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Politique - Nominations

Vice-gouverneurs de la BDL : l’entente définitive se fait attendre

Joumblatt et Frangié déterminés à affronter les choix axés sur la logique de partage du gâteau.

Le Conseil des ministres réuni hier au Sérail. Photo Dalati et Nohra

Loin de la lutte contre le coronavirus, le Conseil des ministres devrait s’attaquer prochainement à un dossier épineux. Il s’agit des nominations des quatre vice-gouverneurs de la Banque du Liban, ainsi que des membres de la Commission des banques, dont le mandat arrive à expiration aujourd’hui.

Pour ce qui est des vice-gouverneurs de la BDL, leur mandat avait expiré en mars 2019. Mais le cabinet Hariri n’avait pas nommé leurs successeurs. Et pour cause : le leader du Courant patriotique libre Gebran Bassil insistait pour nommer un nouveau vice-gouverneur arménien, contrairement à la volonté du Parti Tachnag, attaché à la reconduction de Harout Samuelian à ce poste.

Certains optimistes s’attendent à ce que le Conseil des ministres évoque ces nominations lors de sa séance prévue demain à Baabda sous la présidence du chef de l’État Michel Aoun. D’autant que des informations ayant circulé récemment dans les médias indiquaient qu’une entente politique élargie serait atteinte autour des noms des candidats à ces postes. Leurs nominations pourraient donc passer comme une lettre à la poste en Conseil des ministres.

Pour le moment, les cercles du pouvoir préfèrent ne pas trancher définitivement la question. Un proche de la présidence de la République se contente ainsi de confier à L’Orient-Le Jour que « les tractations autour de ce sujet semblent rapides », faisant savoir que « le dossier pourrait (ou non) être discuté lors de la prochaine séance gouvernementale ».

De son côté, un analyste politique estime que, dans le but d’adresser un message positif à la communauté internationale, le gouvernement pourrait adopter un tout nouveau train de nominations, afin de choisir les futurs vice-gouverneurs conformément aux seuls critères de compétence et de mérite.

En attendant l’issue des tractations en cours, aussi bien les loyalistes que les opposants accordent leurs violons et se préparent à toutes les options, dont celle d’une éventuelle reconduction des quatre vice-gouverneurs à leurs postes. Cette éventualité signifierait que le mouvement Amal du président de la Chambre, Nabih Berry, parviendrait à maintenir Raëd Charafeddine (chiite), neveu de l’imam Moussa Sadr, fondateur d’Amal à son poste. « Si Mohammad Baassiri (sunnite) conserve son poste, nous nous attacherons à M. Charafeddine », déclare à L’OLJ Yassine Jaber, député berryste de Nabatiyé. Il assure, en outre, que le mouvement Amal est prêt à nommer d’autres candidats, si le cabinet décide d’introduire des changements au niveau des vice-gouverneurs.


(Pour mémoire : Vice-gouverneurs de la BDL : une nouvelle bataille à l’horizon ?)


Les Marada en dehors du cabinet ?

Les prochaines nominations de vice-gouverneurs de la BDL n’est naturellement pas sans susciter les craintes de l’opposition quant à un éventuel partage du gâteau entre les composantes gouvernementales, comme ce fut le cas par le passé, selon les milieux hostiles au pouvoir en place. C’est en tout cas cette approche que Moukhtara adopte pour le dossier des nominations. « Nous ne voulons pas de quote-part. Et nous ne soutenons aucun candidat. Mais si le cabinet opte pour des nominations à caractère éminemment politique, nous agirons pour lui faire face », confie un proche du leader du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt. Et d’ajouter : « Nous attendons le gouvernement. Mais à l’heure actuelle, notre priorité est ailleurs. Nous œuvrons avec Nabih Berry pour que la Chambre tienne des séances à distance et avalise certains projets et propositions de lois urgentes, dont l’amnistie pour ceux qui ont purgé leur peine, hormis ceux qui ont tué des soldats. »

C’est surtout le chef des Marada, Sleiman Frangié, qui a créé la surprise en menaçant de claquer la porte du gouvernement – sachant que son parti est représenté par deux ministres, à savoir Michel Najjar (Travaux publics) et Lamia Yammine (Travail) – si les nominations venaient à obéir à une logique de partage du gâteau. Sur son compte Twitter, M. Frangié a écrit : « Alors que le coronavirus se propage dans le pays, on profite pour faire passer des nominations et des marchés douteux. Nous ne voulons pas de quote-part. Mais nous appelons à ce que l’échéance qui fait l’objet d’un désaccord soit reportée, dans la mesure où elle n’est pas nécessaire à l’heure actuelle. Quant à notre participation au cabinet, nous aviserons. »

Dans certains milieux politiques gravitant dans l’orbite des Marada, on tient à donner une explication subtile et nuancée de ce tweet du leader zghortiote. Il est encore tôt de parler d’une démission des ministres Marada. Mais ce qui est sûr, c’est que ce parti ne restera pas les bras croisés face à un clair partage des quotes-parts entre les composantes gouvernementales, explique-t-on à L’OLJ.


Pour mémoire

La nomination des vice-gouverneurs de la BDL toujours bloquée

Loin de la lutte contre le coronavirus, le Conseil des ministres devrait s’attaquer prochainement à un dossier épineux. Il s’agit des nominations des quatre vice-gouverneurs de la Banque du Liban, ainsi que des membres de la Commission des banques, dont le mandat arrive à expiration aujourd’hui. Pour ce qui est des vice-gouverneurs de la BDL, leur mandat avait expiré en mars 2019. Mais...

commentaires (5)

le gouvernement a changé mais la facon d agir est la meme j ai honte;;;;;;;;;;;;;

youssef barada

18 h 35, le 25 mars 2020

Tous les commentaires

Commentaires (5)

  • le gouvernement a changé mais la facon d agir est la meme j ai honte;;;;;;;;;;;;;

    youssef barada

    18 h 35, le 25 mars 2020

  • Thawra ... Avaient ils clame dans les rue durant 4 mois ? Quelle Triste Farce !

    Cadige William

    14 h 06, le 25 mars 2020

  • Ils continuent leurs marchandages alors que le pays coule....A ce rythme,il ny aura bientôt plus rien à marchander bande d'escrocs.

    Tabet Karim

    09 h 50, le 25 mars 2020

  • RIEN N,A CHANGE. LES MARCHANDAGES TOUJOURS EN COURS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 31, le 25 mars 2020

  • "choisir les futurs vice-gouverneurs conformément aux seuls critères de compétence et de mérite". Ce serait effectivement une première au Liban. Mais au vu de la façon dont a été formé ce gouvernement, il est difficile d'y croire.

    Yves Prevost

    07 h 33, le 25 mars 2020

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