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Moyen-Orient - Épidémie

Théorie du complot et arrestations, ou comment l’Iran réagit au coronavirus

Téhéran accuse Washington, son ennemi juré, de répandre « la peur » autour du Covid-19.


Une employée de municipalité à Téhéran nettoyant un bus hier. Atta Kenare/AFP

La police chargée de la lutte contre la cybercriminalité a annoncé hier avoir arrêté 24 internautes accusés d’avoir répandu des « rumeurs alarmistes » sur la propagation du nouveau coronavirus en Iran, où ont été recensés 19 morts, bilan le plus lourd après celui de la Chine. Près de 140 personnes, dont le vice-ministre de la Santé, ont été infectées en Iran et la plupart des voisins de la République islamique ont mis en place des mesures de restriction des déplacements et de placements en quarantaine.

« Vingt-quatre personnes ont été arrêtées et remises à la justice et 118 internautes ont été interrogés et relâchés », après avoir reçu un avertissement, a déclaré Vahid Majid, le chef de l’unité de police en charge de la cybercriminalité, selon l’agence semi-officielle Isna. Les arrestations ont eu lieu après la mise en place d’une unité spéciale pour « lutter contre les rumeurs alarmistes concernant la propagation du coronavirus dans le pays », a précisé M. Majid, cité par l’agence.

Il a indiqué que son unité prendrait des mesures contre les informations, images et vidéos « contenant des rumeurs ou des fausses informations visant à perturber le public et à augmenter l’inquiétude dans la société ». Le porte-parole du ministère de la Santé, Kianouche Jahanpour, a affirmé que la situation « s’améliorait », appelant toutefois les Iraniens à limiter leurs déplacements. Nombre d’écoles, universités et centres culturels ou sportifs ont été fermés et de nombreux événements repoussés pour permettre de désinfecter les lieux et transports publics. M. Jahanpour a annoncé hier le décès de quatre nouvelles personnes parmi 44 cas de personnes infectées par le nouveau coronavirus détectés ces dernières 24 heures.

« Peur extrême »

L’Iran a également accusé hier les États-Unis, son ennemi juré, de répandre « la peur » autour du nouveau coronavirus. « Nous ne devrions pas laisser l’Amérique ajouter un virus, appelé la peur extrême (...), au coronavirus », a déclaré le président Hassan Rohani à l’issue d’une réunion de son cabinet au lendemain d’une déclaration du secrétaire d’État américain Mike Pompeo appelant l’Iran à « dire la vérité » au sujet de l’épidémie sur son territoire.

« Les Américains eux-mêmes sont en difficulté face au coronavirus. 16 000 personnes sont mortes de la grippe (aux États-Unis), mais ils ne parlent pas de leurs propres (morts) », a ajouté M. Rohani. Mi-février, les autorités américaines ont étendu les tests du nouveau coronavirus aux personnes présentant des symptômes grippaux. Les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) américains avaient indiqué que 14 000 décès dus à la grippe avaient été recensés pour la saison 2019-2020.

« Le régime iranien aurait caché des détails vitaux sur l’épidémie dans ce pays », a affirmé Mike Pompeo à Washington.

Lundi, un député de Qom avait fait état de 50 morts des suites du nouveau coronavirus. Le vice-ministre de la Santé, Iraj Harirchi, a démenti ces propos, promettant de démissionner si ce chiffre était confirmé, avant d’annoncer mardi qu’il avait été lui-même contaminé. Le porte-parole du gouvernement, Ali Rabii, aux côtés duquel M. Harirchi était apparu toussant et transpirant lors d’une conférence de presse lundi, attend les résultats de son test.

Depuis l’annonce le 19 février des deux premiers décès, à Qom, ville sainte chiite du centre du pays qui attire pèlerins et théologiens du monde entier, le gouvernement a promis d’être plus transparent après avoir été accusé de minimiser le bilan de l’épidémie et de mal gérer la propagation du virus. L’ONG française Reporters sans frontières a accusé hier l’Iran de dissimuler des informations sur la propagation du nouveau coronavirus, déplorant également la répression des journalistes publiant des informations indépendantes. « Les autorités affirment contrôler la situation, mais refusent de publier le nombre exact des personnes infectées et décédées », estime l’ONG.

« Légèrement préoccupante »

M. Rohani a insisté sur les progrès de l’Iran face à l’épidémie, évoquant une « baisse des visites (à l’hôpital) et des progrès dans le traitement ». Selon les derniers chiffres du ministère de la Santé, 15 nouveaux cas ont été détectés dans la ville de Qom, neuf à Gilan, quatre à Téhéran, trois au Khouzestan et entre un ou deux cas dans une dizaine d’autres provinces. Le porte-parole du ministère de la Santé s’est néanmoins montré optimiste concernant la situation à Qom, épicentre de l’épidémie en Iran.

« Toutes les 24 heures, au moins 10 % de ceux qui sont hospitalisés ou des cas suspects sont autorisés à sortir et sont en bonne santé », a déclaré M. Janhanpour. Mais à Gilan, province située au bord de la mer Caspienne et très prisée des vacanciers, notamment téhéranais, « la situation est légèrement préoccupante » puisqu’elle est la deuxième en termes de nouveaux cas détectés, dont beaucoup avaient voyagé dans d’autres provinces. Les autorités n’ont annoncé aucune mesure de placement en quarantaine, jugeant cette méthode obsolète et inefficace.

Amir HAVASI/AFP

La police chargée de la lutte contre la cybercriminalité a annoncé hier avoir arrêté 24 internautes accusés d’avoir répandu des « rumeurs alarmistes » sur la propagation du nouveau coronavirus en Iran, où ont été recensés 19 morts, bilan le plus lourd après celui de la Chine. Près de 140 personnes, dont le vice-ministre de la Santé, ont été infectées en Iran et la...

commentaires (4)

Les sanctions sur l'Iran ont amené ce pays a développer des relations commerciales principalement avec la Chine qui est devenue donc le premier partenaire commercial de l'Iran. Les échanges commerciaux et industriels requièrent des déplacements fréquents entre ces deux pays. C'est ce qui je suppose explique le niveau élevé de contaminations en Iran. La Corée du sud est aussi un proche partenaire commercial et industriel de la Chine.

Bibette

14 h 33, le 28 février 2020

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Commentaires (4)

  • Les sanctions sur l'Iran ont amené ce pays a développer des relations commerciales principalement avec la Chine qui est devenue donc le premier partenaire commercial de l'Iran. Les échanges commerciaux et industriels requièrent des déplacements fréquents entre ces deux pays. C'est ce qui je suppose explique le niveau élevé de contaminations en Iran. La Corée du sud est aussi un proche partenaire commercial et industriel de la Chine.

    Bibette

    14 h 33, le 28 février 2020

  • J'envie ceux qui trouvent normal que les pays les plus infectés sont la Chine et l'Iran. Alors qu'il n'a pas de lien quotidien ni direct entre Téhéran et Beijing . J'envie leur capacité à avaler les boa que lui livre le bloc des complotistes américano sionisto.

    FRIK-A-FRAK

    14 h 22, le 27 février 2020

  • COMPLOT AMERICANO-ISRAELO-BENSAOUDO-SIONISTE CONTRE L,IRAN. ILS L,ONT INOCULE DU CORONAVIRUS. DES INEPTIES PAREILLES ON CHANTE TOUT AU LONG DES ANNEES.

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 45, le 27 février 2020

  • Les USA cachent la mort de 16000 malades du Corona Virus? Il a trouve ça ou le Rohani? Dans sa boule de Crystal? Il n'a vraiment pas peur du ridicule. J'avait espéré qu'il fut différents des autres, mais au final, modéré ou pas, il reste un islamiste bête et stupide sans odeurs, autre que le nauséabond, et sans saveurs, autre que l'amertume! Avec des imbéciles comme ceux la, Les peuples de la région ne sont pas encore sortie de l'auberge!

    Pierre Hadjigeorgiou

    12 h 03, le 27 février 2020

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