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Société - Assurances

Les primes d'assurances bientôt indexées sur le taux de change du marché parallèle ?

La proposition de l’Association des compagnies d’assurances au Liban ne sera adoptée que lorsque les compagnies l’approuveront à l’unanimité, indique à « L’OLJ » Élie Torbey, président de l’ACAL.

Élie Torbey, président de l’ACAL. Photo DR

Dans un contexte financier désastreux, où chaque jour l’écart se creuse davantage entre le taux de change officiel et celui pratiqué dans les bureaux de change, l’Association des compagnies d’assurances au Liban (ACAL) a publié il y a quelques jours une circulaire à l’adresse de ses membres, leur proposant d’indexer les primes d’assurance à la parité pratiquée sur le marché secondaire, en vue de pouvoir continuer à offrir leurs services à leurs clients. Cette circulaire supposée rester interne a vite fait le tour des réseaux sociaux, semant l’angoisse et la colère parmi nombre d’assurés.

« Le conseil d’administration de l’ACAL a décidé de proposer aux compagnies d’assurances d’encaisser les cotisations annuelles en devises étrangères ou l’équivalent en livres libanaises selon le taux du marché, d’autant que les compagnies indemnisent les sinistres pratiquement selon le même taux », indique en substance la circulaire.

Interrogé par L’Orient-Le Jour, le président de l’ACAL, Élie Torbey, confirme d’emblée que le document communiqué est une proposition, et non une directive, l’organisme qu’il préside n’étant ni un ordre ni un syndicat. Il reconnaît toutefois que la démarche se fonde sur les demandes de plusieurs compagnies d’assurances qui déplorent des pertes considérables, vu qu’elles assument tous leurs engagements en devises ou l’équivalent en monnaie nationale calculé sur base du taux pratiqué au marché noir. « Même si elles sont libellées en livres, les factures des garages de réparation et des hôpitaux sont indexées sur le taux de change du marché parallèle », note M. Torbey, soulignant en outre que « les paiements aux réassureurs européens sont effectués en devises ».

Et le président de l’ACAL d’illustrer les méthodes utilisées par les propriétaires de garage pour lier les prix des pièces de rechange au taux élevé du dollar, sachant que ceux-ci doivent obligatoirement émettre leurs factures en livres : « Si une pièce coûte 40 dollars et que le billet vert vaut par exemple 3 000 LL, le prix de la pièce est facturé à 80 dollars, un montant multiplié ensuite par 1 500 LL. » Le coût s’élève alors à 120 000 LL au lieu de 60 000 LL. La seule alternative proposée par les garagistes est de payer 40 dollars en espèces, indique M. Torbey.

Le procédé de calcul adopté dans les établissements hospitaliers semble similaire. Les compagnies d’assurances l’ont perçu récemment lorsqu’elles ont voulu couvrir le coronavirus pour pallier l’exclusion des pandémies dans la plupart des polices hospitalières. « Nous avons chargé nos TPA (Third Party Administator), dont l’une des missions est de négocier avec les hôpitaux, de leur demander des propositions de tarifs. Les TPA ont noté qu’en livres, ceux-ci sont doubles par rapport aux années précédentes, constatant que c’est la parité 1 $/3 000 LL qui est appliquée. » M. Torbey indique au passage que les négociations des tarifs et des limites de couverture avec les hôpitaux universitaires se poursuivent néanmoins.


Alignement

Outre les factures des garages et hôpitaux basées sur le dollar du marché, un troisième facteur justifie la suggestion de l’ACAL d’encaisser les cotisations en devises ou l’équivalent en livres selon le cours du marché, affirme M. Torbey. « Les transferts de nos balances de paiement aux comptes des réassureurs européens doivent s’effectuer en devises. Or les banques nous interdisent de le faire par leur intermédiaire, et nous sommes contraints de recourir aux bureaux de change pour acheter des dollars, lesquels commencent d’ailleurs à s’y raréfier. »

« Nous avons sollicité depuis plus de quatre mois le gouverneur de la BDL, l’Association des Banques du Liban, la commission de contrôle des banques et la société de contrôle des sociétés d’assurances, mais nous n’avons pas reçu de réponse positive », se désole M. Torbey, jugeant que l’État doit pourtant permettre le virement des quelque 100 millions de dollars qui représentent les paiements annuels aux réassureurs. Sinon, met-il en garde, les compagnies d’assurances ne pourront plus continuer leur mission de couverture et ce sera à l’État de remplir ce rôle.Quant à savoir si la proposition de l’ACAL serait bientôt entérinée, M. Torbey indique qu’elle semble être bienvenue à cause des pertes subies, mais elle attend d’être approuvée en même temps par l’ensemble des 52 compagnies présentes sur le territoire. La volonté est que l’alignement se fasse en un seul jour, de manière à ne pas perturber les assurés qui seraient mécontents si la règle était appliquée dans leur compagnie et non dans les autres. La date d’adoption n’est pas encore précisée, mais une source dans les milieux de l’assurance indique à L’OLJ qu’elle serait fixée au 1er mai.

Quant aux avocats assurés auprès de la caisse de mutualité de leur ordre, ils peuvent être plus tranquilles tant que le cours officiel de la livre demeure inchangé. Une source proche du conseil de l’ordre des avocats de Beyrouth affirme que celui-ci s’est engagé à maintenir la même tarification tant que ce cours n’est pas modifié. Mais face à l’incertitude quant au maintien de la parité officielle actuelle, les avocats pourraient se dépêcher de payer la totalité de leurs cotisations plutôt que de les diviser en tranches à régler en juillet et septembre comme il leur est permis.

Dans un contexte financier désastreux, où chaque jour l’écart se creuse davantage entre le taux de change officiel et celui pratiqué dans les bureaux de change, l’Association des compagnies d’assurances au Liban (ACAL) a publié il y a quelques jours une circulaire à l’adresse de ses membres, leur proposant d’indexer les primes d’assurance à la parité pratiquée sur le marché...
commentaires (4)

LE BORDEL S,EST INSTALLE DE VRAI DANS LE PAYS. FAUT NOMMER UNE MARIKA POUR LE GERER !

LA LIBRE EXPRESSION

17 h 46, le 25 avril 2020

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Commentaires (4)

  • LE BORDEL S,EST INSTALLE DE VRAI DANS LE PAYS. FAUT NOMMER UNE MARIKA POUR LE GERER !

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 46, le 25 avril 2020

  • C'est trop tôt Monsieur Torbey pour commencer à abuser des clients . Vous devez être très satisfait du confinement imposé des mois durant lesquels vous avez accumulé des gains impensables tant du côté hospitalisations que pour les assurances auto, etc... Un peu de respect pour l'intelligence des gens..qui se rendent compte de vos cumuls.

    Esber

    12 h 04, le 25 avril 2020

  • Rien ne va plus dans un pays en faillite totale et ou le dollar n 'a plus de plafond , super alarmant .

    Antoine Sabbagha

    11 h 12, le 25 avril 2020

  • Une fois encore, on sera b.......

    Tabet Karim

    09 h 16, le 25 avril 2020

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