Plusieurs personnalités politiques libanaises, dont le président Michel Aoun, se sont exprimées jeudi à l'occasion du 105ème anniversaire du génocide arménien, le Liban comprenant une importante communauté arménienne parmi sa population.
"Le génocide arménien, qui reste une marque d'infamie dans la conscience de l'humanité, nous rappelle que l'homme est capable des pires fléaux s'il échappe à la sanction et la reddition des comptes", a écrit le chef de l'Etat sur son compte Twitter personnel. "La justice est le seul moyen pour rendre le monde plus humain", a-t-il ajouté.
De son côté, le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a commémoré le massacre perpétré sous l'empire ottoman durant la Première Guerre mondiale, accusant dans une allocution la classe politique qui gouverne le Liban d'agir dans certains aspects comme le faisaient les autorités ottomanes. Samir Geagea a regretté l'absence de commémoration du génocide au Liban, en raison des mesures de confinement mises en place pour lutter contre la propagation du coronavirus. "L'absence de commémoration ne veut absolument pas dire que la cause disparaît. Celle-ci est gravée dans nos cœurs", a-t-il dit.
Pour sa part, le secrétaire général du parti arménien Tachnag, le député Hagop Pakradounian, a écrit à cette occasion que "la flamme de la justice ne s'éteindra pas". "La lutte se poursuivra jusqu'à ce qu'au recouvrement de l'intégralité des droits spoliés et que la Turquie soit sanctionnée pour avoir perpétré le génocide arménien", a-t-il posté.
Près de 1,5 million d'Arméniens ont été tués de façon systématique par les troupes de l'Empire ottoman pendant la Première Guerre mondiale. La Turquie récuse le terme de génocide, évoquant des massacres réciproques sur fond de guerre civile et de famine ayant fait des centaines de milliers de morts dans les deux camps. Le génocide arménien est reconnu par une trentaine de pays et nombre d'historiens.
Pour mémoire
104 ans après, la diaspora arménienne n’oublie rien
commentaires (7)
Peut-être que les dirigeants libanais devraient se pencher également suivant l'exemple admirable des Arméniens, sur leur propre histoire en cette année du centenaire notamment sur la guerre civile dont on a commémoré très discrètement le 45 ème souvenir annuel il y a dix jours ...le travail de mémoire est indispensable pour la reconstruction humaine ,la survie d'une entité et la transmission des valeurs culturelles collectives ...
Bahjat RIZK
17 h 55, le 24 avril 2020