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À La Une - Épidémie

Au temps du "corona", un vendredi de prière sans foule au Moyen-Orient

En Iran, un des pays les plus affectés par le nouveau coronavirus, la prière du vendredi a été annulée dans toutes les capitales provinciales, dont la métropole Téhéran.

Une vue de la Kaaba, dans la Grande Mosquée de La Mecque, quasi désertée par les fidèles, le 6 mars 2020. REUTERS/Ganoo Essa

De La Mecque à Jérusalem en passant par l'Iran, la grande prière hebdomadaire a été annulée ou n'a pas attiré de larges foules vendredi dans les principales villes du Moyen-Orient en raison de craintes de propagation du nouveau coronavirus.

En Arabie saoudite, des milliers de fidèles  – et non des centaines de milliers comme d'habitude le vendredi – ont convergé à La Mecque sans toutefois pouvoir se rendre à l'esplanade entourant la Kaaba, lieu le plus saint de l'islam situé au cœur de la Grande Mosquée, fermée "temporairement" pour lutter contre le nouveau coronavirus, une mesure inédite.

"Dieu, je cherche refuge en toi contre les calamités et l'épidémie", a déclaré l'imam de la Grande Mosquée, le cheikh Abdullah Awad al-Jouhani, lors de son sermon affirmant que les mesures prises par les autorités saoudiennes pour freiner la propagation du coronavirus, dont cinq cas ont été confirmés dans le royaume, "respectaient la charia", la loi islamique. Se rendre à la Grande Mosquée de La Mecque sans pouvoir s'approcher de la Kaaba a laissé un "sentiment étrange", a indiqué un fidèle. "Le fait que ce soit vide a quelque chose d'effrayant", a dit cet homme, sans donner son nom.

A Al-Aqsa, troisième lieu saint de l'islam situé sur l'esplanade des Mosquées, dans la vieille ville de Jérusalem, quelques milliers de fidèles, dont de nombreux le visage recouvert d'un masque se sont réunis pour cette première grande prière depuis le resserrement de mesures anticoronavirus en Israël et dans les territoires palestiniens. Si la mosquée était bondée, la vaste esplanade, généralement comble les vendredis, était presque déserte, selon une équipe de l'AFP sur place. "Il y a moins de monde que d'habitude. Mais aller prier le vendredi demeure une obligation pour nous", déclare Ammar Jouweilis, un fidèle d'une trentaine d'années. "C'est important d'être à Al-Aqsa, mais il faut toutefois se méfier du coronavirus", ajoute-t-il.

Compte tenu de la pluie et des craintes de propagation du coronavirus, cette participation reste "excellente", s'est félicité à l'AFP Azzam Al-Khatib, le directeur du waqf de Jérusalem, l'autorité religieuse qui administre les lieux saints musulmans de la vielle ville. L'entrée sur le lieu est toutefois contrôlée par les autorités israéliennes qui ont interdit des rassemblements de plus de 5.000 personnes dans l'espoir de juguler la propagation du Covid-19, dont 17 cas ont été confirmés en Israël. En Cisjordanie occupée, où sept cas ont été confirmés, l'Autorité palestinienne a décrété un état d'urgence sanitaire de 30 jours, incluant la fermeture des établissements scolaires et l'interdiction d'accès aux touristes pendant au moins deux semaines à ce territoire palestinien.



(Lire aussi : Comment la propagation du virus bouscule les habitudes au Liban)



Iran, Irak
En Iran, un des pays les plus affectés par le nouveau coronavirus avec des milliers de cas confirmés et 124 morts selon le dernier bilan du ministère de la Santé, la prière du vendredi a été annulée dans toutes les capitales provinciales, dont la métropole Téhéran. Dans les autres villes de la première puissance de la branche chiite de l'islam, la décision de maintenir ou non la prière appartenait à des comités locaux.

En Irak voisin, dans la ville sainte chiite de Kerbala (sud), où se trouve le mausolée de l'imam Hussein, petit-fils du prophète Mahomet, la grande prière du vendredi a été annulée par les autorités. Le sermon prononcé au nom du grand ayatollah Ali Sistani, figure tutélaire en Irak, n'a donc pas été diffusé depuis la mosquée de Kerbala pour la première fois depuis 17 ans.

Dans la ville sainte chiite de Najaf, plus au sud, où le premier cas de coronavirus en Irak a été découvert, l'intense mobilisation du leader chiite Moqtada Sadr a forcé les autorités à rouvrir le mausolée de l'imam Ali, gendre du prophète Mahomet. Ailleurs dans ce pays, plusieurs provinces ont interdit les prières du vendredi de peur d'une contagion, particulièrement redoutée dans les mausolées où, selon la tradition, les pèlerins embrassent les grilles qui entourent les tombes des imams ou frottent des chapelets ou d'autres objets dans l'espoir d'en retirer une bénédiction.



(Lire aussi : Coronavirus : le sermon du grand ayatollah Sistani annulé, une première en 17 ans)



Chrétiens et juifs
A Bethléem, ville palestinienne située à moins de dix kilomètres de Jérusalem, les autorités ont fermé la basilique de la Nativité, une des églises les plus anciennes et les plus connues au monde, car érigée sur le lieu présumé de naissance du Christ. Les autorités israéliennes, en coordination avec l'Autorité palestinienne, ont empêché vendredi l'entrée et la sortie de touristes dans la principale ville touristique en Territoires palestiniens.

Et à Jérusalem, au pied de l'esplanade des Mosquées, nommée Mont du Temple par les Juifs, les autorités ont restreint l'accès au Mur des Lamentations, site le plus sacré du judaïsme, particulièrement visité le samedi, jour de shabbat, autorisant un maximum de 5.000 personnes à la fois.



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