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Moyen-Orient - Coronavirus

Léger ralentissement des décès en Europe

Vers une semaine « horrible » aux États-Unis ; état d’urgence au Japon; remontée du nombre de morts en Italie.

Un secouriste des marins-pompiers de Marseille examine une jeune femme de 19 ans, suspectée d’être atteinte par le nouveau coronavirus. Christophe Simon/AFP

L’Europe, continent le plus endeuillé par la pandémie de coronavirus avec plus de 50 000 morts, près des trois quarts du total mondial, espérait hier une poursuite de la baisse du nombre de décès, alors que les États-Unis s’attendent à une semaine extrêmement difficile, comparée par leurs dirigeants aux attentats du 11-Septembre.

La pandémie a fait plus de 70 000 morts dans le monde, depuis son apparition en décembre en Chine. Parmi les quelque 1,25 million de cas recensés, le Premier ministre britannique Boris Johnson, 55 ans, hospitalisé dimanche dix jours après avoir été testé positif.

Des signes encourageants apparaissent, timidement, en Europe. En Espagne, le bilan quotidien des décès était en baisse hier (637 morts en 24 heures), pour le quatrième jour consécutif. Et la contagion ralentit dans ce pays qui a payé le plus lourd tribut à la maladie après l’Italie. « La pression diminue » grâce à « une certaine décrue » des hospitalisations et admissions en soins intensifs, s’est félicitée dimanche Maria José Sierra, du Centre d’alertes sanitaires espagnol. Mais le pays, après plus de 13 000 morts, étudie « très sérieusement » l’idée d’imposer le masque pour sortir de chez soi, prenant en exemple les sociétés asiatiques qui ont déjà dû surmonter d’autres épidémies. Un nombre croissant d’experts estiment qu’une future sortie du confinement devra s’accompagner d’un port systématique du masque pour éviter un retour de la pandémie, même si les masques seuls ne sont pas « la solution miracle », selon l’OMS.

La Grèce, moins touchée par la pandémie de Covid-19 que certains de ses partenaires européens, a déclaré hier espérer un retour « à la normalité » en mai, à condition que les citoyens continuent à respecter scrupuleusement le confinement.

Au Royaume-Uni, deuxième journée consécutive de baisse du nombre de décès après une aggravation des bilans quotidiens tout au long de la semaine dernière. Le bilan de la pandémie a toutefois dépassé les 5 000 morts, avec 439 décès supplémentaires en une seule journée, selon un bilan officiel publié hier.

Le bilan en hausse en Italie

Toutefois, le bilan des morts en Italie est reparti hier à la hausse, avec 636 décès supplémentaires en 24 heures, après deux journées consécutives de baisse, a annoncé la Protection civile. L’Italie, pays le plus durement touché par l’épidémie de Covid-19 avec un total de 16 523 morts pour plus de 132 000 cas, avait commencé à espérer une accalmie après avoir enregistré des baisses significatives samedi et dimanche par rapport aux 766 décès de vendredi. La Lombardie, poumon économique de la péninsule, reste la région la plus touchée avec 9 202 morts pour plus de 51 000 cas, suivie de l’Émilie-Romagne, 2 108 morts pour plus de 17 000 cas. Le nombre de malades en soins intensifs a en revanche poursuivi sa baisse pour le troisième jour consécutif, avec 79 malades en moins par rapport à dimanche pour un total de 3 898 personnes. Le pays sait qu’il a « encore quelques mois difficiles » devant lui, a insisté le ministre de la Santé, Roberto Speranza.

Une légère tendance à la hausse était aussi enregistrée en France, avec 605 décès en 24 heures à l’hôpital, alors que dimanche enregistrait le chiffre le plus bas depuis une semaine. Mais les autorités ont aussi prévenu que la France allait sans doute connaître en 2020 sa pire année de récession économique depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Dans ce contexte, la chancelière allemande Angela Merkel a jugé hier que l’Union européenne (UE) faisait face « à sa plus grande mise à l’épreuve » depuis sa fondation. La dirigeante conservatrice a également estimé que « la réponse » à cette crise ne pouvait être que « plus d’Europe, une Europe plus forte et une Europe qui fonctionne bien ». La chancelière a également insisté sur la nécessité d’une « souveraineté » pour la production de masques, qui proviennent aujourd’hui majoritairement d’Asie et font l’objet d’une guerre commerciale sans pitié.

Pearl Harbor

Aux États-Unis, où le bilan a franchi hier 10 000 morts, la propagation inquiète au plus haut point. « Dans les jours à venir, l’Amérique va supporter le pic de cette terrible pandémie. Nos combattants dans cette bataille à la vie et à la mort sont les incroyables médecins, infirmiers et personnels de santé en première ligne », a déclaré dimanche soir le président Donald Trump. « Nous savons tous que nous devons atteindre un certain seuil, qui va être horrible en termes de morts, pour que les choses commencent à changer. Nous arrivons tout près de ce point-là maintenant. Et les deux prochaines semaines vont être, je pense, très difficiles », a-t-il jugé.

L’administrateur fédéral des services de santé publique, Jerome Adams, a préparé l’opinion publique au pire. Cette semaine « sera un moment comme Pearl Harbor, comme le 11-Septembre, sauf que ce ne sera pas localisé, ce sera dans tout le pays ». Dans l’épicentre, la mégalopole de New York, le système de santé est « en situation de stress » faute « d’équipements et de professionnels » en nombre suffisant, d’après le gouverneur de l’État, Andrew Cuomo, qui a annoncé hier prolonger jusqu’au 29 avril les mesures de confinement imposant la fermeture des écoles et de toutes les activités non essentielles.

Vers l’état d’urgence à Tokyo

Confinée et en crise économique, l’Argentine a, elle, repoussé à 2021 le paiement de 9,8 milliards de dollars de dette publique, qui devait avoir lieu avant le 31 décembre. Au Rwanda, ministres et hauts fonctionnaires ne toucheront pas de salaire en avril pour que cet argent soit affecté à des programmes sociaux visant à aider les plus pauvres à résister à l’impact de la crise économique liée à la pandémie.

Partout dans le monde, les dirigeants tentent de convaincre leurs concitoyens de tout faire pour éviter la propagation de l’épidémie et de montrer l’exemple, alors que près de 4 milliards de personnes, soit plus de la moitié de la population mondiale, sont appelées ou contraintes par leurs autorités à rester chez elles.

Le gouvernement japonais se prépare à déclarer aujourd’hui l’état d’urgence dans plusieurs régions du pays où les cas de Covid-19 sont en forte hausse, dont Tokyo et Osaka. Le Premier ministre Shinzo Abe a annoncé un plan massif de soutien à l’économie du pays de 915 milliards d’euros.

À contre-courant, l’Autriche, où le Covid-19 a fait 204 morts, souhaite progressivement assouplir les restrictions en vigueur pour lutter contre le nouveau coronavirus à partir du 14 avril, en commençant par la réouverture des petits commerces et selon un calendrier qui s’étalera sur plusieurs mois. « Notre but est une remise en marche par étapes », a déclaré le chancelier Sebastian Kurz, appelant la population à conserver « la plus grande discipline ».

En Afrique, la République démocratique du Congo a commencé hier le confinement du centre politique, économique et diplomatique de Kinshasa, considéré comme l’« épicentre » de la pandémie de Covid-19, le Kenya ayant décidé de son côté d’isoler sa capitale Nairobi du reste du pays.

Enfin, le patron de l’OMS a condamné hier les « propos racistes » de chercheurs ayant récemment évoqué l’Afrique comme « un terrain d’essai » pour tester un vaccin potentiel contre le Covid-19, dénonçant « l’héritage d’une mentalité coloniale ». « Ce genre de propos racistes ne fait rien avancer. Ils vont contre l’esprit de solidarité. L’Afrique ne peut pas et ne sera un terrain d’essai pour aucun vaccin », a affirmé Tedros Adhanom Ghebreyesus, ancien chef de la diplomatie éthiopienne.

Source : AFP


L’Europe, continent le plus endeuillé par la pandémie de coronavirus avec plus de 50 000 morts, près des trois quarts du total mondial, espérait hier une poursuite de la baisse du nombre de décès, alors que les États-Unis s’attendent à une semaine extrêmement difficile, comparée par leurs dirigeants aux attentats du 11-Septembre.La pandémie a fait plus de...
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