L'armée libanaise a rendu hommage lundi aux trois soldats tués dimanche dans une embuscade au Hermel, lors d'une cérémonie militaire devant l'hôpital Batoul, dans la localité, avant que les corps ne soient remis aux familles qui organisent des funérailles cet après-midi.
Dans la matinée, l'armée a dévoilé l'identité des trois victimes. Il s'agit du sergent-chef Ali Ismaïl, 36 ans, marié et père de deux enfants, originaire de la localité de Brital, dans la région de Baalbeck ; du sergent-chef Ahmad Karam Haïdar Ahmad, 32 ans, également marié et père de deux enfants, habitant à Mansoura, dans la région de Baalbeck-Hermel ; et du soldat Hassan Ezzeddine, 27 ans, célibataire et originaire de Ersal, localité frontalière de la Syrie.
Dans l'après-midi, Hassan Ezzeddine a été enterré dans sa localité d'origine, en présence d'une grande foule d'habitants de la région venus lui rendre hommage.
Les funérailles du soldat Hassan Ezzeddine à Ersal, le 10 février 2020. Photo Ani
La dépouille du sergent-chef Ali Ismaël a elle été inhumée à Brital, après une cérémonie d'hommage organisée devant l'hôpital universitaire Dar el-Amal de Baalbeck, en présence d'un représentant de la ministre de la Défense.Selon l'armée, les trois soldats faisaient partie d'une patrouille des services de renseignements qui pourchassait une voiture volée dans la région de Machrafé, dans le Hermel. La patrouille s'est retrouvée prise dans une embuscade et a essuyé des tirs. Un des tireurs a été arrêté et le conducteur du véhicule tué.
Le Premier ministre Hassane Diab avait condamné cette attaque. "Cette embuscade porte atteinte à la stabilité du pays, au moment où l'armée joue un rôle essentiel pour la protéger. La troupe reste la soupape de sécurité de la patrie et toute agression contre elle est une agression contre les Libanais", avait dit M. Diab.
"Attaque contre le peuple libanais"
"Avec espoir, volonté et détermination, nous œuvrons ensemble pour rétablir la sécurité et la justice au Liban. Nous saluons l'armée libanaise, ses commandants, officiers et soldats", a de son côté écrit sur son compte Twitter la ministre de la Défense, Zeina Acar Adra. Elle a également présenté ses condoléances aux familles des soldats tués et souhaité un bon rétablissement aux soldats blessés.
"Toute attaque contre l'armée constitue une attaque contre le peuple libanais", a déclaré pour sa part le ministre de l'Intérieur Mohammad Fahmi sur Twitter, dans la journée. "L'armée représente le cœur de la nation", a-t-il ajouté.
Pour le mufti de la République libanaise, Abdel Latif Deriane, l'armée est "une soupape de sécurité" et "le protecteur de la Nation". Le président du Conseil supérieur chiite, Abdel Amir Kabalan, a dénoncé "un acte perfide et lâche". Le cheikh Akl druze, Naïm Hassan, a affirmé que l'armée était "une garantie essentielle de la paix civile".
Le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, a déclaré que cette attaque "pose avec force la question des armes en circulation", exprimant son soutien à l'armée et aux forces de sécurité. Le Parti socialiste progressiste (du leader druze Walid Joumblatt) a appelé dans la journée à la "solidarité pour éviter les débordements sécuritaires. Dimanche, Le Courant du Futur avait lui aussi condamné l'attaque affirmant qu'il s'agit d'un "acte criminel qui appelle à plus de fermeté face aux groupes qui enfreignent la loi et violent le prestige de l'État et de ses institutions".
commentaires (8)
cette région du pays laissée hors la loi depuis des décennies par la volonté de ceux qui profitent du trafic de la drogue pour financer leurs actes criminels mais aussi nourrir ces voyous qui vivent dans l'impunité la plus totale tellement ils sont protégés par un parti lui même hors la loi. Condoléances à la famille et aux proches de ces pauvres soldats, abandonnés dans ces régions éloignées de toute civilisation, par la faute aussi de nos corrompus politiques.
Citoyen
21 h 43, le 10 février 2020