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Politique - Crise

Nasrallah : Nous ne sommes pas contre une aide du FMI

Le secrétaire général du Hezbollah assure que sa formation n’a pas dissimulé des cas de coronavirus.

« C’est un devoir humain et religieux de préserver notre santé et celle des personnes qui nous entourent », a affirmé Hassan Nasrallah. Photo ANI.

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a abordé hier soir dans un discours télévisé la crise économique qui sévit au Liban, assurant que sa formation n’était pas contre une aide de la part d’institutions financières, notamment le Fonds monétaire international, « tant qu’elle est assortie de conditions raisonnables et tant qu’elle ne violait pas la

Constitution et n’allait pas à l’encontre des intérêts libanais ». Le leader chiite s’est également longuement exprimé sur la propagation du nouveau coronavirus, dans le monde et au Liban, assurant que son parti n’a pas dissimulé des cas avérés et appelant les Libanais à prendre des « précautions comme en temps de guerre » et l’État à déclarer l’état d’urgence « si cela s’avérait nécessaire ».

Alors que sa formation s’opposait il y a quelques semaines à une intervention du FMI au Liban, nuançant toutefois récemment sa position, Hassan Nasrallah a affirmé dans son discours qu’il n’était contre « aucune aide » de la part d’institutions financières telles que le FMI et la Banque mondiale. « Nous n’avons aucun problème que le gouvernement ait recours à des consultations, a-t-il affirmé. Nous n’avons aucun problème si une partie veut aider le Liban sans conditions. » « Toute assistance conditionnée, tant qu’elle ne viole pas la loi et la Constitution et ne va pas à l’encontre des intérêts libanais, nous l’acceptons », a-t-il assuré. Et de demander : « Si quelqu’un nous donne de l’argent en imposant comme condition la naturalisation des Palestiniens, qui accepterait cette aide ? »

Il s’est dans ce contexte dit contre « toute aide nécessitant une augmentation des impôts sur les pauvres ou les personnes à revenus limités ». « Nous ne rejetterons aucune assistance liée à un système judiciaire indépendant, tant que ses conditions sont raisonnables et ne sont pas incompatibles avec l’intérêt national, a-t-il encore dit. Nous ne sommes pas contre une aide du FMI ou autres, mais nous refusons d’être sous la tutelle de n’importe quelle partie. Qui accepterait de mettre le Liban sous la tutelle du FMI ? »

Le coronavirus, une « bataille mondiale »

Au sujet du coronavirus, le leader chiite a estimé qu’il s’agissait d’une « bataille mondiale ». « Tous les pays et peuples du monde doivent mener cette bataille. Nous sommes face à un ennemi que nous devons affronter. Nous ne devons pas abandonner », a-t-il dit.

« La responsabilité doit être globale. Au Liban, la responsabilité incombe à l’État, tous les ministères – non seulement le ministère de la Santé –, la justice, le Parlement, l’armée, les forces de sécurité, les municipalités... tous doivent assumer leurs responsabilités. De même que le peuple libanais, les réfugiés palestiniens, les déplacés syriens et les résidents non libanais, arabes ou pas », a-t-il affirmé. « En attendant que le monde découvre un traitement à ce virus, nous devons limiter sa propagation et réduire le nombre de décès. Les pertes aux niveaux de l’éducation, l’industrie et l’économie peuvent être compensées plus tard. La priorité est la santé des gens et leur maintien en vie », a ajouté le leader chiite.

Il a dans ce cadre appelé à « l’entraide et la solidarité ». « Ce n’est pas le moment pour régler des comptes, se venger ou marquer des points. Nous devons nous comporter de manière positive et responsable, a-t-il dit. Nous devons craindre Dieu dans ce combat. C’est un devoir humain et religieux de préserver notre santé et celle de ceux qui nous entourent. »

Hassan Nasrallah a en outre appelé à « la transparence et l’honnêteté ». « Toute personne qui se sent contaminée doit le dire en toute honnêteté et s’isoler », a-t-il ajouté. Il a dans ce cadre affirmé que « le ministère de la Santé a été dès le premier jour transparent. Le premier cas a été annoncé immédiatement », a-t-il assuré. Et d’affirmer dans le même temps que le Hezbollah ne cachait pas de cas de coronavirus. « Tout ce qui a été dit au sujet de la dissimulation de cas de coronavirus de la part du ministère de la Santé ou du Hezbollah est un mensonge », a-t-il affirmé.

« Le plus grand menteur sur terre, c’est Trump », a-t-il poursuivi, dénonçant la gestion du président américain de la pandémie. Sur la proposition des États-Unis d’aider l’Iran, l’un des pays les plus touchés par le virus, Hassan Nasrallah a lancé : « Tu veux aider l’Iran, lève les sanctions » économiques.

Le chef du Hezbollah a également appelé au « respect total des mesures prises par le gouvernement ». « Prenez des précautions comme en temps de guerre », a-t-il lancé, appelant à cesser les rassemblements, notamment en cas de « funérailles d’un martyr ». « Nous devons rester chez nous autant que possible et ne sortir qu’en cas de nécessité », a-t-il encore dit, assurant que l’on « peut prier à la maison ».

Il a également affirmé que son parti était prêt à mettre toutes ses « capacités, son personnel médical et ses institutions à la disposition du gouvernement et du ministère de la Santé pour les aider à combattre le virus ». « Il faut donner une priorité absolue à cette bataille, être solidaires et être vigilants. Le gouvernement libanais doit mettre en tête de ses priorités les besoins du peuple et, s’il juge qu’il est nécessaire de déclarer l’état d’urgence, il devra en prendre l’initiative », a-t-il poursuivi. « J’appelle les banques libanaises à aider dans cette bataille. Vous êtes les premiers qui devez tendre la main à l’État et à ses finances, et à être solidaires », a-t-il encore dit.

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a abordé hier soir dans un discours télévisé la crise économique qui sévit au Liban, assurant que sa formation n’était pas contre une aide de la part d’institutions financières, notamment le Fonds monétaire international, « tant qu’elle est assortie de conditions raisonnables et tant qu’elle ne violait pas la...

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