L’équipe de chercheurs de l’hôpital Sacco, pilotée par la professeure d’immunologie Claudia Balotta, a travaillé sur des échantillons prélevés sur trois patients de la « zone rouge » autour de Codogno, en Lombardie (région de Milan, dans le Nord), hospitalisés entre vendredi et samedi derniers.
Codogno (15 000 habitants) est la localité d’où a démarré l’épidémie italienne à partir d’un malade, appelé patient 1. Le patient zéro n’a pas encore été trouvé mais le patient 1 est considéré comme à la source des deux foyers existant en Italie, le second se trouvant en Vénétie (Nord-Est), près de Padoue. Ce patient 1, un cadre de 38 ans de l’entreprise anglo-néerlandaise Unilever hospitalisé depuis le 19 février, d’abord à Codogno puis à Pavie, a involontairement contaminé son épouse enceinte, un ami puis des habitués d’un bar de Codogno, ses médecins, du personnel sanitaire et des patients de l’hôpital local, et leur entourage.
« Polémiques inutiles »
La Lombardie concentre 403 cas de contamination sur les 650 personnes testées positivement en Italie, où le coronavirus a fait depuis vendredi dernier 17 morts, tous des personnes âgées et déjà atteintes de pathologies graves. La professeure Balotta a expliqué que l’étude de la variante italienne « permettra d’établir son parcours en Italie, les rapports entre le “cluster” (foyer) lombard et celui de Vénétie et toutes les contagions successives ».
Le professeur Galli a balayé les « polémiques inutiles » sur le fait que l’Italie aurait effectué trop de tests (plus de 12 000 depuis vendredi dernier), ce qui expliquerait la hausse exponentielle du nombre de cas dont une majorité de personnes pas du tout malades.
« La hausse du nombre de cas que nous voyons jour après jour ne correspond pas à de nouvelles infections mais à des contaminations anciennes liées à des contacts » entretenus avec les premiers patients gravement malades, a-t-il souligné.
En zone rouge, « ils cherchent tous les contacts de patients connus et leur font les tests, c’est pour cela qu’ils trouvent tous ces cas », a-t-il souligné, confirmant que la majorité des contaminations italiennes sont « reliées à la zone de Codogno ». L’objectif des milliers de tests est de remonter aux premières versions du virus quand il est apparu en Italie et de trouver d’où exactement il est parti, insiste-t-il. Selon la professeure Ballotta, « il faudra des semaines pour déterminer la date exacte de l’arrivée de cette souche en Italie, sans doute quand l’épidémie sera terminée ».
Françoise KADRI/AFP