Le père Joseph Waked nous a quittés. Ce grand compositeur libanais, père antonin, né en 1940, avait commencé sa formation musicale au Conservatoire national de Beyrouth puis était parti pour l’Italie où il avait suivi l’enseignement de la prestigieuse Académie Sainte-Cécile ainsi que de l’Institut pontifical de musique sacrée de Rome. Ce séjour italien avait profondément influencé son langage musical et il avait d’ailleurs coutume de dire : « Les grands maestri italiens ont marqué mon style musical. » Grand pédagogue, théoricien, chef de chœur, le père Joseph, ou encore « le Maestro », comme l’appelaient affectueusement ses élèves (il avait enseigné à l’Université McGill au Canada, au Conservatoire national du Liban et à l’Université Saint-Esprit de Kaslik), était resté en contact avec l’Italie où il siégeait dans de nombreux conseils d’académies musicales.
En 1981, le père Waked fonde l’École de musique des pères antonins à Baabda, institution musicale qui va devenir l’une des plus importantes du Liban et, en 1996, il devient le premier directeur de l’Institut supérieur de musique de l’Université antonine.
Le catalogue du père Waked est constitué de musique pour piano, musique symphonique, chants liturgiques, motets (chants d’église à plusieurs voix, NDLR), mais aussi et surtout d’oratorios pour chœurs, orchestres et solistes, des œuvres dont les livrets véhiculent un message spirituel tout en glorifiant le Liban (al-Fida’, Le Juste du Liban…).
Le patrimoine musical libanais doit beaucoup au père Joseph Waked et à son œuvre qui a régénéré la musique sacrée. Sa musique, comme notre joie, demeure pour en témoigner.
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