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Nos Lecteurs ont la Parole

Il y a eu les années quarante

Nous sommes en 2050. La planète Terre agonise dans la tourmente d’une tempête d’émissions carbone, chaque jour plus virulente.

Les gouvernements successifs des trois dernières décennies ont échoué à intégrer la transition écologique au sein de leur modèle économique. Ils avaient d’autres priorités. Trop pressés par les résultats de court terme qui ont soit-disant favorisé leur réélection, ils ont abandonné la cause de l’environnement, trop coûteuse et trop peu court-termiste. En Occident, on ne débat plus que des crises des déplacés, venus se réfugier dans les pays que les océans n’ont pas encore engloutis, et les peuples semblent désormais résiliés à une mondialisation effrénée, plus polluante que jamais.

Ici, un silence glaçant. On ne distingue à la vue lointaine qu’un brouillard de monoxyde de carbone, aussi épais que persistant. Il n’existe aucun semblant de joie quotidienne, pas un seul piéton. Car ici, et pour une durée indéterminée, les gens sont en quarantaine.

Une quarantaine stricte, devenue annuelle. Les gouvernements, totalement impuissants devant la fatalité du réchauffement climatique, n’ont trouvé de meilleures solutions que de mettre leurs économies à l’arrêt tous les ans pendant un mois au moins. C’est le confinement historique de 2020, adopté à l’époque pour lutter contre la propagation du coronavirus, qui leur a donné l’idée. Un confinement qui endeuille désormais les villes, tous les ans, avec un air de guerre mondiale, un peu comme en 1942.

Seulement, à quelques différences près.

Désormais, ce sera une guerre perpétuelle, qui reviendra aussi souvent que le seuil des émissions carbone est dépassé. Désormais, ce sera une guerre à intervalles de répit, toujours plus irréguliers, toujours plus réduits. Désormais, ce sera une guerre qui n’épargne aucun pays. Et désormais, ce sera une guerre dont l’enjeu ne se chiffre pas à quelques millions de vies mais à la survie de l’humanité entière.

Ce sera une guerre que l’humanité aura perdu d’avance et dont les effets psychologiques dévastateurs ne résulteraient qu’en des symptômes post-traumatiques qui aggraveraient la relance des économies et freineraient la création de nouvelles richesses.

Les gouvernements sont désormais prévenus. Certes, il y a eu les difficiles années quarante, mais oh combien seront redoutables les années quarantaine.


Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour.

Nous sommes en 2050. La planète Terre agonise dans la tourmente d’une tempête d’émissions carbone, chaque jour plus virulente. Les gouvernements successifs des trois dernières décennies ont échoué à intégrer la transition écologique au sein de leur modèle économique. Ils avaient d’autres priorités. Trop pressés par les résultats de court terme qui ont soit-disant favorisé...

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