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Moyen-Orient - Syrie

Les rebelles contre-attaquent à Idleb, le régime avance malgré tout

Trois soldats turcs tués, annonce Erdogan qui estime toutefois que la situation prend une tournure « favorable ».

Des rebelles syriens célébraient leur avancée dans la ville de Saraqeb, hier, face aux forces prorégime. Abdulaziz Ketaz/AFP

Jihadistes et rebelles ont repris hier aux forces du régime une ville stratégique de la province d’Idleb, infligeant un revers au régime de Bachar el-Assad dans son offensive dévastatrice contre cette région du nord-ouest du pays en guerre.

Malgré la contre-attaque de leurs adversaires, les forces du régime, aidées de l’allié russe, ont repris 20 localités et villages ailleurs dans la province, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).

À l’ONU, le désaccord reste total entre les pays occidentaux et la Russie. Les membres occidentaux du Conseil de sécurité de l’ONU ont réclamé hier un « cessez-le-feu humanitaire » dans la région d’Idleb, sans se faire entendre de la Russie qui a affirmé sa volonté de « chasser les terroristes du pays ». Depuis décembre, plus de 400 civils ont péri dans l’offensive du régime contre l’ultime bastion jihadiste et rebelle du pays, selon l’OSDH et plus de 948 000 personnes, dont plus de la moitié sont des enfants, ont été déplacées d’après l’ONU.Les rebelles sont entrés le matin dans Saraqeb, une ville de l’est de la province d’Idleb. La ville est totalement vidée de ses habitants et les destructions sont énormes. Les insurgés se sont déployés en grand nombre dans les rues. De violentes explosions sont entendues en provenance de la périphérie de la ville, où des affrontements opposent insurgés et jihadistes aux prorégime.

La ville de Saraqeb, qui avait été reconquise le 8 février par le régime, se trouve à la jonction de deux autoroutes que le pouvoir veut sécuriser pour consolider son emprise dans le nord du pays. En reprenant Saraqeb, jihadistes et rebelles coupent l’autoroute M5 reliant la capitale Damas à la métropole d’Alep (Nord).

Assaut contre les civils

L’OSDH a fait état également de la reprise « par les jihadistes et les rebelles » de Saraqeb. Des raids aériens russes sont menés aux abords de la ville, a ajouté l’ONG. À Damas, l’agence de presse officielle SANA a rapporté « des affrontements violents » entre l’armée et « des groupes terroristes sur l’axe de Saraqeb ». SANA a accusé des forces de la Turquie, qui soutient certains rebelles et déploie des troupes à Idleb, d’apporter aux insurgés un appui militaire. L’OSDH a affirmé que l’artillerie turque appuyait des groupes rebelles. La Turquie continue d’envoyer des renforts dans le Nord-Ouest syrien, réclamant un arrêt de l’offensive du régime.

Les affrontements sont devenus quasi routiniers entre soldats turcs et forces syriennes. Trois soldats turcs ont été tués dans le nord-ouest de la Syrie, a indiqué hier le président Recep Tayyip Erdogan, estimant toutefois que la situation prenait une tournure « favorable ». « Nous avons trois martyrs (...). Cependant, les pertes du régime (syrien) sont très lourdes », a déclaré M. Erdogan lors d’un discours à Ankara. En comptant les pertes annoncées hier, 20 soldats turcs ont été tués en février dans cette région, théâtre de violents affrontements.

Alors que des discussions sur la Syrie se poursuivaient hier à Ankara entre militaires et diplomates russes et turques, Moscou a accusé la Turquie de violer un accord en soutenant militairement des rebelles. « En violation des accords de Sotchi, la partie turque continue de soutenir des groupes armés illégaux dans la zone de désescalade d’Idleb par des tirs d’artillerie », a déclaré le ministère russe de la Défense, indiquant que la Turquie avait également recours à des drones.

Progression du régime

Mardi encore, plusieurs écoles ont été touchées par des bombardements qui ont tué 20 civils, selon l’OSDH. « Cette crise réclame l’attention urgente des dirigeants du monde », a plaidé hier le Comité international des secours, réclamant une trêve à Idleb et une intervention concrète du Conseil de sécurité. « Les parties en conflit doivent ressentir la pression pour mettre fin à cet assaut contre les civils. »

Ce sont les jihadistes de Hay’at Tahrir al-Cham (HTS, ex-branche syrienne d’el-Qaëda) qui dominent encore la moitié de la province d’Idleb et des secteurs attenants dans celles d’Alep, de Hama et de Lattaquié.

À la faveur de son offensive, le régime a reconquis des dizaines de villes et localités de ce bastion. Hier, il a poursuivi sa progression reprenant 20 localités et villages dans le sud d’Idleb, selon l’OSDH. « Le régime contrôle tout le sud de la province d’Idleb, de Maaret al-Naaman jusqu’au sud de Jisr al-Choughour », a indiqué le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane. « Cette progression rapproche le régime de Jisr al-Choughour, mais aussi d’une reconquête de tous les territoires rebelles de Hama », selon lui. Néanmoins pour des experts, la bataille de Jisr al-Choughour risque de s’avérer ardue pour le régime. La ville est dominée par les jihadistes du Parti islamique du Turkestan (TIP), dont les membres appartiennent majoritairement à la minorité musulmane ouïgoure de Chine.

Source : AFP

Jihadistes et rebelles ont repris hier aux forces du régime une ville stratégique de la province d’Idleb, infligeant un revers au régime de Bachar el-Assad dans son offensive dévastatrice contre cette région du nord-ouest du pays en guerre.Malgré la contre-attaque de leurs adversaires, les forces du régime, aidées de l’allié russe, ont repris 20 localités et villages ailleurs dans...
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