May Chidiac en compagnie de sa sœur Micha Baaklini, lundi soir, à son arrivée à l’HDF. Photo tirée de la page FB de Mme Baaklini
May Chidiac prend soin de répondre elle-même aux nombreux appels téléphoniques des amis et connaissances qui, après avoir lu lundi sur son compte Twitter qu’elle est atteinte du coronavirus, veulent s’enquérir de son état de santé et lui souhaiter un prompt rétablissement. Mais sa voix au bout du fil est un peu faible. « Je me sens fatiguée », confie l’ancienne ministre et journaliste à L’Orient-Le Jour, indiquant qu’après avoir subi samedi un test de dépistage et été informée lundi qu’elle est détectée positive, elle a été aussitôt hospitalisée à l’Hôtel-Dieu de France (HDF).
« Rentrées lundi 16 mars de Megève (Haute-Savoie) à partir de l’aéroport de Genève, ma sœur Micha Baaklini et moi avons décidé de nous mettre en quarantaine, comme se doit de le faire aujourd’hui toute personne qui arrive de l’étranger », affirme-t-elle, soulignant qu’elles ont choisi de se confiner ensemble à son domicile et de demander à leur mère, qui vit d’ordinaire avec elle, d’occuper l’appartement de sa sœur situé dans le même complexe immobilier, pour ne pas l’exposer à la proximité. Les deux femmes ont pris d’autres précautions, comme celle d’exhorter leurs employées de maison à s’armer de masques et gants pour se protéger. Grand bien leur en fit, car mercredi 18 mars, May Chidiac commence à ressentir ce qu’elle pensait être « des symptômes grippaux », notamment de la fièvre, une migraine, des courbatures et une toux. Convaincue que les syndromes ne sont pas ceux du coronavirus mais ceux d’une grippe saisonnière, Micha Baaklini continue à côtoyer sa sœur, déjeunant et se distrayant avec elle en faisant des parties de scrabble et de cartes. « Je ne me suis pas inquiétée outre mesure parce que contrairement à la toux qui se manifeste généralement lorsqu’on est atteint du coronavirus, la toux de May n’était pas sèche », note la jeune femme, interrogée par L’OLJ. Mais les signes persistent, et « par acquis de conscience », l’ancienne ministre décide de subir un test de détection à l’HDF. Micha déplore à ce propos qu’a peine après l’avoir subi et sans même attendre le résultat qui devait être annoncé 48h plus tard, « les rumeurs sur sa contamination ont envahi les réseaux sociaux ». La jeune femme critique également « toutes les fausses rumeurs qui circulent, notamment celle prétendant que May s’est rendue à Meerab et a contaminé le leader des Forces libanaises Samir Geagea et son épouse Sethrida ». « Or depuis notre retour de Megève où nous avions assisté à un mariage, elle n’a vu personne », assure Micha, évoquant également « de fausses informations selon lesquelles des anciens ministres et députés avaient pris part à l’événement ». « Aucun politicien n’était présent », martèle-t-elle. Quant à une autre rumeur selon laquelle la mère du marié se fait actuellement soigner en France, elle affirme : « Elle a fait le test aujourd’hui (hier) et n’a pas encore eu le résultat. » Pour sa part, Micha s’est soumise au dépistage, mais elle a été déclarée négative. Lundi, munie d’un masque, elle a transporté elle-même sa sœur à l’Hôtel-Dieu de France et l’a accompagnée jusqu’à sa chambre à l’étage.
(Lire aussi : La dure loi du pain, l'éditorial de Issa GORAIEB)
80 défections
Bien qu’affaiblie, May Chidiac trouve la force de décrire les symptômes qu’elle ressent. « Ce qui est bizarre est que la fièvre monte parfois et baisse à nouveau », note-telle, comparant ces écarts de températures à « des montagnes russes ». « Ma tête est lourde et ma vue est brouillée », poursuit-elle, soulignant qu’elle n’est pas en état de lire. « Ma toux est gênante, mais ne nécessite pas l’installation d’un tube respiratoire », se félicite-t-elle toutefois.
Regrette-t-elle d’avoir voyagé en cette période de coronavirus ? « J’étais obligée de prendre l’avion le 8 mars pour une consultation médicale à Paris liée à ma prothèse », déclare May Chidiac, avant d’ajouter : « Après avoir passé trois jours dans la capitale française, je me suis rendue à Megève avec ma sœur pour répondre à une invitation au mariage de la fille d’amis libanais travaillant en Afrique, lancée depuis belle lurette. » « Sur les 200 invités, 80 se sont décommandés », confie l’ancienne ministre, reconnaissant que pour sa part, elle n’a pas voulu faire défection, d’autant que « le jour du mariage, samedi 14 mars, la France n’était nullement inquiète puisque le premier tour des élections municipales avait été organisé le lendemain ».
Elle qui a vécu d’autres épreuves (en 2005, May Chidiac avait fait l’objet d’un attentat qui lui a fait perdre une jambe et un bras), comment perçoit-elle celle-ci ? « Elle n’est pas plus difficile que les autres », répond-elle, avant d’ajouter, quelque peu amère : « Je ne me demande même plus pourquoi c’est toujours moi qui dois écoper. »
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commentaires (7)
Bon courage à May Chidiac! Bon courage á yous ceux atteints de cette maladie! Et quant au commérages! Bof rien de nouveau sous le soleil...que c'est triste
Wlek Sanferlou
22 h 48, le 25 mars 2020