin.
21 h 42, le 18 mai 2020