Le leader du courant du Futur, Saad Hariri, et le leader druze Walid Joumblatt s'en sont durement pris vendredi au gouvernement "monochrome" de Hassane Diab et son plan de "suicide économique", dénonçant une volonté de "confisquer l'argent" des Libanais, confrontés à des restrictions drastiques d'accès à leurs dépôts bancaires dans un contexte de crise économique et financière aiguë.
"A la formation de ce gouvernement qui a promis aux Libanais et au monde un plan de sauvetage économique, nous avons décidé de lui accorder une période de grâce en attendant de le juger sur ce plan. Mais il semble qu'il se dirige vers un plan de suicide économique basé sur la confiscation de l'argent des Libanais déposé dans les banques", a écrit M. Hariri sur Twitter.
Le gouvernement actuel, formé en janvier après des mois de contestation populaire contre le pouvoir, s'était attelé à l'élaboration d'un plan de sauvetage économique avant que l'épidémie mondiale de coronavirus ne paralyse le pays.
"La période de grâce que nous avons accordée ne signifie en aucun cas de permettre au gouvernement et à ceux qui se tiennent derrière de modifier la nature de notre système économique protégé par la Constitution ou de mettre la main sur les économies des gens en exonérant l'Etat de toute contribution aux efforts demandés pour tous. Nous changerons de ton si aucune rectification n'est opérée", a menacé l'ancien Premier ministre.
Pour sa part, le leader druze Walid Joumblatt a accusé le cabinet "monochrome" de Hassane Diab de "confisquer l'argent" des Libanais. Ces restrictions ont été prises de manière informelle par le secteur bancaire et sont illégales tant que le Parlement ne les a pas légitimées. Mais la classe politique n’est pour l’instant pas parvenue à s’entendre sur un projet de loi visant à les encadrer. "Le gouvernement monochrome confisque l'argent des gens sur la base de critères illégaux et anticonstitutionnels, conformément à une ligne politique dont le but est d'éliminer toute opposition, de renverser l'accord de Taëf et de prendre le contrôle total des capacités du pays pour saper ce qui reste de souveraineté de toute façon virtuelle et de façade", a écrit M. Joumblatt sur Twitter.
Le gouvernement Diab est parrainé par le Hezbollah et ses alliés.
Le Liban croule sous une dette de 92 milliards de dollars, soit 170% du PIB, l'un des ratios les plus élevés mondialement, tandis que 45% de la population vit sous le seuil de la pauvreté. En mars, le pays surendetté avait annoncé son premier défaut de paiement dans l'histoire, au terme de plusieurs mois d'une baisse des réserves en devises étrangères et d'une dépréciation de la monnaie nationale sur le marché parallèle.
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commentaires (18)
ON IMPOSANT UN HAIRCUT SUR LES DEPOTS ON PUNIT LES VICTIMES ET ON GRACIE LES CRIMINELS PREDATEURS BANQUIERS ET CORROMPUS VOLEURS QUI ONT TOUS LES DEUX DEVALISE DE COMMUN LE PAYS ET LES CITOYENS.
LA LIBRE EXPRESSION
18 h 36, le 12 avril 2020