Le coordinateur spécial de l’ONU au Liban, Jan Kubis, a affirmé qu'il n'y aurait ni "chèque en blanc", ni "sauveur sur son cheval blanc" pour sortir le pays de sa plus grave crise économique et financière depuis 30 ans.
"ils doivent travailler. Ils ne doivent pas seulement concevoir des réformes, car ils l'ont fait plusieurs fois auparavant, sans les mettre en œuvre", a déclaré M. Kubis dans une interview réalisée vendredi pour al-Jazeera, dont la transcription est disponible sur le site officiel du bureau du coordinateur spécial des Nations unies au Liban. "Certaines réformes doivent être mises en œuvre immédiatement, conformément au plan de redressement récemment présenté par le gouvernement, et conformément aussi aux besoins du pays et aux demandes des manifestants. D'autres pourraient découler des négociations avec le Fonds monétaire international (FMI). Mais ils doivent avancer et mettre en œuvre ces réformes. Il n'y a pas de chèque en blanc, et il n'y a pas de sauveur sur un cheval blanc qui va arriver au Liban", a-t-il poursuivi.
"Je sais qu'il y a beaucoup de critiques à l'encontre du gouvernement, sur le fait notamment qu'il ne va pas assez vite, mais (...) je vois de la détermination, un effort sincère", a toutefois reconnu M. Kubis, estimant que le plan de sauvetage économique était un "travail solide et un bon point de départ pour les négociations avec le FMI".
Le responsable onusien a également estimé que "les gens en ont assez de la façon dont les choses sont gérées dans le domaine politico-économique". "Les dirigeants de ce pays, qu'il s'agisse du gouvernement ou des leaders politiques, doivent entendre ce que le peuple dit et ensuite le traduire en action concrète", a-t-il affirmé.
M. Kubis a ainsi souligné que des "promesses" ont été faites, notamment en ce qui concerne la réforme du secteur de l'électricité. "Le peuple attend cela depuis des lustres. Là-dessus, les différents gouvernements ont échoué. Cette réforme serait, pour la communauté internationale, une manifestation tangible de la détermination et de l'action du gouvernement et des responsables politiques et de leur capacité à trouver un espace politique pour mener à bien ce type de réformes", a-t-il estimé.
Interrogé sur le contrôle de la frontière avec la Syrie, le responsable onusien s'est dit "heureux" que le sujet ait été pris à bras le corps ces derniers jours, ajoutant toutefois qu'il en attendait plus pour "contrôler pleinement les frontières et empêcher la contrebande, y compris la contrebande d'armes, de marchandises ou de personnes". "Chaque pays souverain doit contrôler pleinement ses frontières, et le chemin est encore long", a-t-il déclaré.
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Mais ce n'est pas un gouvernement technocrate?
Eleni Caridopoulou
19 h 53, le 17 mai 2020