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À La Une - Epidémie

Face au virus, l'Italie dépêche 20.000 renforts dans ses hôpitaux

Les nouvelles mesures représentent un budget d'un milliard d'euros.

Des équipements de protection exposés dans une pharmacie à Rome, le 7 mars 2020. Photo AFP / Alberto PIZZOLI

L'Italie a décidé samedi de recruter 20.000 renforts pour ses hôpitaux pour tenter de faire face à l'épidémie de coronavirus qui en fait le plus durement touché d'Europe, s'approchant des 6.000 cas positifs.

Cette mesure, prise à l'issue d'un conseil des ministres, devrait permettre de porter de 5.000 à 7.500 le nombre de lits en soins intensifs, soit une hausse de 50%, et de doubler le nombre de places dans les services de pneumologie et maladies infectieuses.
La région la plus touchée de la péninsule, "la Lombardie (3.420 cas), fait face à une situation tendue dans ses hôpitaux", a reconnu samedi soir le chef de la Protection civile Angelo Borrelli. "Nous nous attendons à ce qu'on nous demande le transfert de patients dans les services de soins intensifs d'autres régions".

Les 20.000 embauches devraient se répartir ainsi: 5.000 médecins spécialisés, 10.000 infirmiers et 5.000 aides-soignants. Le décret du gouvernement prévoit la possibilité de recruter des médecins à la retraite. Toutes ces mesures représentent un milliard d'euros à prélever sur les 7,5 milliards débloqués jeudi en urgence par Rome pour lutter contre le virus. La Commission européenne a assuré samedi à Rome que ces dépenses exceptionnelles seraient exclues de l'évaluation du déficit du pays.

Le décret prévoit également la possibilité de réquisitionner des hôtels pour loger les personnes en quarantaine, ainsi que des aides et financements d'un montant de 50 millions d'euros pour les entreprises produisant des masques de protection et autres produits utiles pour enrayer l'épidémie. Outre le secteur de la santé, le gouvernement a pris des dispositions pour la justice: jusqu'au 31 mai, les tribunaux pourront limiter l'accès au public et au personnel, et notamment décider d'organiser à huis clos les procès. Le recours aux vidéoconférences sera également encouragé.

Avec 233 morts, l'Italie est à la deuxième place derrière la Chine pour le nombre de décès, et à la 3e place pour le nombre de cas derrière la Chine et la Corée du Sud. Des chiffres qui ont fait fuir en masse les touristes étrangers. "La situation ici à Rome est vraiment catastrophique, je crois que les journaux ont vraiment exagéré la situation", a confié à l'AFPTV une jeune guide près du Colisée, Francesca Sposito. La capitale, habituellement bondée, fait ces derniers jours figure de ville fantôme.
"On voit bien qu'il n'y a personne dans tous les endroits importants à visiter", confirme Pierrick, un retraité français de 67 ans.


(Lire aussi : Coronavirus : zoom sur un virus qui fait peur)



Zones rouges

Le taux de létalité du virus en Italie s'élève à 3,96%, contre 3,8% en Chine et 0,68% en Corée du Sud. "N'oublions pas que l'Italie a un âge moyen plus élevé par rapport à la Chine (44,3 ans contre 37,4 ans)", a rappelé vendredi le président de l'Institut supérieur de Santé Silvio Brusaferro, alors que le virus tue essentiellement des personnes âgées déjà atteintes de pathologies.

L'essentiel des cas sont concentrés dans le nord. C'est là qu'a été instaurée une "zone rouge" où se trouvent en quarantaine depuis près de deux semaines onze communes rassemblant 50.000 habitants. 
Alors que le temps d'incubation du nouveau coronavirus est évalué à environ 14 jours, le gouvernement doit décider dimanche s'il prolonge ou non la quarantaine dans cette zone, tout en étudiant la création de nouvelles zones rouges.
Rome a déjà adopté toute une série de mesures draconiennes pour enrayer l'épidémie, notamment la fermeture des écoles et universités jusqu'à mi-mars, en vue d'éviter une surchauffe dans les hôpitaux de la péninsule.

"Le virus se diffuse avec une grande facilité, c'est l'expérience que nous retenons de ces dernières heures", a mis en garde samedi le ministre de la Santé Roberto Speranza à Rome. "Nous travaillons jour et nuit pour augmenter le nombre de lits en soins intensifs".
Un homme politique de premier plan, Nicola Zingaretti, chef du Parti démocrate (centre gauche) membre de la coalition au pouvoir, a annoncé samedi sur Facebook qu'il était positif : "Je vais bien mais je vais devoir rester chez moi dans les prochains jours. Courage à tous et à bientôt!"


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