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Société - société

Stimulé par le confinement, le chantage sexuel en ligne est en forte hausse

Les FSI exhortent les internautes à ne pas publier des photos ou vidéos personnelles compromettantes et à ne pas céder aux menaces des maîtres chanteurs.

Les mineures représentent la plus grande proportion des victimes de chantage sexuel en ligne. Photo Bigstock

En cette phase de confinement dans laquelle internet est utilisé bien plus qu’en temps normal, le chantage sexuel marque une très forte recrudescence sur la Toile. Pour la seule période du 21 février au 24 avril, le harcèlement sexuel et l’extorsion à l’aide d’images à caractère sexuel ont fait l’objet de 122 plaintes, soit une augmentation de 184 % par rapport aux deux mois précédents (43), a annoncé hier sur son compte Facebook la direction générale des Forces de sécurité intérieure (FSI), section des relations publiques. Dans leur communiqué, les FSI mettent en garde les citoyens contre la publication de photos ou de vidéos personnelles compromettantes, les exhortant également à ne pas se soumettre aux demandes des maîtres chanteurs, et à signaler immédiatement ces situations sur les réseaux sociaux, sur l’application Ballegh (Déclare) du site de la direction générale des FSI, ou encore en appelant le numéro 01-293293. La procédure sera ensuite poursuivie au moyen d’une plainte déposée auprès du parquet général, qui transmettra le dossier au bureau de cybercriminalité pour enquête.

Pour mémoirel

Vers une criminalisation du harcèlement sexuel

Contactée par L’Orient-Le Jour, une source proche des FSI affirme que si les criminels en ligne sont plus que jamais actifs, c’est en raison d’une présence continue à domicile. L’ennui et l’absence de revenus aidant, ils entrent en contact avec leurs proies, elles aussi forcées de rester à la maison. Les victimes, amadouées par des mots et des incitations par voie de messagerie puis à travers la webcam, peuvent aller jusqu’à se dénuder et se livrer à des actes obscènes, tandis que leurs faits et gestes sont filmés à leur insu. Ce scénario fait tomber curieusement beaucoup d’hommes, affirme la source des FSI, qui attribue cela au fait que les personnes de sexe masculin cèdent à leurs instincts bien plus facilement que les femmes. Il suffit que l’escroc derrière son ordinateur fasse croire à une voix féminine pour que la victime tombe dans le piège. Une fois les images en sa possession, l’arnaqueur somme sa proie de lui verser un montant d’argent, à défaut de quoi celle-ci verra ces images diffusées sur internet, explique la source sécuritaire.

Outre les motifs pécuniaires et sexuels, des raisons affectives peuvent intervenir : des fiancées qui viennent de rompre et des femmes divorcées font ainsi l’objet de chantages de leurs anciens partenaires. Des femmes mariées sont également sujettes à des intimidations lancées par d’anciens amants, mais aussi par des étrangers rencontrés sur la Toile.

Les mineures ciblées

Parmi les autres victimes, des mineures non averties à qui on menace de montrer leurs photos et vidéos à leurs parents. Dans cette tranche d’âge, la pression est parfois si forte qu’elle suscite des troubles psychologiques pouvant conduire à des suicides, poursuit la source des FSI.

Interrogée par L’OLJ, Hayat Mirchad, coordinatrice de l’ONG Female qui se consacre à la défense des droits de la femme, notamment à la protection électronique des jeunes femmes et jeunes filles dans toutes les régions, affirme que les mineures représentent la catégorie la plus ciblée des chantages sexuels. « Après avoir constaté qu’en ce temps de coronavirus, nous avons reçu sur notre site, Charika wa laken (Partenaire, mais), beaucoup de plaintes liées à des actes de violence en ligne, nous avons décidé de lancer une campagne intitulée “L’écran ne protège pas”, qui débutera vendredi », révèle Mme Mirchad. Menée en coordination avec les FSI, la campagne vise à sensibiliser les jeunes filles victimes d’abus sur la Toile. Elle ciblera des plates-formes prisées par les jeunes et considérées comme dangereuses en l’absence de mesures de protection. Des experts en matière de protection électronique y seront mobilisés pour donner notamment aux jeunes filles des tuyaux qui leur permettraient de préserver leur vie privée et d’empêcher des agresseurs potentiels d’accéder à leurs informations personnelles. L’usurpation d’identité sur les comptes Facebook et la publication sur ces profils de bandes érotiques constitue en effet un autre mode important de chantage.

En cette phase de confinement dans laquelle internet est utilisé bien plus qu’en temps normal, le chantage sexuel marque une très forte recrudescence sur la Toile. Pour la seule période du 21 février au 24 avril, le harcèlement sexuel et l’extorsion à l’aide d’images à caractère sexuel ont fait l’objet de 122 plaintes, soit une augmentation de 184 % par rapport aux deux...

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SEXE PAR TELEPATHIE ! LE PC SERVANT DE MIROIR.

LA LIBRE EXPRESSION

09 h 24, le 06 mai 2020

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  • SEXE PAR TELEPATHIE ! LE PC SERVANT DE MIROIR.

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 24, le 06 mai 2020

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