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À La Une - Liban

Fortune de Riad Salamé : Dima Sadek appelée à témoigner devant la justice

L'ancienne journaliste de la LBCI, qui collabore actuellement avec le média en ligne Daraj, dit espérer que l'enquête "mettra au jour toute la vérité" concernant des comptes à l'étranger présumés détenus par le gouverneur de la BDL.

L'ancienne journaliste de la LBCI Dima Sadek, le 27 février 2020. Photo Claude Assaf

Dima Sadek, ancienne journaliste libanaise vedette de la LBCI, qui collabore avec le média en ligne Daraj, a révélé mercredi avoir été appelée à témoigner, aux côtés de membres du site d'information, par la procureure générale près la cour d’appel du Mont-Liban, Ghada Aoun, au sujet d'un rapport publié par Daraj et présenté par Mme Sadek, selon lequel le gouverneur de la Banque du Liban (BDL) Riad Salamé aurait dissimulé d'importantes sommes d'argent dans des comptes à l'étranger. 

"J'ai reçu aujourd'hui un appel téléphonique m'informant que mes collèges du site Daraj et moi-même étions convoqués par la procureure générale près la cour d'appel du Mont-Liban, Ghada Aoun, en tant que témoins, au sujet du rapport français publié par le site", explique Dima Sadek sur sa page Facebook. L'audience est fixée au 21 avril, précise-t-elle.

Le site Daraj avait publié le 8 avril une vidéo dans laquelle Mme Sadek détaille les informations d'un rapport qui, selon Daraj, a été rédigé par le groupe français Cristal Credit en février 2016 et selon lequel le gouverneur de la BDL détiendrait quelque deux milliards de dollars dans différents comptes ouverts dans des paradis fiscaux, en Suisse et au Liechtenstein, mais aussi au Panama et dans les îles Vierges britanniques. Une partie de ces comptes apparaît sous le nom propre du gouverneur de la Banque centrale ; une autre sous des prête-noms. En premier lieu, son frère, Raja Salamé, membre du conseil d’administration de Solidere. En second lieu, Marianne Hoayek, sa directrice de cabinet, récemment nommée conseillère principale du gouverneur et dont le nom figure déjà dans l’affaire des Panama Papers pour une société fondée en 2011, Rise Invest. Toutefois, le PDG de Cristal Credit, Kevin Rivaton, a démenti, dans un entretien exclusif accordé le 11 avril au Commerce du Levant, toute implication dans ce rapport.


(Lire aussi : "Il n’est pas normal qu’à chaque fois qu’on exprime son avis, on soit jeté en prison")



"Toute la vérité"

Dima Sadek insiste dans son message sur Facebook, ce n'est pas elle mais Riad Salamé qui "est le premier à avoir révélé l'existence de ce rapport sur des opérations financières massives qu'il aurait menées pour son bénéfice personnel". Cela faisait en fait quelques mois qu'un "rapport d’investigation" sur la fortune de Riad Salamé à l'étranger circulait dans le monde des médias, avant que des extraits n'apparaissent le mercredi 8 avril sur le compte Twitter d’alebanonymous.

"Dès le début de l'affaire, nous avons signalé à la justice libanaise le contenu de ce rapport, et nous espérons que l'enquête mettra au jour toute la vérité", conclut Mme Sadek.

Le 8 avril, le gouverneur de la Banque du Liban avait réagi dans un communiqué à la publication de documents sur les réseaux sociaux faisant état de virements sur un compte bancaire au Liechtenstein dont lui et son frère seraient les bénéficiaires, affirmant que le rapport en question est constitué de "documents falsifiés qui sont l’œuvre d’une société basée à Lyon, en France : Cristal Credit Groupe International, dirigé par Kevin Rivaton" et qu’ils ont été préparés en 2016 à la demande de personnalités libanaises dont le gouverneur connaît les identités. Kevin Rivaton promet, lui, de porter plainte pour diffamation en France.

Dima Sadek, qui fait régulièrement l'objet de menaces et pressions, avait déjà été convoquée par la justice en février dans le cadre d'une plainte déposée par le chef du Courant patriotique libre Gebran Bassil pour "diffusion de fausses informations" sur les réseaux sociaux et "incitation à la haine et au confessionnalisme".


Dima Sadek, ancienne journaliste libanaise vedette de la LBCI, qui collabore avec le média en ligne Daraj, a révélé mercredi avoir été appelée à témoigner, aux côtés de membres du site d'information, par la procureure générale près la cour d’appel du Mont-Liban, Ghada Aoun, au sujet d'un rapport publié par Daraj et présenté par Mme Sadek, selon lequel le gouverneur de la Banque...

commentaires (9)

Bravo Dima courageuse , quelle honte le pays va à la dérive et ces Ali Baba sont entrain de voler

Eleni Caridopoulou

17 h 18, le 16 avril 2020

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Commentaires (9)

  • Bravo Dima courageuse , quelle honte le pays va à la dérive et ces Ali Baba sont entrain de voler

    Eleni Caridopoulou

    17 h 18, le 16 avril 2020

  • On convoque, on interroge, on fait semblant de faire son travail pour aboutir toujours à la même chose. RIEN. TOUS LES SCANDALES FINANCIERS AVEC PREUVES À L’APPUI SONT RESTÉS LETTRE MORTE APRÈS UNE GROSSE GESTICULATION DE LA PART DES PRÉTENDUS JUGES ET JUSTICIERS. Tant que ses gents continuent à occuper leurs postes pour protéger les voleurs rien ne se fera qu’on se le disent. Il y a trop de conflits d’intérêt dans tous les dossiers suspects d’où la lenteur des enquêtes et des condamnations.

    Sissi zayyat

    12 h 36, le 16 avril 2020

  • Quand le bât blesse, on se débat comme on peut... Aie, aie, aie... ca fait très mal..

    Nadine Naccache

    10 h 25, le 16 avril 2020

  • On a observé beaucoup de convocations et d’actions en justice mais aucun résultat à ce jour. Pourquoi? Tout simplement parce que tous les responsables et à tous les niveaux de responsabilité quel que soit leur bord politique ont participé activement ou passivement au gaspillage de l’argent public et à la politique financière qui ont provoqué la faillite de l’Etat. Ils voteront une loi d’amnistie générale pour eux. Et les citoyens libanais seront dépouillés pour résoudre cette situation. Reste deux inconnues : est ce que ces responsables échapperont à la révolte populaire et est ce que la justice internationale laissera passer tous ces crimes à l’encontre du peuple libanais

    Lecteur excédé par la censure

    09 h 25, le 16 avril 2020

  • Lorsque j’avais mentionné il y’a une semaine dans un commentaire sur un article soupçonnant Mr Riad Salamé d’enrichissement illicite qu’il n’était sûrement pas en odeur de sainteté de par sa fonction depuis plus de 27ans, son statut hyper-privilégié, son secret des Dieux et connections avec toute la classe politique hyper-corrompue, je ne fus pas publié... J’espère qu’il n’y a pas deux poids, deux mesures dans votre positionnement politique et que l’OLJ demeure assez neutre et respectueux de la liberté d’expression! A aucun moment, je m’attaquais à l’intégrité personnelle de l’individu, sauf que je soulignais qu’il n’y a jamais de fumée sans feu et que la révolte populaire avait bien proclamé que tous nos politiciens, nouveaux riches et milieux bancaires sont soupçonnés d’avoir pillé l’état et le contribuable à différents niveaux... Et là, on assiste à un déballage d’accusations et de contr’accusations et de pseudo poursuites légales qui frisent le ridicule, dans cette atmosphère morbide où les mêmes suspects ont repris du poil de la bête, tout en sachant pertinemment bien qu’ils demeurent intouchables tant que la même clique politique est sur place... Et tant qu’on ne met pas en place une commission judiciaire indépendante et avec pleins pouvoir pour ouvrir tous les dossiers suspects, ce sera hélas et encore: business as usual!

    Saliba Nouhad

    23 h 13, le 15 avril 2020

  • GEBRAN BASSIL ET MAINTENANT RIAD SALAME. IL FAUT QUAND MEME QUE LA JUSTICE INVESTIGUE EN PROFONDEUR. SURTOUT LE SCANDALE DU SIECLE QUE SONT LES BARGES TURQUES...

    LA LIBRE EXPRESSION

    21 h 24, le 15 avril 2020

  • lors d'une fumeuse conference de presse, ibrahim kanaan avait accuse fouad siniora de vol, documents a l'appui...documents archi faux pkoi ghada aoun n'a pas bouge son orteil???

    Elementaire

    19 h 42, le 15 avril 2020

  • Toute la vérité et au Liban ?C 'est trop dire surtout en ces moments critiques .

    Antoine Sabbagha

    19 h 02, le 15 avril 2020

  • Rien que deux petits milliards!

    Bachir Karim

    18 h 20, le 15 avril 2020

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