Rechercher
Rechercher

Environnement - Fléau

Abbas Mortada juge improbable une invasion de criquets au Liban

Le ministre de l’Agriculture se mobilise toutefois pour parer à toute éventualité.

Les criquets du désert, ou Schistocerca gregaria. Photo Bigstock

Le ministre de l’Agriculture, Abbas Mortada, s’est voulu rassurant hier face à la panique suscitée par des rumeurs folles selon lesquelles les vagues de criquets qui ravagent actuellement certains pays d’Afrique et d’Asie pourraient bientôt envahir le Liban. Il a affirmé que ces insectes ravageurs ne devraient pas parvenir au pays ou du moins y proliférer, se basant, d’une part, sur des mesures préventives prises par son ministère et, d’autre part, sur le climat froid et venteux, au Liban, défavorable à la propagation de ces criquets.

« Je rassure les Libanais en leur annonçant la création d’une commission d’urgence chargée de prendre les mesures nécessaires à la lutte contre toute prolifération éventuelle de sauterelles », a déclaré M. Mortada dans un tweet, soulignant que « le Liban n’est pas une région où ces insectes peuvent se multiplier, d’autant que les températures basses et les vents du Nord-Ouest les empêchent même d’y arriver ».

Samedi, l’organisation gouvernementale LARI (Institut de recherches agricoles du Liban) avait publié un communiqué fondé sur des informations de la FAO (Agence des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation). « Des essaims de sauterelles sévissent en Afrique du Nord et sont arrivés au Yémen. D’autres envahissent le sud de l’Irak ; d’autres encore sont parvenus en Arabie saoudite, mais aucune nuée n’a atteint la Jordanie où les autorités ont pris des mesures nécessaires pour parer à toute éventualité ; aucune nuée non plus n’est parvenue en Palestine occupée, ni en Syrie », indique le texte.

Contacté par L’Orient-Le Jour, Abbas Mortada affirme que « le Liban est susceptible d’être une région d’invasion de sauterelles, mais non une région où elles peuvent se reproduire », précisant que « si les insectes s’étendent au Liban, ils ne provoqueront que de légers dégâts ». « D’ailleurs, ces criquets n’ont pas atteint les pays voisins, il ne faut donc pas craindre de les voir venir avant plusieurs semaines », indique le ministre de l’Agriculture, soulignant qu’en tout état de cause, « même s’ils venaient, le climat froid qui règne actuellement serait de nature à empêcher leur multiplication, sachant que l’éclosion des œufs se fait dans un climat chaud ».

M. Mortada affirme qu’il se mobilise depuis vendredi au moyen de contacts et mesures visant à juguler le fléau s’il en était. « Outre avec la FAO, je coordonne avec les spécialistes et experts qui œuvrent au sein du ministère ». « Je suis également en communication avec le commandement de l’armée pour une prise en charge d’un épandage aérien de pesticides en cas de besoin, ainsi qu’avec les municipalités et fédérations de municipalités qui devraient aider le cas échéant à la pulvérisation des végétations dans des endroits non accessibles aux hélicoptères militaires », indique-t-il, révélant qu’il compte adresser aujourd’hui une note au chef du gouvernement, Hassane Diab, pour lui demander d’assurer les fonds nécessaires à l’achat de pesticides que l’État ne possède pas à ce jour.

Le ministre affirme en outre qu’il compte organiser une réunion ce matin à 9h30 pour continuer à examiner les démarches préventives nécessaires à l’équipement logistique en cas d’urgence. Il devrait ensuite publier un communiqué officiel à ce sujet.

Les sauterelles n’aiment pas le froid

Nabil Nemr, entomologiste et enseignant à l’Université Saint-Esprit de Kaslik, écarte également le danger d’une infestation des terres de culture libanaises. « En cette période de l’année, les températures sont basses et les prévisions météorologiques indiquent qu’elles devraient le rester pendant encore au moins un mois. Or, pour qu’elles se reproduisent, les sauterelles, appelées scientifiquement Schistocerca gregaria (criquets du désert), ont besoin d’une température minimale de 24 degrés. Tant qu’il fait froid, elles ne se retrouveront pas ici, sauf si elles perdent l’essaim avec lequel elles voyagent. Dans ce cas, elles ne se développeront qu’au ralenti en raison du froid des nuits libanaises ». M. Nemr assure que quoi qu’il en soit, ces criquets ne viendront pas du côté de la mer, celle-ci étant encore froide. Ils viendraient le cas échéant des régions intérieures, notamment de la Békaa, sachant qu’ils affectionnent les zones sèches. Mais dans la Békaa, il fait également très froid, et les 500 ou 1 000 insectes qui s’aventureraient ne causeraient aucun danger, sachant que pour détruire des récoltes, il faudrait que leur nombre dépasse 2 ou 3 millions.

En avril, au moment où le climat sera plus clément, risque-t-on d’accueillir ces bêtes voraces ? L’entomologiste ne le pense pas, basant son jugement sur le fait que d’ici là, en Jordanie d’où les sauterelles sont censées poursuivre leur chemin, celles-ci auront été combattues par les autorités.

Pourquoi cette migration des sauterelles vers de plus en plus de pays ? « Leurs régions de provenance sont notamment les déserts de l’Afrique de l’Ouest où, depuis deux ans, il pleut parfois, ce qui favorise la ponte de leurs œufs. La nourriture fournie par les végétations dans ces déserts ne suffit plus alors à ces bêtes voraces, qui vont donc aller sous d’autres cieux », explique M. Nemr.

Le ministre de l’Agriculture, Abbas Mortada, s’est voulu rassurant hier face à la panique suscitée par des rumeurs folles selon lesquelles les vagues de criquets qui ravagent actuellement certains pays d’Afrique et d’Asie pourraient bientôt envahir le Liban. Il a affirmé que ces insectes ravageurs ne devraient pas parvenir au pays ou du moins y proliférer, se basant, d’une part,...

commentaires (5)

Frangié: dormez avec vos portes ouvertes, résultat guerre civile, des dizaines de milliers morts, des dizaines de milliers de foyers pillés et souvent détruits. Le Aahed fort: prospérité et retour de l'état fort, résultat faillite de l'état et mendiance extrême Salameh: la livre est forte, résultat la grande majorité du peuple a perdu une bonne partie de ses avoirs Ministre de l'agriculture : pas de risque d'une visite des sauterelles qui, apparemment, sont frileuses... résultat à prévoir...je préfère même pas y penser... Responsables divers: coronavirus nous vient par avion de l'Iran et l'Italie, résultat, on nous interdit d'aller dans ces pays mais...comble de sagesse, on laisse leurs citoyens venir chez nous... Yallah, faisons quand même confiance à nos responsables Ce n'est même pas fini

Wlek Sanferlou

21 h 53, le 24 février 2020

Tous les commentaires

Commentaires (5)

  • Frangié: dormez avec vos portes ouvertes, résultat guerre civile, des dizaines de milliers morts, des dizaines de milliers de foyers pillés et souvent détruits. Le Aahed fort: prospérité et retour de l'état fort, résultat faillite de l'état et mendiance extrême Salameh: la livre est forte, résultat la grande majorité du peuple a perdu une bonne partie de ses avoirs Ministre de l'agriculture : pas de risque d'une visite des sauterelles qui, apparemment, sont frileuses... résultat à prévoir...je préfère même pas y penser... Responsables divers: coronavirus nous vient par avion de l'Iran et l'Italie, résultat, on nous interdit d'aller dans ces pays mais...comble de sagesse, on laisse leurs citoyens venir chez nous... Yallah, faisons quand même confiance à nos responsables Ce n'est même pas fini

    Wlek Sanferlou

    21 h 53, le 24 février 2020

  • Autrefois, le président Suleiman Frangié avait dit aux Libanais "Dormez en laissant vos portes ouvertes." Résultats : Il ne reste plus rien à voler dans les "cabanes" du Liban.* Aujourd'hui, Abbas Mortada et Nabil Nemr disent : "Les sauterelles n'aiment pas le froid". Mais le Liban n'est pas la Scandinavie, ni l'Islande ni l'Alaska. Les sauterelles aiment le climat tempéré du Liban, hors Békaa. L'agriculture maraîchère du littoral ainsi que ses oliviers, ses orangers, ses pommiers, ses grenadiers sans oublier ses persils et ses menthes pour la tabboulé.

    Un Libanais

    20 h 18, le 24 février 2020

  • Ils ne trouverons pas grand chose à se mettre sous la dent, depuis 30ans nos politiciens se sont engraissé de tout ce que le pays pouvait offrir.

    Christine KHALIL

    14 h 02, le 24 février 2020

  • NOUS AVONS NOS PROPRES CRIQUETS DE LA CORRUPTION ET DES VOLS GENETIQUEMENT MOINS PROLOFERIQUES MAIS DES MILLIONS DE FOIS PLUS VORACES ET PLUS DANGEREUX.

    LA LIBRE EXPRESSION

    07 h 49, le 24 février 2020

  • IL NE NOUS MANQUE QUE CA.

    LA LIBRE EXPRESSION

    07 h 44, le 24 février 2020

Retour en haut