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Économie - Hydrocarbures

Le pétrole plonge, l’OPEP+ échoue à se mettre d’accord

Le cartel s’était mis d’accord jeudi pour proposer à Moscou une coupe collective supplémentaire de 1,5 million de barils par jour. Alex Halada/AFP

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et son principal allié russe ne sont pas parvenus hier à s’entendre pour amplifier leurs baisses de production afin d’enrayer la chute des cours du brut affectés par l’épidémie du nouveau coronavirus, a déclaré le ministre russe de l’Énergie, Alexandre Novak.

« À partir du 1er avril, compte tenu de la décision prise aujourd’hui, personne – ni pays de l’OPEP ni pays de l’OPEP+ (les membres de l’OPEP plus une dizaine de pays non membres dont la Russie) – n’a d’obligation de baisser la production », a déclaré M. Novak aux journalistes à l’issue de longues négociations à Vienne. Durant ces réunions, la Russie a refusé l’offre de l’OPEP d’une coupe collective supplémentaire de 1,5 million de barils par jour jusqu’à la fin de l’année 2020.

Après quelque cinq heures de pourparlers informels à Vienne, au siège de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, l’Arabie saoudite et la Russie, chefs de file du groupe de l’OPEP+, ne sont donc pas parvenus à poser les bases d’un accord pour des baisses supplémentaires de production, selon l’agence Bloomberg et les médias russes.

Menaçant de se terminer sur un échec, la réunion officielle avait tout de même débuté en milieu d’après-midi, alors que le cours du pétrole réagissait à l’impasse des négociations en perdant autour de 9 % dans la foulée. Vers 17h, heure de Beyrouth, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait 46,44 dollars à Londres, dévissant à un niveau plus vu depuis juillet 2017. « Il y a 99 % de chances que les pourparlers échouent, la Russie résistant à la pression de l’Arabie saoudite, qui n’est pas disposée à réduire (sa production) sans la participation de Moscou », affirmait un participant aux discussions, cité par Bloomberg. « Ça ne se passe pas très bien », a déclaré un délégué à l’agence TASS.

« Les Russes peuvent vivre avec un baril à 40 dollars »

Le cartel s’était mis d’accord jeudi pour proposer à Moscou et à ses neuf autres partenaires de l’OPEP+ une coupe collective supplémentaire de 1,5 million de barils par jour jusqu’à la fin de l’année 2020.

Cette réduction drastique, qui viendrait s’ajouter aux quotas déjà en vigueur depuis 2017, est jugée nécessaire par Riyad pour soutenir les cours du pétrole affectés par l’épidémie mondiale de coronavirus qui fait vaciller l’économie et plonger la demande de brut.

Mais « les Russes peuvent vivre avec un baril à 40 dollars et il semble qu’ils soient prêts à supporter des prix encore plus bas à court terme », observe Edward Moya, analyste chez Oanda. Moscou « est d’accord pour prolonger l’accord OPEP+, mais il n’y a pas de position finale sur une baisse supplémentaire de la production », a indiqué une source au sein de la délégation russe à l’agence Ria Novosti. « Un échec à parvenir à un accord ferait plonger les prix du pétrole dans l’abîme », a prévenu de son côté Stephen Brennock, analyste pour PVM. Pour les analystes de JBC, la réunion de vendredi n’est rien d’autre « qu’un des jours les plus importants dans les presque 60 ans d’histoire de l’OPEP ».

Depuis début 2017, l’alliance des 23 pays de l’OPEP, qui représentent plus de la moitié de l’offre mondiale de pétrole, s’est déjà engagée au retrait du marché de 1,2 million de barils par jour. En décembre dernier, l’alliance a accru cette réduction de 500 000 barils tandis que l’Arabie saoudite en retirait, à titre individuel, 400 000 de plus.

Pour la Russie, deuxième pays producteur mondial de brut derrière les États-Unis et devant l’Arabie saoudite, cet effort est suffisant : le pays a basé ses prévisions budgétaires sur un baril de Brent à 42,4 dollars et répète se satisfaire des prix actuels. Pour les majors russes du pétrole, tout baril retiré du marché implique une baisse des rentrées financières et le risque de céder des parts de marché aux États-Unis, qui inondent la planète de leur pétrole de schiste.

L’OPEP a précisé jeudi qu’en cas de refus de la Russie, il n’y aurait aucune réduction de production, risquant d’entraîner les cours vers des niveaux plus bas. Pour tenter de convaincre leurs alliés, l’Arabie saoudite et les 13 membres du cartel leur ont proposé de ne supporter qu’un tiers de l’ensemble des nouvelles coupes envisagées, soit 500 000 barils par jour.

« Moscou a l’habitude de traîner les pieds sur les engagements de coupes supplémentaires et le nouveau chiffre pourrait être une pilule trop grosse à avaler », a estimé Stephen Brennock de PVM. Le ministre iranien du pétrole Bijan Zanganeh avait tenté de rassurer en début d’après-midi, expliquant que le groupe avait simplement « besoin de temps pour débattre et discuter ».

Source : AFP

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et son principal allié russe ne sont pas parvenus hier à s’entendre pour amplifier leurs baisses de production afin d’enrayer la chute des cours du brut affectés par l’épidémie du nouveau coronavirus, a déclaré le ministre russe de l’Énergie, Alexandre Novak. « À partir du 1er avril, compte tenu de la décision prise...

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