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Politique - Rapport

Malgré les obstacles, 91 % des candidates déterminées à se représenter aux prochaines législatives

Restrictions financières, faible visibilité, critiques sur leur look, violences sur les réseaux sociaux... Tels étaient les défis auxquels ont fait face les candidates aux élections de 2018.

Lors du débat organisé par l’ONU Femmes : Diana Moukalled, Halimé Kaakour et Wafa’ Dika Hamzé. Photo DR

La majorité des candidates qui se sont présentées aux législatives de 2018 l’ont fait en tant que candidates indépendantes ou membres d’une coalition de la société civile, et « 89 % d’entre elles avaient pour priorité, si elles étaient élues, de faire avancer les réformes dans le domaine des droits de la femme ». Leur seconde priorité était de se pencher sur les affaires de la jeunesse, et la lutte contre la corruption figurait en troisième dans la liste de leurs priorités. C’est ce qui ressort du rapport publié hier par ONU Femmes, intitulé « Poursuivre l’égalité des droits et de la représentation – Expériences de femmes se présentant au Parlement lors des élections de 2018 au Liban ».

Le rapport a été présenté au cours d’une conférence-débat à l’Université libano-américaine (LAU) avec la participation de la directrice de l’Institut arabe pour les femmes (AIW) Myriam Sfeir Murad, la représentante de l’ONU Femmes au Liban Rachel Dore-Weeks, la journaliste Diana Moukalled, la consultante des Nations unies pour les affaires des femmes Halimé Kaakour et l’ancienne ministre Wafa’ Dika Hamzé. Le rapport émane de rencontres avec 75 candidates aux législatives de 2018. Il relate leurs expériences de campagne et du processus électoral. Il met aussi l’accent sur les difficultés et les opportunités qu’elles ont rencontrées. Parmi ces femmes interviewées, « 68 % ont une expérience politique préalable », ce qui ébranle l’idée reçue selon laquelle les femmes ne bénéficient pas de l’expérience nécessaire pour devenir dirigeantes. Cette information vient compléter les données du Centre libanais d’études politiques qui observe que « les candidates aux législatives étaient en moyenne plus jeunes et de niveau d’éducation plus élevé que leurs homologues de sexe masculin ».

Parmi les principales difficultés rencontrées par les femmes, les restrictions et obstacles financiers, contrairement aux candidats hommes. Les candidates ont ainsi fait état de leur « honte » à collecter des fonds, estimant comme « immoral » le fait de réclamer de l’argent alors qu’elles n’étaient pas certaines d’être élues. Elles ont aussi rapporté que « leur accessibilité aux médias était inférieure » à celle de leurs homologues masculins, ce qui leur a donné une visibilité moindre auprès des électeurs, et dénoncent une discrimination sur base du genre. « Les critiques à l’égard des candidates » figurent parmi les difficultés également rencontrées, critiquées pour leur look trop apprêté, pour être trop belles ou trop sexy, ou, au contraire, critiquées pour ne pas s’occuper assez de leur apparence.

78 % des candidates interrogées affirment avoir été « victimes d’une certaine forme de violence » durant la période électorale, plus particulièrement sur les réseaux sociaux. Pourtant, 91 % d’entre elles font le projet de se présenter à nouveau lors des prochaines élections.

« Avec des appels à de nouvelles élections émanant des manifestations d’octobre, ce rapport et cette discussion visent à alimenter la réflexion sur la manière dont le Liban peut s’attaquer aux barrières de genre qui sont en place – à la fois institutionnelles, juridiques et sociales – et qui empêchent une représentation égale des femmes dans la prise de décision et la politique », a déclaré pour l’occasion Rachel Dore-Weeks.



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