Rechercher
Rechercher

Politique - Politique

Loi électorale : le PSP s’invite dans la partie

La formation de Walid Joumblatt entend présenter une proposition prévoyant la proportionnelle, avec le Liban comme circonscription unique.

Le chef du PSP, Walid Joumblatt. Photo d’archives/ANI

Le cercle des protagonistes favorables à la tenue de nouvelles législatives s’élargit. Après les Kataëb, les Forces libanaises, le courant du Futur et le groupe parlementaire de Nagib Mikati, ancien Premier ministre, c’est le Parti socialiste progressiste de Walid Joumblatt qui s’est invité dans la partie. Il compte ainsi présenter une nouvelle proposition de loi électorale.

À travers cette proposition, le PSP tente de répondre favorablement à l’une des principales demandes du mouvement de contestation : permettre au peuple de récupérer son droit à choisir ses représentants à l’hémicycle, conformément aux nouvelles équations lancées par le mouvement contestataire depuis le 17 octobre dernier. Mais il reste que les protagonistes favorables à la tenue d’une nouvelle consultation parlementaire divergent toujours au sujet de son timing et de la loi sur base de laquelle les législatives devraient avoir lieu. Craignant un éventuel report des législatives prévues en principe en 2022, mais aussi la non-tenue d’élections anticipées comme le demandent les contestataires, les Kataëb et les Forces libanaises redoutent toute relance du débat portant sur une nouvelle loi électorale. Le parti de Samy Gemayel, député du Metn, s’est donc contenté de présenter en octobre dernier une proposition de loi prévoyant la réduction du mandat parlementaire de deux ans (jusqu’en mai 2020 au lieu de mai 2022). Le groupe parlementaire de Nagib Mikati a présenté une proposition similaire il y a près de deux semaines. À noter que ce texte prévoit aussi l’abaissement de l’âge de vote à 18 ans, maintient la proportionnelle, mais propose d’adopter comme circonscriptions les cinq mohafazats d’origine.

Quant aux Forces libanaises, elles ont mis en garde à plusieurs reprises, par la bouche de leur chef Samir Geagea, contre la réouverture du débat concernant la loi électorale. « Toute relance de ce sujet signifie le report du scrutin sine die », avertit un responsable du parti contacté par L’Orient-Le Jour. Reconnaissant les divergences significatives autour de ce texte, il assure que les parties concernées devraient essayer de s’entendre à ce sujet, mais qu’il n’y a pas de contacts en cours.

Pour le moment, le PSP ne semble pas vouloir se noyer dans ces détails. Il élabore sa propre proposition de loi prévoyant en principe la proportionnelle (scrutin de listes) avec le Liban comme circonscription unique, ainsi que le confie à L’Orient-Le Jour Hicham Nasreddine, un cadre du parti, qui tient à assurer que le projet joumblattiste prévoit l’élection de la nouvelle Chambre sur une base non confessionnelle. « Mais nous proposons l’élection d’un Sénat qui permettrait de préserver les équilibres confessionnels », précise M. Nasreddine.



(Lire aussi : Des élections législatives anticipées, l’incontournable bataille ?)



Bien au-delà du débat technique, le PSP semble conscient de la portée éminemment politique de la bataille autour de la loi électorale et des législatives anticipées. Pour les joumblattistes, il s’agit d’une véritable lutte contre le confessionnalisme et « l’hégémonie iranienne » sur le pays. C’est cette interprétation que présente à L’OLJ Marwan Hamadé, député joumblattiste du Chouf. « La loi électorale actuelle (la proportionnelle appliquée à quinze circonscriptions avec vote préférentiel au niveau du caza) est le comble du confessionnalisme. Elle a débouché sur une Chambre dans laquelle l’hégémonie iranienne a pris le dessus aux dépens de la démocratie libanaise », s’alarme M. Hamadé, assurant que sa formation veut présenter « une loi moins confessionnelle, tout en prévoyant un Sénat qui maintiendrait les équilibres communautaires ». « Il nous importe d’abolir le vote préférentiel unique parce qu’il s’agit d’une aberration Aoun-Hezbollah », tonne encore le député du Chouf.

À une question portant sur les retombées de la relance du débat autour d’une nouvelle mouture électorale, Marwan Hamadé répond d’un ton catégorique : « Nous sommes prêts à prendre tous les risques de la tenue d’un scrutin conformément à la loi électorale actuelle, mais nous avons une préférence accentuée pour atténuer le degré de confessionnalisme. »

Sans vouloir préciser une date pour la présentation de la proposition de loi, M. Hamadé se contente de faire savoir que son parti en discute avec tout le monde et qu’il « est en plein examen du nouveau texte ».


La présidentielle
Outre le changement devenu « nécessaire » au niveau du pouvoir législatif, le PSP, qui se présente comme l’un des principaux opposants au pouvoir en place et au gouvernement de Hassane Diab, ne cache pas sa volonté de voir un changement s’opérer au niveau de la présidence de la République. « Il nous importe que la bataille pour une nouvelle loi électorale débouche sur la tenue d’une présidentielle », souligne ainsi Marwan Hamadé, qui ajoute : « L’échec de ce mandat n’a plus besoin de preuve. »



Pour mémoire

Geagea renvoie la balle à Nasrallah : « Vous seul pouvez aider le gouvernement »

Saad Hariri : Pendant trois ans, j’ai dû composer avec un président de l’ombre


Le cercle des protagonistes favorables à la tenue de nouvelles législatives s’élargit. Après les Kataëb, les Forces libanaises, le courant du Futur et le groupe parlementaire de Nagib Mikati, ancien Premier ministre, c’est le Parti socialiste progressiste de Walid Joumblatt qui s’est invité dans la partie. Il compte ainsi présenter une nouvelle proposition de loi électorale. À...

commentaires (3)

Si tous les responsables libanais arrivent à mettre leur égo, leur religion et leurs intérêts personnels de coté, on arrivera à avoir la république à laquelle tous les libanais aspirent Cela devrait se faire à travers leurs discours et prêches auprès de leurs partisans en premier. Les libanais doivent comprendre que la religion ne sauvera pas notre pays. Le Liban doit rester uni et oublier les conflits inter-ethniques qui secouent La région et dont le Liban fait les frais grâce à ses responsables politiques qui ne se désolidarisent pas des pays propagateurs de ces guerres inutiles et meurtrières. NOUS SOMMES LIBANAIS UN POINT C’EST TOUT

Sissi zayyat

11 h 21, le 24 février 2020

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • Si tous les responsables libanais arrivent à mettre leur égo, leur religion et leurs intérêts personnels de coté, on arrivera à avoir la république à laquelle tous les libanais aspirent Cela devrait se faire à travers leurs discours et prêches auprès de leurs partisans en premier. Les libanais doivent comprendre que la religion ne sauvera pas notre pays. Le Liban doit rester uni et oublier les conflits inter-ethniques qui secouent La région et dont le Liban fait les frais grâce à ses responsables politiques qui ne se désolidarisent pas des pays propagateurs de ces guerres inutiles et meurtrières. NOUS SOMMES LIBANAIS UN POINT C’EST TOUT

    Sissi zayyat

    11 h 21, le 24 février 2020

  • "La proportionnelle, avec le Liban comme circonscription unique". Le système le moins démocratique que l'on puisse imaginer. Difficile de comprendre pourquoi il a soudain les faveurs de Joumblatt. On sait que Nasrallah le réclame depuis longtemps, mais lui, on sait pourquoi: les chiites représentant la confession majoritaire, le Hezbollah est sûr de remporter le jackpot.

    Yves Prevost

    06 h 49, le 24 février 2020

  • exit... out... Manquait plus que vous...

    LE FRANCOPHONE

    01 h 04, le 24 février 2020

Retour en haut