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Politique - Crise

Nasrallah appelle les parties politiques à mettre leurs conflits de côté et à soutenir le gouvernement

Le discours du chef du Hezbollah intervient au moment où le président du Parlement iranien, Ali Larijani, entame une visite officielle de deux jours à Beyrouth.

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, lors de son discours hier après-midi, à l’occasion d’une cérémonie en hommage aux « martyrs de la résistance ». Aziz Taher/Reuters

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a appelé hier les responsables politiques à « mettre leurs conflits de côté » et à soutenir le gouvernement de Hassane Diab, ou du moins cesser de le torpiller, afin d’aider à résoudre la crise socio-économique et financière que traverse le pays. L’appel du chef du parti chiite, dans un discours au ton mesuré, est intervenu alors que les relations sont au plus mal entre l’ex-Premier ministre Saad Hariri et le Courant patriotique libre, allié du Hezbollah, après le violent discours de M. Hariri contre le chef du CPL, Gebran Bassil, qu’il a qualifié vendredi de « président de l’ombre ».

« J’appelle à séparer le dossier économique et financier des conflits politiques », a lancé Hassan Nasrallah, qui s’exprimait à l’occasion d’une cérémonie en hommage aux « martyrs de la résistance ». « Nous sommes prêts à partager la responsabilité pour régler la situation et nous ne nous déroberons pas », a-t-il encore dit, exprimant par là une volonté d’obtenir un consensus autour des décisions financières et économiques, y compris parmi les membres de l’opposition. « Nous avons accordé notre confiance au gouvernement et nous espérons qu’il réussira dans sa mission », a encore dit le chef du parti pro-iranien, saluant « le courage du cabinet actuel » pour assumer la responsabilité d’une « situation délicate ». « Nous ne le laisserons pas tomber », a-t-il ajouté. « Arrêtons de lancer des accusations et donnons une chance raisonnable au gouvernement, afin qu’il empêche l’effondrement » du pays, a déclaré Hassan Nasrallah. Il a prévenu qu’en cas « d’échec du gouvernement actuel, nous ne savons pas si le pays restera debout ». « Laissons les règlements de comptes de côté », a-t-il encore exhorté. « À tous ceux qui disent qu’ils veulent donner une chance au cabinet, alors laissez-le travailler ! » a-t-il lancé.

Pas de « cabinet du Hezbollah »

Évoquant la situation « très, très difficile du Liban », le dignitaire chiite a souligné que « les gens s’inquiètent surtout de l’avenir de leurs dépôts » dans les banques libanaises, tout comme « de l’augmentation de la cherté de la vie, de la dévaluation de la livre, du chômage, des suppressions d’emplois ». « Cette situation doit être résolue et nous sommes tous concernés par la recherche de solutions », a-t-il ajouté, soulignant avoir appelé, depuis le 17 octobre, à « trouver des moyens différents » de résoudre la crise. Il a affirmé que le Hezbollah « met en avant les intérêts du peuple, quels que soient les sacrifices demandés », sans indiquer explicitement s’il était pour ou contre le recours au Fonds monétaire international (FMI). Il ne s’est pas non plus prononcé sur le paiement en mars, ou non, des eurobonds par le Liban, alors que la question divise les parties politiques et l’opinion publique.Le dignitaire chiite a par ailleurs révélé qu’il aurait préféré « avoir un gouvernement qui réunisse tout le monde, mais le cabinet assume ses responsabilités avec courage ». Le Hezbollah avait jusqu’au bout défendu l’option d’un gouvernement présidé par Saad Hariri, plus à même de négocier avec les donateurs internationaux, avant de se résigner à l’option Diab.Hassan Nasrallah a appelé à « ne pas discréditer le cabinet Diab auprès des pays arabes et à l’international ». Il a également exprimé son refus que l’on qualifie le nouveau gouvernement, qui compte au moins deux membres proches de la formation chiite, de « cabinet du Hezbollah », estimant que cela « porte préjudice au Liban ».

Les déclarations de Hassan Nasrallah interviennent au moment où le président du Parlement iranien, Ali Larijani, est arrivé hier soir à Beyrouth pour une visite officielle de deux jours, en provenance de Damas où il avait rencontré le président syrien Bachar el-Assad. Selon des sources diplomatiques, M. Larijani effectuera une tournée auprès de l’ensemble de la classe politique, afin de proposer l’aide économique de son pays. Le chef du législatif iranien devrait tenir une conférence de presse ce soir.

« Résistance complète »

Revenant par ailleurs longuement sur le plan de paix de l’administration américaine, le chef du Hezbollah a appelé à « la résistance totale » contre Washington et Israël et au boycott des produits américains, mais sans menaces explicites contre les États-Unis. Il a également mis en garde contre la volonté d’« accepter toute aide financière » prévue dans le plan de paix israélo-palestinien du président américain Donald Trump, en raison de la crise financière et économique que traverse le pays. « Il faut lutter sérieusement » contre l’initiative américaine pour le Proche-Orient, et cela demande « une prise de position ferme et des actions continues », a encore dit Hassan Nasrallah. « Nous sommes aujourd’hui devant une nouvelle phase pour la région, une nouvelle confrontation qui est inévitable parce que l’autre partie en présence, l’Amérique, veut entrer en guerre contre ceux qui refusent de se soumettre », a en outre déclaré le chef du parti chiite. « Ceux qui veulent empêcher que leurs droits soient confisqués n’ont pas d’autre choix qu’une résistance complète et populaire, dans tous les domaines : culturel, économique, politique et judiciaire. » « Nous devons faire face aux États-Unis de la même manière qu’eux : lorsqu’ils ont besoin d’une guerre sur le terrain, ils la font, lorsqu’ils veulent se battre par procuration, ils le font, lorsqu’ils ont besoin d’assassiner quelqu’un ou de faire pression financièrement, économiquement ou devant la justice, ils le font. »

Concernant le dossier irakien, le secrétaire général du Hezbollah a appelé à « préserver et renforcer le

Hachd el-Chaabi » et « à poursuivre la lutte pour le départ des troupes américaines » stationnées en Irak. Hassan Nasrallah a estimé par ailleurs que l’assassinat du général iranien Kassem Soleimani (en janvier, lors d’une frappe américaine en Irak) est « un des deux graves crimes » commis dernièrement par Washington dans la région, et qui mettent l’axe de la résistance « devant un nouveau défi ». Le second crime américain étant, selon lui, le plan de paix présenté par le président Donald Trump pour le Proche-Orient.

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a appelé hier les responsables politiques à « mettre leurs conflits de côté » et à soutenir le gouvernement de Hassane Diab, ou du moins cesser de le torpiller, afin d’aider à résoudre la crise socio-économique et financière que traverse le pays. L’appel du chef du parti chiite, dans un discours au ton mesuré, est...
commentaires (2)

IL N'Y AURA PAS D'AUTRE ISUUE QUE DE SOUTENIR LE GOUVERNEMENT DIAB ET DE LE LAISSER TRANQUILLEMENY VAQUER A SES OCCUPATIONS , SANS PLUS ORGANISER NI ÉMEUTES NI BARRICADES , ON A PARALYSÉ LE PAUVRE PAYS PENDANT PLUS DE 1UATRE MOIS DÉJÀ , AUCUN AUTRE PAYS N'AURAIT PU TENIR ! BASTA ! SUFFIT ! AU TRAVAIL !

Chucri Abboud

14 h 40, le 17 février 2020

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Commentaires (2)

  • IL N'Y AURA PAS D'AUTRE ISUUE QUE DE SOUTENIR LE GOUVERNEMENT DIAB ET DE LE LAISSER TRANQUILLEMENY VAQUER A SES OCCUPATIONS , SANS PLUS ORGANISER NI ÉMEUTES NI BARRICADES , ON A PARALYSÉ LE PAUVRE PAYS PENDANT PLUS DE 1UATRE MOIS DÉJÀ , AUCUN AUTRE PAYS N'AURAIT PU TENIR ! BASTA ! SUFFIT ! AU TRAVAIL !

    Chucri Abboud

    14 h 40, le 17 février 2020

  • Le Hezbollah est le problème # 1 du pays! Tout le reste se règle en moins de deux! Ce gouvernement est le gouvernement du Hezbollah et le Liban va en payer les frais. Si Hassan Nasrallah prétend franchement éviter au Liban de subir un quelconque préjudice, qu'il soumet sa milice a l’armée et lui remette ses armes. Qu'il fasse rentrer son parti dans le giron de l’état et qu'il fasse enfin allégeance politique au Liban et non pas au Fakih. Comme il refuse de faire le minimum, il conduit le pays vers des sanctions encore plus drastiques et malheureusement vers la guerre. Il est et restera le seul responsable de tous les maux du pays depuis la création du parti a ce jour.

    Pierre Hadjigeorgiou

    12 h 44, le 17 février 2020

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