Le glaucome, une pathologie irréversible à l’évolution insidieuse

C’est un appel à un examen ophtalmologique annuel complet à partir de 40 ans avec mesure de la pression oculaire que lance la Société libanaise d’ophtalmologie à l’occasion de la semaine internationale de sensibilisation au glaucome, fixée du 8 au 14 mars. Cet examen doit se faire à un âge plus jeune en cas d’histoire familiale. Et pour cause, puisque le glaucome, qui est irréversible, est asymptomatique et continue à être souvent diagnostiqué à un stade avancé.

Le glaucome est une atteinte du nerf optique due à une élévation de la tension intraoculaire qui dépasse les 20 à 22 mm/Hg, entraînant une destruction du champ visuel, allant de l’extrême périphérie jusqu’à la vision centrale. S’il n’est pas traité, il peut entraîner une perte de la vision et parfois même une cécité irréversible. Selon l’Organisation mondiale de la santé, plus de 4,5 millions de cas de cécité dans le monde sont attribués au glaucome.

Il existe deux formes de la pathologie, le glaucome à angle ouvert étant la forme la plus fréquente. Asymptomatique, il peut évoluer de manière insidieuse sur plusieurs années, d’où l’importance de le détecter à ses débuts. Le glaucome à angle fermé est une forme plus rare de la maladie qui se traduit par un mal de tête intense, aigu et localisé qui conduit souvent le patient aux urgences, ainsi que par une rougeur dans l’œil, un larmoiement et une baisse de la vue.

Il n’existe pas de relation entre l’hypertension artérielle et l’élévation de la tension intraoculaire. Dans le glaucome à angle ouvert, celle-ci est due à une accumulation de l’humeur aqueuse dans l’œil. C’est un liquide transparent qui baigne la partie antérieure de l’œil et qui est évacué à travers un filtre appelé trabéculum. Dans le glaucome à angle fermé, qui survient généralement chez les hypermétropes, la tension intraoculaire est provoquée par une dilatation de la pupille qui bloque l’humeur aqueuse, entraînant une élévation rapide de la pression oculaire pouvant atteindre les 60 mm/HG. Dans ces cas, il faut intervenir rapidement pour débloquer l’humeur aqueuse. Pour ce faire, un petit trou est réalisé dans l’iris qui permet d’évacuer ce liquide.

Myopes et diabétiques

Les personnes les plus à risque de développer un glaucome sont les myopes et les diabétiques. Dans certains cas toutefois, la pathologie est une complication d’une inflammation chronique dans l’œil ou d’un traumatisme de l’œil accompagné d’une hémorragie. Le facteur héréditaire joue aussi un rôle dans l’apparition de la maladie. Chez les enfants, celle-ci n’est pas fréquente. Elle est de nature congénitale et due à une malformation de l’angle de l’œil qui empêche le passage de l’humeur aqueuse dans le trabéculum, entraînant une élévation de la tension intraoculaire.

La Société libanaise d’ophtalmologie insiste sur l’importance de se faire examiner les yeux une fois par an – voire deux fois dans certains cas – pour prévenir cette pathologie. Elle précise que les collyres restent la première ligne de traitement visant à baisser la tension intraoculaire. Dans certains cas, toutefois, il est possible d’opérer le patient ou de recourir au laser.