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Économie - Politique économique

Coronavirus : le point sur la mobilisation des États et de leurs banques centrales

Le président Donald Trump hier lors d’une réunion à Washington consacrée à l’épidémie de coronavirus. Brendan Smialowski/AFP

Face à la contamination de l’économie par le coronavirus, les gouvernements et banques centrales du monde entier administrent divers remèdes, en fonction de leur situation et de leurs possibilités.

Signe de la gravité de la situation, la Fed, la Banque centrale européenne (BCE) et les Banques centrales du Japon, du Royaume-Uni, du Canada et de Suisse ont assoupli les conditions auxquelles elles s’échangent des devises entre elles afin de pouvoir garantir un approvisionnement suffisant des marchés et, au final, du système économique tout entier en dollars. De plus, face au mouvement de panique qui a saisi les Bourses mondiales, l’hypothèse d’une fermeture pure et simple des marchés financiers, comme cela avait été le cas après les attentats du 11 septembre 2001, a commencé à être évoquée.

En dehors de ces problématiques globales, voici les principales mesures annoncées ces derniers jours par certains États et l’Union européenne :

* États-Unis : la Fed a annoncé hier qu’elle allait accorder des facilités de crédit destinées aux entreprises et aux ménages. Elle propose aussi de soutenir les prêts automobiles ou immobiliers, et d’accorder des prêts aux entreprises, et a mis en place une nouvelle facilité de financement des créances de court terme (« commercial paper »), qui avait été utilisée pour la dernière fois pendant la crise financière de 2008.

Pour protéger la Fed contre les pertes de crédit sur ces prêts, le Trésor fournira 10 milliards de dollars par le biais d’un fonds de stabilisation. Dimanche, elle avait brutalement abaissé ses taux à zéro, une première aussi depuis 2008. L’administration Trump doit enfin présenter au Congrès un plan d’aides massif de 850 milliards de dollars pour porter secours aux secteurs menacés.

* Chine : la banque centrale a annoncé le 13 mars une baisse du ratio de réserve obligatoire des banques, libérant 550 milliards de yuans (70,6 milliards d’euros) pour soutenir l’économie. Ce ratio, qui oblige les banques à conserver des liquidités auprès de la banque centrale, a été abaissé dans une proportion d’un demi-point à un point de pourcentage.

* Union européenne : la BCE a laissé ses taux inchangés, optant le 12 mars pour une autre voie, en assouplissant leurs exigences de fonds propres des banques pour les inciter à continuer à prêter aux PME les plus fragiles et éviter une vague de faillites. La BCE renforce par ailleurs ses achats de dette publique et surtout privée, qu’elle pourra cibler sur les États et secteurs les plus touchés. Hier, elle a en plus fourni plus de 100 milliards d’euros de liquidités aux banques. En tout, 110 banques ont retiré pour 109,1 milliards d’euros de monnaie de banque centrale. Cette opération de refinancement est la première de treize prévues d’ici à mi-juin.

* Allemagne : les autorités ont annoncé vendredi, face à l’épidémie de coronavirus, le plus grand plan d’aide aux entreprises de son histoire d’après-guerre, avec des prêts « sans limite » d’une valeur d’au moins 550 milliards d’euros pour commencer. Dès le 9 mars, elle avait annoncé d’autres mesures de soutien, comprenant par exemple pour les entreprises en difficulté le recours facilité au chômage partiel de leurs salariés.

* Espagne : l’État va garantir jusqu’à 100 milliards d’euros de prêts aux entreprises, a annoncé hier le chef du gouvernement Pedro Sanchez. Il facilitera de plus le recours aux plans de « suspension temporaire de l’emploi » (forme de chômage partiel qui permet à l’employé de réintégrer ensuite son entreprise). Six cents millions d’euros seront destinés au financement d’aides aux plus vulnérables (dont les familles ayant besoin d’aides pour les connexions internet). Pedro Sanchez a aussi annoncé un « moratoire sur le paiement des prêts immobiliers pour les personnes les plus vulnérables » ainsi qu’un renforcement des « règles sur les investissements étrangers pour éviter que des entreprises hors-UE puissent prendre le contrôle d’entreprises stratégiques espagnoles ».

* France : le gouvernement a annoncé un allégement, report ou annulation de charges à hauteur de 32 milliards d’euros sur le seul mois de mars, ce qui constitue l’essentiel des 45 milliards d’euros de mobilisation « immédiate » annoncée hier. La France a aussi largement ouvert le dispositif de chômage partiel et mis en place un fonds de solidarité doté de 2 milliards d’euros environ. Les petites entreprises, les très petites entreprises (TPE) et les microentrepreneurs en difficulté bénéficieront d’une suspension du paiement de leurs factures, notamment d’énergie. L’État va en outre garantir à hauteur de 300 milliards d’euros les prêts accordés par les banques aux entreprises touchées par la crise et n’a pas exclu de soutenir directement certaines sociétés.

* Italie : le pays le plus touché jusqu’à présent par l’épidémie au sein de l’UE a annoncé 25 milliards d’euros pour lutter contre l’épidémie, notamment pour aider les emprunteurs italiens, surtout à travers la suspension du paiement de certaines échéances de prêts.

* Grande-Bretagne : le gouvernement britannique a annoncé hier la mise en place de garanties de l’État sur les prêts aux entreprises atteignant 330 milliards de livres et des aides atteignant 20 milliards de livres. Une semaine plus tôt, le Royaume-Uni avait annoncé le même jour, le 11 mars, un soutien budgétaire de 30 milliards de livres ainsi qu’une baisse conséquente (de 0,75 à 0,25 %) et inattendue des taux de la Banque d’Angleterre.

* Japon : la Banque du Japon (BoJ) a nettement renforcé lundi sa politique de rachat d’actifs. L’institution monétaire n’a pas modifié son taux sur les dépôts des banques auprès d’elle, rivé à un niveau négatif (-0,1 %) depuis janvier 2016, mais a notamment doublé son plafond annuel de rachat de fonds négociés en Bourse (ETF), porté à l’équivalent en yens de 101 milliards d’euros, soit deux fois plus qu’avant.

Toujours pour garantir des liquidités abondantes, la BoJ a également annoncé un nouveau dispositif de prêts de court terme (d’une maturité d’un an maximum) et à taux zéro, actif jusqu’en septembre.

Source : AFP

Face à la contamination de l’économie par le coronavirus, les gouvernements et banques centrales du monde entier administrent divers remèdes, en fonction de leur situation et de leurs possibilités. Signe de la gravité de la situation, la Fed, la Banque centrale européenne (BCE) et les Banques centrales du Japon, du Royaume-Uni, du Canada et de Suisse ont assoupli les conditions auxquelles...

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