Avec 361 morts en Chine continentale, le bilan du nouveau coronavirus y dépasse désormais celui du Sras et le gouvernement chinois, qui admet des "insuffisances" dans sa réaction, a reconnu lundi avoir un besoin urgent de masques de protection pour faire face à l'épidémie.
Les ministres de la Santé des pays du G7 devaient avoir une conférence téléphonique le même jour pour coordonner leur réponse, a annoncé le ministère français de la Santé à l'AFP.
Dix jours après le début de la crise, marqué par le confinement de la métropole de Wuhan (centre) et de sa province, le Hubei, les places boursières chinoises de Shanghai et de Shenzhen ont plongé d'environ 8% après une interruption de dix jours des cotations. Soit la plus forte baisse des indices chinois depuis le krach boursier de 2015.
(Lire aussi : Coronavirus : l'arrivée au Liban d'un navire provenant de Chine suscite l'inquiétude)
Mortalité record dimanche
Tandis que le virus s'est diffusé dans 24 autres pays, la Commission nationale de la santé a fait état pour la Chine d'un bilan de 361 morts, dont 57 décès supplémentaires au cours de la seule journée de dimanche, un record. Ce coronavirus a désormais fait en Chine continentale (hors Hong Kong et Macao) plus de morts que l'épidémie de Sras (syndrome respiratoire aigu sévère) qui y avait fait 349 décès en 2002-2003.
Le virus a également fait un mort pour la première fois en dehors de Chine, un Chinois de 44 ans originaire de Wuhan qui a succombé aux Philippines, a annoncé dimanche l'OMS. Le nombre des malades a grimpé à plus de 17.200, dépassant largement celui du Sras qui avait au total provoqué la mort de 774 personnes dans le monde, en majorité en Chine continentale et à Hong Kong. La plupart des décès et des cas de contamination sont à déplorer à Wuhan et dans sa province où quelque 56 millions d'habitants sont coupés du monde depuis le 23 janvier.
(Lire aussi : Coronavirus : autour de chaque patient, un jeu de piste pour bloquer le virus)
Soutien à l'économie
Le gouvernement a octroyé trois jours de congés supplémentaires dans l'espoir de retarder le retour vers les villes des centaines de millions de travailleurs migrants rentrés dans leur province pendant le Nouvel An lunaire. Les personnes originaires du Hubei sont parfois en butte à l'ostracisme et à la suspicion.
Les Bourses chinoises ont été rattrapées à leur réouverture par l'inquiétude qui fait dévisser les autres places mondiales depuis dix jours. Les autorités chinoises avaient pourtant pris les devants pour tâcher de rassurer les investisseurs. La banque centrale chinoise avait annoncé dimanche l'injection de 1.200 milliards de yuans (156 milliards d'euros) dans le système bancaire pour soutenir l'économie. Mais elles n'ont pu empêcher Shanghai de reculer de 7,72% et Shenzhen de 8,41%.
La Russie va expulser
Inquiets, de nombreux pays ont multiplié les mesures de protection. Etats-Unis, Australie, Nouvelle-Zélande, Irak, Israël et Philippines notamment ont interdit l'entrée sur leur territoire aux étrangers s'étant récemment rendus en Chine. Hong Kong a annoncé lundi la fermeture de presque tous les points de passage terrestres avec la Chine continentale, ne laissant ouverts que deux ponts.
Mais c'est aux Etats-Unis que s'en est est prise la porte-parole de la diplomatie chinoise, les accusant de "semer la panique" par leurs mesures restrictives et de donner "un très mauvais exemple".
Les croisiéristes n'en ont pas moins décidé d'interdire la présence à leur bord de passagers ou membres d'équipage ayant voyagé en Chine au cours des 14 derniers jours, a annoncé lundi leur fédération internationale.
(Lire aussi : Au 21e siècle, des épidémies moins meurtrières qu'au 20e siècle)
Pendant ce temps, les opérations de rapatriement d'étrangers coincés à Wuhan se poursuivent. La France a accueilli dimanche un deuxième avion, avec des passagers de 30 nationalités. Les tests effectués pour une vingtaine d'entre eux en raison de "symptômes" se sont révélés "négatifs". Un avion ramenant 243 personnes, dont 89 enfants, a atterri lundi en Australie qui envisage l'envoi d'un deuxième appareil.
Enfin, à six mois des jeux Olympiques de Tokyo, l'agence antidopage chinoise Chinada a décidé de suspendre "momentanément" ses activités de contrôle "dans un souci de protection de la santé" en raison de l'épidémie. Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a promis lundi que l'épidémie de coronavirus n'aurait pas d'impact sur le déroulement des JO et de Jeux paralympiques de Tokyo cet été.
Lire aussi
Le coronavirus fait l’objet d’une campagne de désinformation au Liban
Le Liban encore à l’abri du nouveau coronavirus chinois
Coronavirus: la gravité de l'épidémie dépend de plusieurs inconnues
commentaires (0)
Commenter